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Toute l’histoire du monde

Titel: Toute l’histoire du monde Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Claude Barreau , Guillaume Bigot
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à la guerre.

La guerre froide
    La guerre mondiale fut hémiplégique. Elle ne fut pas conduite de la même manière et n’a pas laissé les mêmes souvenirs à l’Est et à l’Ouest. La France a connu des villages brûlés avec leurs habitants (Oradour-sur-Glane), mais en Russie occupée il y en eut plus de mille neuf cents. Par ailleurs, le continent américain a ignoré, contrairement à l’Ancien Monde, les destructions. En 1945, l’Est européen, l’Allemagne, la France, étaient en ruine. Il faut se souvenir de l’état dans lequel le gouvernement provisoire trouva l’Hexagone : plus un pont, les villes de Normandie rasées, l’industrie détruite.
    Deux géants furent immédiatement congédiés par leurs peuples : Churchill, battu aux élections par les travaillistes, et de Gaulle, qui démissionna en janvier 1946. S’installa en France la Quatrième République, de 1946 à 1958. Ses gouvernements faibles, en butte à l’opposition communiste et gaulliste, s’embourberont dans les problèmes coloniaux. Ils ont quand même su reconstruire le pays et le moderniser. Une nouvelle génération avait pris les rênes, à gauche et à droite : celle de la Résistance.
    Le temps des conférences à quatre, Occidentaux-URSS (Téhéran, Yalta, Potsdam), était terminée.
    L’organisation des Nations unies, cependant, ne connaîtra pas le sort de la SDN : personne ne voudra la quitter. Par ailleurs, elle comprend un Conseil de sécurité dont les États-Unis, la Chine, la Grande-Bretagne, l’URSS et la France font obligatoirement partie (succès involontaire de De Gaulle). Le Général, après avoir essayé de revenir au pouvoir par les élections (le RPF), entama sa « traversée du désert » dans sa maison de Colombey, en Haute-Marne.
    Dès la fin de la guerre, les Américains ont été pressés de rentrer chez eux. Bring the boys home . L’Armée rouge occupait l’Allemagne de l’Est, la Pologne, l’Europe centrale et les Balkans, à l’exception de la Grèce où la terrible guerre civile monarcho-communiste dura jusqu’en 1948. En 1947, les États-Unis inventèrent le plan Marshall, qui aida l’Europe occidentale à redémarrer.
    Staline, lui, n’avait aucune envie de se retirer des pays qu’il occupait. Il n’avait pas de raison d’avoir quelque indulgence pour ces Baltes, Bulgares, Roumains ou Hongrois qui avaient combattu sous la croix gammée. La Pologne, elle, fut du côté des Alliés, mais Staline (qui avait laissé écraser par la Wehrmacht Varsovie insurgée) voulait y installer un gouvernement à sa main.
    Churchill, toujours prophète, dénonçait le « rideau de fer » (l’expression est de lui) qui tombait sur l’Europe.
    En février 1948, ce fut le coup de Prague. Le 10 mars, Jan Masaryk, ministre des Affaires étrangères, se jeta par la fenêtre pour marquer son refus de la tutelle soviétique (on l’a peut-être poussé). Tous les pays de l’Europe de l’Est devinrent des « satellites » ou « démocraties populaires », à l’exception de la Yougoslavie. Tito voulait rester communiste, mais indépendant. Staline hésita devant sa résolution ; de plus, il n’avait pas de troupes en Yougoslavie – les partisans ayant chassé les Allemands seuls, profitant de la défaite nazie. La Yougoslavie « titiste » demeura donc ouverte à l’Occident.
    Berlin gênait davantage Staline, les accords de 1945 y ayant laissé des troupes occidentales. Cet îlot faisait tache. Staline en ordonna le blocus terrestre. Truman répliqua par un pont aérien massif : pendant un an, des centaines de bombardiers lourds apportèrent à Berlin le ravitaillement indispensable. Les Soviétiques n’osèrent pas tirer sur les Américains.
    C’est là le principe même de la « guerre froide » : jamais Américains et Russes ne s’y affrontèrent directement, l’URSS ayant alors en sa possession la bombe atomique. On peut penser du mal de la bombe A, mais sa présence a évité le pire ! Deux pactes militaires antagonistes étaient nés : l’OTAN, qui rassemblait les Occidentaux (et qui existe toujours), et le Pacte de Varsovie (1955), qui regroupait les satellites de l’URSS.
    Avec la bombe atomique, États-Unis et URSS ne pouvaient plus se faire la guerre en face sans destruction mutuelle. On tend à l’oublier, mais les guerres ne sont jamais déclenchées par des gens qui pensent qu’ils en mourront ; même Hitler croyait gagner facilement.
    Staline se souvint

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