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Un long chemin vers la liberte

Un long chemin vers la liberte

Titel: Un long chemin vers la liberte Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Nelson Mandela
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trois centième anniversaire de l ’ arrivée de Jan Van Riebeeck {8} au Cap, en 1652   ; le 6 avril est le jour où chaque année les Sud-Africains blancs commémorent la fondation de leur pays –   et les Africains considèrent cette date comme le début de trois siècles d ’ esclavage.
    L ’ ANC rédigea une lettre au Premier ministre l ’ informant de ces résolutions et de la date limite d ’ abrogation des lois. Comme la lettre devait être signée par le Dr. Moroka qui n ’ avait pas participé à sa rédaction, on me demanda d ’ aller la lui porter en voiture à Thaba ‘ Nchu, une ville près de Bloemfontein dans l ’ Etat libre d ’ Orange, une région très conservatrice du pays. Mais j ’ ai failli ne pas arriver jusqu ’ à lui.
    Quelques semaines auparavant, j ’ avais passé le permis de conduire. A cette époque, ce n ’ était pas une chose habituelle pour un Africain car très peu de Noirs avaient une voiture. Le jour dit, j ’ en ai emprunté une pour passer mon permis. Je n ’ étais pas peu fier et j ’ ai décidé de conduire moi-même. J ’ étais en retard et je roulais plus vite que je ne l ’ aurais dû, et au croisement d ’ une petite rue et d ’ une grande avenue, j ’ ai oublié de regarder de chaque côté et je suis entré en collision avec une voiture qui venait dans l ’ autre direction. Il y avait peu de dégâts mais maintenant j ’ étais sûr d ’ arriver en retard. L ’ autre conducteur n ’ a pas fait d ’ histoires et nous nous sommes mis d ’ accord pour que chacun paie sa réparation.
    Quand je suis arrivé à l ’ endroit où l ’ on passait le permis, j ’ ai remarqué une Blanche au milieu de l ’ épreuve.
    Elle conduisait bien et avec prudence. A la fin, l ’ inspecteur lui a dit   : « Merci, voudriez-vous s ’ il vous plaît garer votre voiture là-bas   ? » Pendant l ’ épreuve elle avait bien conduit pour réussir, mais en se dirigeant vers le parking, elle a raté une courbe et la roue arrière est montée sur la bordure du trottoir. « Je suis désolé, madame, vous avez raté, veuillez revenir une autre fois. » J ’ ai senti ma confiance qui faiblissait. Si ce type réussissait à faire rater cette femme blanche, quel espoir me restait-il   ? Mais j ’ ai réussi l ’ épreuve et quand, à la fin, l ’ inspecteur m ’ a dit d ’ aller ranger ma voiture, j ’ ai conduit si prudemment que je me suis dit qu ’ il allait me pénaliser pour rouler trop lentement.
    Quand j ’ ai pu conduire légalement, je suis devenu le chauffeur de taxi de service. On avait l ’ obligation d ’ accompagner les amis et les camarades. C ’ est ainsi qu ’ on m ’ a envoyé porter la lettre au Dr. Moroka. Ça ne me coûtait pas beaucoup parce que j ’ avais toujours aimé conduire et regarder le paysage. Mes meilleures idées semblaient me venir quand je roulais dans la campagne et que le vent me fouettait le visage.
    Sur la route de Thaba ‘ Nchu, j ’ ai traversé Kroonstad, une ville conservatrice de l ’ Etat libre d ’ Orange, à environ 200 kilomètres au sud de Johannesburg. En montant une côte, j ’ ai vu deux jeunes garçons blancs, à bicyclette, devant moi. Je manquais toujours d ’ assurance et je suis passé trop près, l ’ un d ’ eux a tourné sans prévenir et nous nous sommes heurtés. Il est tombé de bicyclette et il gémissait quand je suis descendu de voiture pour l ’ aider. Il tendait les bras pour me dire de venir le relever, mais au moment où j ’ allais le faire, le conducteur blanc d ’ un camion m ’ a crié de ne pas le toucher. Il a fait peur au jeune garçon, qui a baissé les bras comme s ’ il ne voulait plus que je le relève. Il n ’ était que légèrement blessé et le chauffeur du camion l ’ a emmené au commissariat qui était fermé.
    La police locale est arrivée peu de temps après et le sergent blanc m ’ a jeté un coup d ’ œil et m ’ a dit   : «  Kaffir, jy sal kak vandag   !   » (Kaffir, tu vas en chier aujourd ’ hui   !) J ’ étais bouleversé par l ’ accident et par la violence de ses paroles, mais je lui ai répondu de façon très claire que je chierais quand ça me plairait et pas quand un policier me le dirait. Alors le sergent a sorti son carnet pour noter mon témoignage. Les policiers de langue afrikaans étaient surpris quand un Noir savait parler anglais et encore plus quand il répondait.
    Après m ’ avoir identifié, il est

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