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Toute l’histoire du monde

Titel: Toute l’histoire du monde Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Claude Barreau , Guillaume Bigot
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première guerre réellement mondiale, la guerre de 14 étant une guerre européenne avec quelques opérations outre-mer. Dans le passé, les opérations outre-mer n’avaient pas manqué (conflits entre Portugais et Arabes en mer Rouge et dans le Golfe, entre Français et Anglais en Amérique et aux Indes, entre Américains et Espagnols à Cuba), mais on peut vraiment dire que la Seconde Guerre mondiale est le premier conflit mettant réellement aux prises des belligérants dans le monde entier. Voilà pourquoi nous l’appelons la Grande Guerre mondiale (la Grande Guerre restant celle de 14). Encore ne devint-elle mondiale qu’en 1941.
    Après la chute de la France, la Grande-Bretagne resta seule avec son empire colonial – l’armée des Indes jouant pour l’Angleterre un rôle comparable à celui de l’armée d’Afrique pour la France – et l’aide de ses dominions. Alors qu’ils n’y étaient pas forcés, Canada, Australie, Nouvelle-Zélande et Afrique du Sud volèrent au secours de la métropole – le Canada et l’Australie surtout. Mais la république d’Irlande (indépendante depuis 1922) resta obstinément neutre.
    Le chancelier nazi admirait l’Angleterre impériale. Dans son échelle de valeurs raciste, les Anglais, « grands Aryens roux », étaient situés juste en dessous des Aryens blonds (Hitler était petit et brun). Il aurait volontiers évité de continuer les hostilités avec la Grande-Bretagne. Certes, il avait fait préparer par son état-major un plan d’invasion, le projet « Otarie », visant à débarquer sur les îles Britanniques ; mais, à ce moment, le Führer souhaitait la paix avec Albion. (Rudolf Hess, dauphin de Hitler, sauta, encore en 1941, en parachute en Écosse pour proposer un plan de paix séparé. On le prétendit fou, mais il ne l’était peut-être pas tant que ça.)
    Hitler à propos des Anglais se disait : à eux la mer, à nous la terre. Bien des notables anglais auraient accepté ce deal. On trouvait des sympathies pro-nazies chez eux, dont par exemple le duc de Windsor, l’ancien roi détrôné pour avoir voulu se marier avec une divorcée américaine (et remplacé à Londres par son frère George VI en décembre 1936), qui résidait à Lisbonne. Craignant qu’il ne rejoigne les Allemands, Churchill le nomma, comminatoirement, gouverneur des Bahamas. Tout le mois de juillet 1940, Hitler attendit, l’arme au pied.
    C’était compter sans Winston Churchill. Au pouvoir depuis trois mois, le Premier britannique était un héros shakespearien. L’écrivain Albert Cohen, qui le rencontra alors, nous le décrit « vieux comme un prophète, beau comme un génie et grave comme un enfant ». Le deal avec l’Allemagne aurait sauvé les intérêts de l’empire britannique, mais il était contraire à la conception que le vieux lion se faisait de l’honneur.
    Hitler se résigna donc à déclencher la « bataille d’Angleterre » (du 13 août au 12 octobre 1940). Il demanda à la Luftwaffe d’écraser la RAF. Quand les Anglais n’auraient plus d’aviation, la Luftwaffe pourrait impunément couler les bateaux de la Navy ; et ensuite l’Allemagne pourrait occuper les îles Britanniques, d’autant plus facilement que l’armée anglaise n’était pas remise de Dunkerque. Churchill levait une autre armée, mais il fallait du temps, malgré le rétablissement de la conscription.
    La bataille aérienne fit rage. Les Allemands détruisirent les bases aériennes anglaises, puis, erreur fatale, se mirent à bombarder Londres dans le but de casser le moral du peuple. On sait aujourd’hui que les bombardements exaltent au contraire le patriotisme des bombardés. (Il y a toutefois une exception : les bombardements atomiques firent plier les Japonais.) De fait, le Blitz échoua. Et surtout la RAF surclassa la Luftwaffe. Elle perdit 900 avions, mais les Allemands 1 000 chasseurs et des milliers de bombardiers. Une invention récente mise en application par les Anglais, le « radar », se révéla décisive. La valeur des pilotes britanniques aussi  Churchill leur rendra hommage d’une phrase lapidaire : « Never in the field of human conflict was so much owed by so many to so few. » (Jamais, dans le champ du conflit humain, autant durent leur salut à aussi peu.)
    Cependant, l’Angleterre restait seule. Mussolini, voulant se rendre intéressant, envahit la Grèce ; son armée y fut battue et la Wehrmacht dut venir au secours des Italiens.
    Les

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