Toute l’histoire du monde
Colisée, le Forum, le Panthéon, les arcs de triomphe, et les aqueducs.
Car les Romains adoraient se baigner : les thermes, immenses, luxueux et ouverts à tous les citoyens, étaient le lieu social par excellence. Les gens y passaient, chaque jour, au moins une heure ou deux. Il y fallait amener de l’eau en grande quantité et de fort loin. Les aqueducs sont donc le symbole de la civilisation latine (le pont du Gard).
Partout autour de la Méditerranée, Rome a semé des villes, construites sur le même plan (un axe nord-sud, le car do, et un autre est-ouest, le decumanus), avec des arènes, des temples, des forums, des théâtres et des thermes,
Paris, qui s’appelait alors Lutèce, n’était qu’une petite ville. Cependant, Lutèce possédait des thermes et des arènes, qu’on y voit encore.
On peut toujours admirer, autour de la mer intérieure de l’Empire (. Mare nostrum, disaient les Romains : « Notre mer »), des architectures magnifiques et grandioses – sur le modèle grec, mais en plus tape-à-l’œil : Pétra en Jordanie, Palmyre en Syrie, Djamila et Cherchell en Algérie, Leptis Magna et Sabrata en Libye, Ségovie en Espagne, Arles et Nîmes en France, Split en Croatie, Éphèse en Asie Mineure, pour ne citer que les plus célèbres. Partout, de grandes routes sur lesquelles pouvaient se déplacer commerçants et soldats. Les voies romaines, des « murs posés sur la plaine », convergeaient vers la capitale.
L’Empire a duré parce que, prenant beaucoup, il a aussi beaucoup apporté.
L’administration y était efficace, malgré les distances. Lorsqu’il arrivait quelque chose dans l’actuel Irak, trois semaines plus tard l’empereur était au courant. Deux mois après l’événement, les ordres atteignaient le limes. Aujourd’hui, où nos communications ne vont plus à la vitesse du marcheur (50 kilomètres par jour au maximum) ni du cheval (100 kilomètres) mais à celle de la lumière, il est rare qu’une décision soit exécutée sur le terrain avant des mois…
Les notables romains gardèrent longtemps l’idée qu’ils avaient des devoirs. Pour en témoigner, nous disposons des notes personnelles de Marc Aurèle. Ces notes n’étaient pas destinées à la publication. L’empereur écrivait (en grec) « pour lui-même ». Que pensait « l’homme le plus puissant du monde » (titre que les Américains aiment à décerner à leur président, mais qui exprime plus justement ce que pouvait être un Marc Aurèle) ? On lit dans ces notes retrouvées par hasard :
« Conserve-toi simple, bon, intègre, sérieux, ami de la justice, bienveillant, amical, mais résolu dans l’accomplissement de tes devoirs.
« Vénère les dieux, viens en aide aux hommes. Sois en tout un disciple d’Antonin [l’empereur précédent]. Imite son énergie à agir conformément à la raison, sa constante égalité de caractère, la sérénité de son visage, sa douceur, son dédain de la vaine gloire, son ardeur au travail. Il n’abandonnait jamais un problème avant de l’avoir résolu et d’avoir décidé. Il supportait les reproches injustes. Il n’avait de précipitation en rien. Il repoussait la calomnie. Il étudiait avec attention les caractères et les actes. Il n’injuriait personne. Il n’était ni timide ni soupçonneux. Il se contentait de peu pour lui-même. Il était magnanime. »
Quel plus beau portrait de gouvernant a jamais été écrit ? Surtout quand on sait que Marc Aurèle n’écrivait pas ses lignes pour la propagande ou pour son image, comme le fit César avec sa Guerre des Gaules , mais pour lui-même…
Rome a laissé un formidable héritage : le droit romain, le bon gouvernement, une certaine dignité célébrée par ses penseurs, le stoïcisme (Marc Aurèle était stoïcien).
Nous appelons les jours de la semaine de noms latins : lundi, le jour de la Lune (en anglais monday) ; mardi, le jour de Mars ; mercredi, le jour de Mercure ; jeudi, le
jour de Jupiter ; vendredi, le jour de Vénus ; samedi, le jour de Saturne ( Saturday) ; dimanche, le jour du Soleil (Sunday).
Pour l’essentiel, notre calendrier date de l’Empire : dix mois, septembre étant le septième et octobre le huitième, auxquels les Romains rajoutèrent deux mois, pour arriver à douze : juillet, le mois de Jules César, et août, le mois de l’empereur Auguste (ce qui est encore plus visible en langue anglaise : august).
Jamais, ni avant ni après, la paix et
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