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Toute l’histoire du monde

Titel: Toute l’histoire du monde Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Claude Barreau , Guillaume Bigot
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Paul, il existe des lois, des tribunaux, portez plainte. Sinon, ce que vous faites sera considéré comme sédition », et il congédia la foule.
    Tout Rome est là-dedans ! Nous savons que Paul, en difficulté avec les autorités de son peuple, en appela à l’empereur. Comme il était citoyen romain (ce dont il était fier), il fut acheminé, à grands frais, vers la capitale. En 212, l’édit de Caracalla accorda la citoyenneté romaine à tous les hommes libres.
    Les Romains ont aussi inventé l’idée de la primauté du pouvoir civil sur le pouvoir militaire. Cédant arma togae , proclamaient-ils : les armes le cèdent à la toge (la toge étant l’habit civil). Jules César lui-même était sénateur. Rome donnait le commandement de ses armées à des civils.
    Rome dominait le monde méditerranéen avec une grande économie de moyens. Elle ne disposa en général que de trente légions. Chaque légion correspondait à nos actuels régiments. On s’y engageait à vingt ans, pour vingt ans. Les légionnaires n’étaient donc plus de jeunes gens, mais plutôt de vieilles troupes. Après quarante-cinq ans, pour leur retraite, ils recevaient un lopin de terre et un petit capital.
    Chaque légion portait un nom (comme nos sous-marins nucléaires). Il y avait la « Fulminante », la « Triomphante », l’« Augusta » (nous avons cité la lettre d’un officier de cette légion), etc.
    Il est vrai que l’armée romaine, savante et disciplinée, était la meilleure du monde. Une légion pouvait parcourir cinquante kilomètres à pied par jour (José-Maria de Heredia évoque « le piétinement sourd des légions en marche ») et construire pour le bivouac des fortifications imprenables.
    Il est vrai aussi que les Romains se montraient impitoyables. Ils voulaient bien faire participer les indigènes à leur gouvernement, mais ils réprimaient les rébellions de manière terrifiante. En Tan 70 de notre ère, Titus, futur empereur, écrasa ainsi la révolte des juifs en détruisant Jérusalem. En souvenir de cet exploit, il fit édifier à Rome un arc de triomphe qui existe toujours, et sur les bas-reliefs duquel on peut voir le chandelier à sept branches, ramené comme butin.
    Plus tard, l’empereur Hadrien fera disperser les israélites.
    Le judaïsme changea alors de nature. C’était une religion centrée sur son Temple, avec un clergé, il devint une religion sans sacrifice, unie dans la dispersion autour de ses maîtres spirituels, les rabbins. Jérusalem restant toutefois une obsession : « L’an prochain à Jérusalem ». Quand la télévision nous montre aujourd’hui les événements de Palestine, ce sont les ruines du Temple détruit par Titus que l’on voit.
    Nous disions, en commençant, l’importance de l’histoire : comment comprendre les conflits de Palestine sans savoir que les juifs en ont été arrachés et « interdits de séjour » par Titus puis Hadrien ?
    L’apogée de l’Empire se situa au II e siècle de notre ère, avec les grands empereurs Trajan (117-137), Hadrien (131-161), Antonin (161-181) et Marc Aurèle (161-180) – quatre empereurs pour un siècle. Ce n’étaient pas de jeunes gens. On devenait empereur autour de quarante-cinq ans, et pour une vingtaine d’années.
    La mort de l’empereur posait toujours problème : n’étant pas une monarchie, l’Empire ne connaissait pas de succession héréditaire et, pour désigner un nouvel empereur, un fragile équilibre intervenait entre le Sénat, l’armée (les prétoriens) et les « prolétaires » (la plus basse catégorie d’hommes libres).
    Cet apogée romain fut aussi un apogée historique, et il coïncida avec l’apogée de la Chine et des Indes.
    Rome faisait régner la paix dans cet immense espace avec seulement 200 000 hommes et 30 légions. Il y avait une seule légion en Afrique du Nord. C’est le plus beau rapport qualité-prix de l’histoire : le minimum de force pour le maximum d’effet.
    Cet apogée fut aussi une époque d’intense urbanisation. Pour les Romains (comme pour les Grecs leurs éducateurs), la ville en vint à être le lieu de la « civilisation » (le mot vient de civis, « cité »). Situation paradoxale pour d’ex-soldats-paysans ! D’ailleurs, l’Empire laissa péricliter ses paysanneries ; l’agriculture s’y fragilisa.
    La capitale était une énorme agglomération. Il reste dans la Rome actuelle de magnifiques ruines et monuments de ce temps : le

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