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Un Monde Sans Fin

Un Monde Sans Fin

Titel: Un Monde Sans Fin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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constituées autour des différents métiers. Il y
avait ainsi la guilde des charpentiers, celles des maçons, des brasseurs, des
orfèvres. Leurs membres les plus éminents appartenaient également à la guilde
de la paroisse, qui gardait ainsi la suprématie sur les autres. Kingsbridge ne
possédait pas de guilde des marchands proprement dite, car la cité était
soumise à l’autorité du prieuré qui en avait interdit la création. C’était la
guilde de la paroisse qui en tenait lieu, mais elle était loin de posséder la
puissance des véritables guildes de marchands qui, elles, régentaient maints
aspects de la vie de la cité dans la plupart des villes anglaises.
    À défaut d’avoir assisté à une réunion ou à un banquet de la
guilde, Merthin en connaissait les locaux pour y être venu en différentes
occasions. Il aimait à étudier le savant agencement des poutres et des solives
formant la charpente. Il en avait tiré l’enseignement qu’un petit nombre de
piliers élancés suffisait à supporter le poids d’un toit aussi vaste. Il
comprenait à quoi servait la plupart des éléments présents, à l’exception d’une
ou deux pièces de bois qui lui paraissaient superflues, voire nuisibles à l’ensemble,
en ce sens qu’elles transféraient le poids général sur des zones moins solides.
Le fait était que personne ne savait vraiment pourquoi les bâtiments tenaient
debout. Les bâtisseurs s’en remettaient à leur instinct et à leur expérience,
et il leur arrivait parfois de se tromper.
    Ce soir-là, Merthin était bien trop inquiet pour apprécier
le boisage. La guilde devait rendre son jugement sur son projet de pont. Projet
bien supérieur à celui d’Elfric, estimait-il, mais sauraient-ils le voir ?
    Elfric avait eu l’avantage d’utiliser la planche à dessin.
Merthin aurait pu demander à Godwyn la permission de s’en servir aussi, mais il
avait préféré imaginer une autre solution de crainte qu’Elfric ne sabote ses
plans. Il avait tendu un grand morceau de parchemin sur un châssis de bois et
dessiné ses plans à la plume. Ce soir, ce désavantage pourrait bien tourner à
son profit, car il avait apporté ses plans avec lui. Les membres les auraient
sous les yeux au moment de rendre leur verdict alors qu’ils n’auraient qu’un
souvenir plus ou moins précis du projet d’Elfric.
    Il installa ses schémas à l’entrée de la halle sur un
chevalet à trois pieds qu’il avait spécialement conçu dans ce but. En arrivant
à la réunion, tout le monde s’arrêta pour les examiner. Les membres de la
guilde les avaient déjà eus sous les yeux au moins une fois au cours des
derniers jours, de même qu’ils avaient étudié les plans d’Elfric, escaladant
tout exprès l’escalier en spirale menant à la loge des maçons. La plupart
d’entre eux préféraient son projet, Merthin en était convaincu, même s’ils
avaient gardé leur opinion pour eux, ayant scrupule à soutenir le projet d’un
jeune sans expérience contre celui d’un homme qui avait fait ses preuves.
    Dans la halle, le niveau sonore s’élevait à mesure qu’affluait
un public composé d’hommes principalement. Pour l’occasion, chacun s’était paré
de ses plus beaux atours comme pour aller à l’église. Les hommes portaient de
coûteux manteaux de laine, malgré la douceur du temps, et les femmes leurs
coiffes les plus belles. Déblatérer sur l’infériorité des femmes en général et
le peu de confiance qu’il convenait d’accorder à leur propos était monnaie
courante, et la gent masculine réunie en ce lieu ne faisait pas exception à la
règle, bien que l’on trouve plusieurs femmes parmi les citoyens les plus riches
et les plus influents de Kingsbridge. On reconnaissait mère Cécilia, assise au
premier rang à côté de son assistante, une religieuse connue sous le nom de
« la vieille Julie ». Caris était là elle aussi, naturellement,
puisqu’elle était le bras droit d’Edmond, ce dont personne en ville ne doutait
plus. Mais d’autres femmes, telles Betty la Boulangère, la commerçante la plus
prospère de la ville, ou encore Sarah Tavernier qui dirigeait l’auberge du
Buisson depuis la mort de son mari, étaient présentes en leur qualité de
membres à part entière de la guilde. Il était fréquent qu’une veuve reprenne
l’affaire de son époux. L’empêcher de gagner sa vie aurait été malvenu et
cruel. Il était bien plus simple de l’admettre au sein

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