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Toute l’histoire du monde

Titel: Toute l’histoire du monde Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Claude Barreau , Guillaume Bigot
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militants hindouistes, l’Angleterre à l’Allemagne nazie). Mais, pour obtenir l’appui de leurs sujets, les métropoles avaient été contraintes de faire des concessions (le discours de De Gaulle à Brazzaville). D’autre part, les deux principaux vainqueurs se disaient l’un et l’autre (Amérique et Russie) « anticolonialistes ».
    De fait, les États-Unis obligèrent l’armée hollandaise, revenue occuper victorieusement l’immense archipel d’Indonésie, à l’évacuer. En 1949, l’Indonésie devint indépendante sous la direction d’un leader intronisé par les Japonais du temps de leur présence à Java : Sukarno.
    En 1945, de Gaulle avait fait réoccuper l’Indochine (d’où se repliaient les troupes japonaises) par le général Leclerc. Lequel comprit vite que la seule solution, si loin de la France, était une indépendance négociée. Il rencontra le leader communiste Hô Chi Minh. Mais, de Gaulle ayant démissionné en janvier 1946, la Quatrième République fit échouer les négociations (Fontainebleau) et s’engagea dans une guerre sans issue : la guerre d’Indochine.
    Aux Indes, le gouvernement travailliste anglais accepta ce qu’il ne pouvait éviter : l’indépendance. Il y envoya Lord Mountbatten comme dernier vice-roi. Gandhi, devenu vieux, se retirant dans son rôle de guide spirituel, le chef du parti du Congrès, le Pandit Nehru, fut son interlocuteur. Très anglicisé, ayant fréquenté les universités britanniques, Nehru avait aussi beaucoup d’autorité. (Pour la petite histoire, Nehru et Lady Mountbatten ne se déplurent point.) L’indépendance se négocia facilement.
    Les Anglais ne furent pas partout aussi cool Ils firent la guerre (inutilement) pour garder la Malaisie et (plus efficacement) contre les Mau Mau du Kenya.
    Le 15 août 1947, Nehru pouvait s’écrier : « Alors que le monde s’est endormi, l’Inde enfin s’éveille à la vie et à la liberté ! » Mais les musulmans ne voulurent pas cohabiter avec les hindouistes. La haine entre musulmans et hindouistes remonte à la conquête turco-mongole et n’est pas éteinte aujourd’hui.
    Les musulmans, majoritaires dans la vallée de l’Indus et le delta du Gange, proclamèrent l’indépendance du Pakistan sous la direction de Jinnah. La partition fut dramatique. De nombreux hindouistes résidant encore sur l’Indus et de nombreux musulmans aux Indes, elle donna lieu à des échanges brutaux de populations (20 millions de personnes ont changé de domicile), accompagnés de terrifiants massacres. Le 30 janvier 1948, la grande figure indienne, Gandhi, fut assassinée par un fanatique hindouiste. Les deux bouts du Pakistan ne restèrent d’ailleurs pas longtemps unis, séparés qu’ils étaient par l’immensité continentale de l’Inde : le Pakistan oriental divorça du Pakistan occidental, et prit le nom de Bangladesh. Ceylan (Sri Lanka) préféra aussi l’indépendance, comme la Birmanie. L’ancien empire des Indes éclatait en quatre morceaux.
    Le Pakistan et l’Inde, aujourd’hui puissances atomiques, s’affrontent depuis cinquante ans à propos du Cachemire, partagé, où ils se font une guerre endémique. Ils n’ont pas craint la guerre ouverte à deux reprises (1964,1970). En 1962, l’Inde combattit aussi la Chine de Mao. Si le Pakistan est une dictature, l’Inde, en dépit de tensions, a réussi à rester « la plus grande démocratie du monde », mais les disparités entre le Dekkan – tamoul et moderne – et la vallée du Gange s’accentuent. Quant au Sri Lanka, il fut, et reste, déchiré par une guerre fratricide, non plus cette fois entre hindouistes et musulmans, mais entre hindouistes (Tamouls) et bouddhistes, l’île étant le seul pays du sous-continent dans lequel le bouddhisme soit majoritaire (avec la Birmanie).
    En Indochine, la Chine communiste étant aux portes, la guerre devint défavorable aux Français, qui avaient là-bas seulement des militaires professionnels (100 000 hommes du Tonkin à la Cochinchine, à comparer aux 500 000 GI de la guerre du Vietnam). Beaucoup de ces éléments venaient d’Algérie, du Maroc ou d’Afrique noire. Le commandement français voulut forcer les « Viets » au combat sous le feu d’une forteresse du haut Tonkin : Diên Biên Phu. Ce n’était pas idiot, car il croyait que Giap (le général vietminh) n’avait pas d’artillerie. Mais Giap fit venir des canons au prix d’efforts inouïs, et le camp retranché

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