Toute l’histoire du monde
Namibie et surtout l’Est africain (qui deviendra la Tanzanie).
Les Portugais conservaient en Afrique des restes de leur ancienne grandeur, en Angola et au Mozambique, L’Italie aussi voulut posséder des colonies. Mais elle n’eut pas de chance : elle voulait s’emparer de l’Éthiopie – la seule nation non préhistorique d’Afrique noire. Or, les Italiens furent anéantis en 1896 à Adoua par les troupes du négus Ménélik. Cependant, l’Italie s’accrocha aux côtés (Érythrée et Somalie) et, en novembre 1911, fit la guerre à la Turquie pour lui enlever en 1913, après de durs combats, la Tripolitaine (la Libye).
À cette date, le monde entier était colonisé par les Européens – ou Américains : les États d’Amérique latine étaient sous le protectorat des États-Unis.
La Chine, trop grande pour être mangée, fut exploitée par les puissances, qui y établirent des « concessions » dans les ports et ne craignirent pas d’y envoyer leurs troupe, quand l’impératrice Tseu-hi, manifestant des velléités d’indépendance, encouragea en sous-main la révolte xénophobe des Boxers, en 1900 (les Cinquante-Cinq Jours de Pékin).
Restait l’empire turc, qui s’étendait encore de l’Adriatique au golfe Persique. Mais on le nommait l’« homme malade » et les Européens s’y disputaient la prépondérance : les Allemands construisaient le chemin de fer de Constantinople à Bagdad ; les Français « protégeaient » les chrétiens du Liban ; les Russes lui firent la guerre et obtinrent en 1878 que les Ottomans accordent l’autonomie à la Bulgarie – laquelle se déclara indépendante en 1908.
C’était aussi l’époque des grandes explorations aux sources du Nil, et notamment de la rencontre, au centre de l’Afrique, de Stanley et de Livingstone. Stanley finit par retrouver le vieux missionnaire, seul Blanc à mille kilomètres à la ronde ; ne perdant pas son flegme british, il lui tendit la main en disant : « Mister Livingstone, I presume… »
Expéditions aussi au pôle Nord et au pôle Sud par l’explorateur norvégien Amundsen en 1890 et 1911. Amundsen mourut d’ailleurs en Antarctique.
Peu à peu, les taches blanches des cartes se remplirent. Pour la première fois dans l’histoire, les moindres recoins de la planète était visités, recensés, cartographiés.
Cependant, cette domination européenne du monde connut une exception : le Japon. Cette vieille nation féodale s’était, nous l’avons dit, fermée à l’Occident au XVI c siècle. Un jour, toutefois, l’empereur du Japon, le Mikado, vit surgir sous ses fenêtres, dans la rade de Tokyo (Edo), la flotte américaine du commodore Peary. C’était en 1853. L’empereur, qui régnait mais ne gouvernait plus, fut remis au pouvoir et le maire du palais (le shogun) obligé de démissionner. Les samouraïs avaient compris la leçon : « Si nous ne devenons pas "modernes" comme eux, ces chiens d’Européens vont nous manger le foie ! » L’empereur Mutsuhito en 1868, proclama l’ère « Meiji » – littéralement le « despotisme éclairé ». Se mettant à l’école de l’Occident, le Japon accueillit savants et techniciens du monde entier et rattrapa son retard technique en vingt ans.
L’armée des samouraïs devint une armée moderne, alliant l’héroïsme traditionnel aux équipements les plus performants ; de même pour la marine.
En 1894, le Japon annexa Taïwan, puis en 1910, la Corée. Progressant vers l’ouest, il se heurta aux Russes qui allaient en sens inverse. Ce fut la guerre. Méprisant ces « indigènes », les fiers officiers tsaristes pensaient ne faire qu’une bouchée des Japonais. La grande flotte russe de la Baltique, ayant fait le tour de l’Afrique, parut devant les côtes japonaises. Le 28 mai 1905, à Tsou-hima, l’« Invincible Armada » russe de l’amiral Rojdestvenski fut entièrement envoyée par le fond. Ce coup de tonnerre (qui annonce celui de Pearl Harbor) fit entrer l’Archipel dans le concert des puissances.
Le Japon est le seul exemple, à l’époque, d’un pays du tiers monde ayant réussi à se moderniser. (Malgré sa victoire sur les Italiens, le Négus ne parvint pas à moderniser l’Éthiopie.) Le moteur de cette modernisation autochtone est évident : c’est le patriotisme. Féodal, anarchique, le Japon des samouraïs était une véritable nation, unifiée et fière. Le patriotisme fut le levier qui permit au Japon
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