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Un Monde Sans Fin

Un Monde Sans Fin

Titel: Un Monde Sans Fin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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dernière
fois ? demanda Siméon.
    — À la cérémonie de saint Adolphe. Il a volé au bas du
reposoir lorsque Carlus est tombé.
    — Le rubis a dû se détacher à ce moment-là. Mais
comment se fait-il que personne n’ait remarqué son absence ?
    — Il est placé au dos de la croix. Mais on aurait dû le
voir sur les dalles.
    — Qui a ramassé le crucifix ?
    — Je ne saurais le dire, s’empressa de répondre Godwyn.
Il y avait trop de confusion. »
    En fait, il se rappelait la scène parfaitement : aidé
de Philémon, Otho avait redressé le reposoir et l’avait replacé sur sa
plate-forme. Puis il avait ramassé les chandeliers, laissant Philémon se
charger de la croix.
    Philémon aurait-il volé encore ? s’interrogea-t-il, se
souvenant du bracelet disparu. Ce nouveau méfait pouvait avoir des
répercussions désastreuses. Dérober la pierre précieuse d’un objet sacré était
un péché effroyable dont l’opprobre rejaillirait sur les proches du
malfaiteur ; or nul n’ignorait les rapports officieux qu’il entretenait
avec Philémon. Tous ses espoirs d’être élu prieur risquaient de se voir réduits
à néant.
    À l’évidence, Siméon ne se souvenait pas avec exactitude du
déroulement de la scène, car il n’émit aucun doute sur la prétendue incapacité
de Godwyn à se rappeler les faits. Cependant le danger était grand que d’autres
moines se rappellent avoir vu le crucifix dans les mains de Philémon. Godwyn
devait donc régler la question rapidement, avant que le soupçon ne pèse sur son
acolyte. En premier lieu, il convenait d’écarter Siméon.
    Celui-ci décrétait déjà : « Il faut regarder dans
la cathédrale.
    — Deux semaines se sont écoulées, objecta Godwyn. Le
rubis ne serait pas resté inaperçu aussi longtemps.
    — C’est peu probable, en effet, mais nous devons nous
en assurer.
    — Vous avez raison », dit-il, comprenant qu’il ne
couperait pas à la fouille de la cathédrale en compagnie du trésorier. Il
n’avait toutefois pas perdu tout espoir. Il allait se mettre en quête de
Philémon sans perdre un instant.
    Ils rangèrent les ornements dans le coffre et s’apprêtaient
à quitter la salle des trésors lorsque Godwyn déclara sur le seuil de la
porte : « Je propose que nous ne laissions rien filtrer de tout cela
tant que nous ne serons pas certains que la pierre est bel et bien perdue.
Inutile d’attirer prématurément le blâme sur nos têtes.
    — J’en conviens. »
    Ils traversèrent le cloître d’un pas vif et pénétrèrent dans
le sanctuaire. Arrivés à la croisée du transept, ils examinèrent le sol autour
d’eux. Un mois plus tôt, on aurait pu admettre qu’un rubis se soit dissimulé
quelque part, mais les pierres cassées avaient été réparées et les fissures
rebouchées. On aurait forcément repéré un rubis.
    « Je m’en souviens, maintenant ! dit Siméon.
N’est-ce pas Philémon qui a ramassé le crucifix ? »
    Godwyn scruta attentivement son visage, y cherchant en vain
une accusation. « C’est possible. Voulez-vous que j’aille le
chercher ? proposa-t-il, enchanté de cette remarque qui lui offrait une
excuse idéale pour s’éloigner. Peut-être se souvient-il de l’endroit précis où
il se tenait.
    — Excellente idée. Je vous attends ici. » Sur ce,
Siméon se mit à genoux et entreprit de caresser les dalles, comme s’il était
plus efficace de retrouver le rubis à l’aide de ses doigts qu’avec ses yeux.
    Godwyn se hâta de quitter les lieux. Il se rendit
immédiatement au dortoir. L’armoire aux couvertures était au même endroit. Il
l’écarta du mur, retira la pierre lâche et plongea la main dans le trou où
Philémon avait dissimulé le bracelet de dame Philippa.
    La cachette était vide.
    Il jura. Retrouver le rubis ne serait pas si facile.
    Je vais être obligé de renvoyer Philémon du monastère,
pensa-t-il tout en le recherchant dans les divers bâtiments du prieuré. S’il a
volé ce rubis, je ne peux pas le couvrir une nouvelle fois.
    Mais à peine eut-il pris cette décision qu’il lui vint à
l’esprit qu’il ne pourrait pas la mettre en œuvre, ni maintenant ni jamais
peut-être. En effet, c’était Philémon qui avait appris à Murdo l’existence de
la charte de la reine Isabelle. S’il était renvoyé, il pourrait révéler qu’il
avait agi à son instigation et tout le monde le croirait. À commencer par
Thomas qui trouverait dans les explications

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