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Toute l’histoire du monde

Titel: Toute l’histoire du monde Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Claude Barreau , Guillaume Bigot
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que des facteurs économiques. Malgré les apparences, ce sont les idées qui mènent le monde.
    Cette explosion eut comme acteurs principaux deux pays nouveaux : l’Espagne et le Portugal.
    Depuis les invasions arabes, l’histoire de la péninsule Ibérique avait été celle de la lutte des petits princes chrétiens, qui gardaient leur indépendance près des Pyrénées, contre les musulmans – lutte appelée la Reconquistoy la Reconquête.
    En 1469, Isabelle de Castille, souveraine d’un royaume chrétien continental, épousa Ferdinand d’Aragon, un royaume maritime autour de Barcelone et de Valence. Cette union multiplia la force des « Rois Catholiques ».
    En 1492, ils prirent la magnifique ville arabe de Grenade (le palais de l’Alhambra) et en chassèrent les musulmans (et aussi les juifs « séfarades », qui essaimèrent souvent dans l’empire ottoman). La Reconquista était terminée, et la puissance espagnole fondée.
    La formidable infanterie ibérique, aguerrie par la Reconquête, s’apprêtait à envahir le Maroc et l’Algérie
    quand un événement imprévu détourna le cours du torrent espagnol : Isabelle de Castille encouragea l’expédition d’un marin génois (il y eut dès lors symbiose entre les marins génois et l’Espagne) qui voulait court-circuiter l’empire turc pour le trafic des « épices », ces marchandises précieuses (soie, poivre) qui arrivaient depuis des temps immémoriaux des Indes et de Chine. Or, entre les Indes, la Chine et l’Espagne, on trouvait l’empire ottoman, qui prélevait de lourdes taxes au passage.
    Christophe Colomb avait lu les savants de l’Antiquité. Il croyait, comme les lettrés de l’Alexandrie hellénistique, que la Terre était ronde. Il avait probablement aussi connaissance des « portulans » vikings. Son idée était simple et géniale : gagner la Chine en naviguant vers l’ouest à travers l’océan.
    Il pouvait réaliser cette idée, car la navigation avait fait de grands progrès. La caravelle, invention vénitienne, voguait depuis 1415 avec ses voiles et son gouvernail d’étambot. Et pour cause : Venise était en contact avec la Chine, où à cette époque naviguaient des jonques sans rameurs, équipées de douze voiles de soie. Mais seule la connaissance de la « mécanique des forces » permit aux Occidentaux de s’essayer à remonter le vent (toujours la prépondérance des idées !). Elle seule explique que l’on ne vit jamais les jonques chinoises arriver en Occident. Les Ibériques osèrent la navigation de pleine mer, « hauturière ».
    Tout le monde sait que les trois caravelles de Colomb furent empêchées de gagner la Chine par un obstacle imprévu : l’Amérique.
    Christophe Colomb y mit le pied le 12 octobre 1492.
    Il ne se rendit pas tout de suite compte qu’il s’agissait d’un nouveau continent. C’est un géographe allemand qui le comprit et lui donna par erreur le nom d’un marin vénitien au service de l’Espagne, Amerigo Vespucci (Amerigo = Amérique). Voilà pourquoi Colomb, qui s’imaginait aux Indes, appela les indigènes « Indiens ». Il ne faut pas confondre les Indiens d’Amérique, les « Amérindiens », avec les habitants des Indes.
    1492, année décisive qui vit la prise de Grenade et la découverte de l’Amérique. Au lieu de se répandre en Afrique du Nord, la force espagnole fut détournée vers le Nouveau Monde.
    C’étaient cependant les Portugais qui avaient inventé la navigation hauturière.
    Le Portugal était né un siècle auparavant. Tourné par sa géographie vers le large, il s’intéressa à l’Atlantique bien avant les Castillans et les Catalans. Le véritable initiateur des explorations de haute mer fut le prince portugais Henri le Navigateur (1394-1460). Depuis son palais du cap de Sagres, le « Finistère » portugais, il encouragea les expéditions navales. En 1445, les caravelles portugaises avaient doublé le cap Vert. En 1471, elles avaient dépassé le cap de Bonne-Espérance, contournant l’Afrique par le sud (comme l’avaient, dit-on, fait deux mille ans plus tôt les Phéniciens, mais en sens inverse). Après la mort d’Henri, l’expansion continua : en 1498, Vasco de Gama abordait à Calicut, aux Indes.
    Si les Espagnols privilégièrent la route de l’ouest, les Portugais préférèrent la route de l’est. Ils fondèrent, depuis leur capitale Lisbonne, une gigantesque « thalassocratie » en semant des escales sur la route

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