Toute l’histoire du monde
contre les Blancs.
Dès lors que personne n’osait attaquer l’Amérique sur son sol, la prodigieuse puissance industrielle de ce vaste pays, reconvertie en industrie de guerre, devint l’« arsenal des démocraties » et se mit à fabriquer à la chaîne avions, canons, jeeps et liberty ships. Roosevelt rétablit la conscription et leva une armée de 10 millions d’hommes. Il lui fallut du temps pour transformer les bons gars du Middle West en soldats et assembler les formidables armements forgés par l’industrie américaine.
Pendant ce temps, les Anglais essuyaient deux terribles défaites au printemps 1942 : en Libye, l’Afrikakorps de Rommel s’emparait de Tobrouk ; et, en Malaisie, l’armée du Mikado enleva la base de Singapour, sans grandes difficultés, faisant 100 000 prisonniers britanniques – ce qui humilia Churchill.
En Russie, profitant du beau temps revenu, les Panzer fonçaient sur la Volga, qu elles atteignirent à Stalingrad. Ce fut l’apogée des puissances de l’Axe.
Cependant, dans le Pacifique, la flotte américaine reconstituée rétablissait déjà sa prépondérance au cours de la bataille navale des îles Midway (du 3 au 5 juin 1942), mettant fin à une hégémonie navale japonaise de six mois.
Nous avons raconté qu’en novembre 1942, à la suite des débarquements américains, l’Afrique du Nord française avait basculé du côté des Alliés. Le sort des armes semblait encore, à la fin de 1942, favorable à l’Axe. Le général Rommel, le plus brillant des chefs militaires nazis, livrait bataille en octobre, avec son Afrikakorps, à 60 kilomètres d’Alexandrie, menaçant le canal de Suez -axe vital de l’empire britannique – à El-Alamein. Et le général Paulus, en Russie, s’efforçait de s’emparer de la ville de Stalingrad. Paulus passant la Volga, colonne vertébrale de la Russie, l’URSS aurait été menacée dans ses œuvres vives.
Au début de 1943, le sort se renversa. Rommel fut obligé de reculer et la grande armée du maréchal Paulus dut se rendre. La bataille de Stalingrad fut le tournant de la guerre. La suite est connue : campagnes d’Italie et de Russie ; débarquements en juin et août 1944 en France ; capitulations de l’Allemagne le 8 mai 1945 et du Japon le 15 août de la même année. L’Allemagne nazie, l’Italie fasciste et le Japon impérial avaient capitulé « sans conditions ».
Adolf Hitler se suicida dans son bunker de la Chancellerie de Berlin. Mussolini, tué par les partisans, fut pendu par les pieds dans une boucherie de Milan. Seul le Mikado sauva sa peau et son trône, le proconsul américain MacArthur jugeant qu’on ne pouvait pas se passer de lui.
Cette guerre terrible et justifiée a été gagnée d’abord par le stoïcisme héroïque et flegmatique du peuple anglais des années 1940 et 1941 : les « plus belles heures » dont parle Churchill. Puis, surtout à partir de 1942, par les fantassins russes et les ouvriers américains. L’URSS joua le rôle qu’avait joué la France en 14. Stalingrad, c’est Verdun. Quant aux Américains, sans oublier le courage et le rôle capital de leur armée, par exemple dans la formidable opération aéronavale du débarquement du 6 juin 1944, ils ont surtout gagné la guerre dans leurs usines. L’Allemagne, ex-première puissance industrielle, fut là définitivement surclassée par les États-Unis. Il ne faut pas oublier non plus le rôle des Résistances.
Reste à dresser un constat et à poser deux questions.
Le constat : celui du courage des soldats allemands. L’argument de la contrainte ne tient pas. On ne contraint pas des soldats à être valeureux. L’exemple des Italiens le montre : valeureux contre les Turcs à Lépante, ils furent mauvais en 1942 parce qu’ils n’étaient pas motivés. Au contraire, l’armée allemande fut non seulement bien commandée, mais héroïque. En décembre 1944, la Wehrmacht bousculait encore les Alliés dans les Ardennes. Et tous les soldats russes, américains, anglais et français purent observer l’héroïsme tragique des adolescents de la Hitlerjugend leur tirant dessus au milieu des ruines. Le malaise de l’âme allemande vient du fait qu’il lui est impossible d’assumer et d’honorer l’héroïsme de ses soldats. Les Français ont déposé le « soldat inconnu » sous l’Arc de Triomphe et
Napoléon aux Invalides. Le courage des troupes hitlériennes ne peut qu’être refoulé, tant l’horreur
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