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Un Monde Sans Fin

Un Monde Sans Fin

Titel: Un Monde Sans Fin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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alla s’écraser contre la paroi de la crypte et manqua laisser
tomber Tilly. Devait-il aller à gauche ? À droite ? Il opta pour la
gauche et buta sur un mur. Il fit demi-tour.
    Il avait l’impression de se noyer. À bout de forces, il
s’écroula sur les genoux. Sa chute le sauva, entrouvrant le rideau
aveugle : une marche en pierre apparut devant lui, telle une vision
divine.
    Serrant contre lui le corps inanimé de Tilly, il avança sur
les genoux jusqu’à l’escalier. Au prix d’un effort surhumain, il parvint à se
relever. Il posa le pied sur la première marche, s’y hissa, fit de même pour la
deuxième. Malgré une toux de plus en plus violente, il gravit toutes les
marches, à force de volonté. Arrivé au sommet, il chancela. Sentant ses jambes
fléchir, il lâcha Tilly et s’effondra sur le sol du réfectoire.
    Quelqu’un se pencha au-dessus de lui. Il balbutia :
« Fermez la crypte... Étouffez le feu ! »
    L’instant d’après, il entendait la trappe retomber avec
fracas.
    On le souleva par les aisselles. Entrouvrant les yeux, il
vit le visage de Caris par en dessous. Elle le traînait sur le sol. Sa vue se
brouilla.
    Puis la fumée se fit moins épaisse, un peu d’air frais
pénétra dans ses poumons. Encore un moment, et il sentit sur sa peau la
fraîcheur de la nuit. Caris l’allongeait par terre. Il l’entendit repartir en
courant à l’intérieur du réfectoire.
    Il suffoqua, terrassé par un nouvel accès de toux. Petit à
petit, sa respiration redevint normale, ses yeux cessèrent de larmoyer. L’aube
était sur le point d’éclore. Dans la lueur diffuse, il distingua des
silhouettes rassemblées, la communauté des religieuses.
    Il se redressa juste au moment où Caris, aidée d’une sœur,
revenait en portant Tilly. Elles l’étendirent auprès de lui. Il voulut
parler ; une quinte l’en empêcha. Puis il articula, péniblement :
« Comment va-t-elle ?
    — Elle a été poignardée en plein cœur, répondit Caris,
et elle fondit en larmes. Elle était déjà morte quand tu es arrivé. »

 
72.
    Quand Merthin ouvrit les yeux, il faisait grand jour. Il
avait dormi tard : d’après l’angle que faisaient les rayons de soleil en
entrant par la fenêtre de la chambre, c’était déjà le milieu de la matinée. Le
souvenir des événements de la veille lui revint comme un mauvais rêve. Pendant
un instant, il se cramponna à l’espoir qu’ils n’avaient pas eu lieu. Mais la
douleur qui cisaillait ses poumons à chaque inspiration et la peau de son
visage douloureusement tendue lui rappelèrent que Tilly avait bien été
assassinée. Les assaillants avaient également tué sœur Nellie. Deux jeunes
femmes innocentes. Comment Dieu pouvait-il permettre de telles horreurs ?
    Du coin de l’œil, il aperçut Caris en train de poser un
plateau sur la table près du lit. Elle lui tournait le dos mais il devinait, à
sa posture crispée, que la colère bouillait en elle. Elle devait être
désespérée par la mort de Tilly et scandalisée qu’on ait osé violer la sainteté
du couvent.
    Il se leva. Caris approcha deux tabourets de la table et ils
s’assirent. Il observa son visage avec tendresse. Elle avait les yeux cernés.
Il se demanda si elle avait dormi. Remarquant une tache de cendre sur sa joue,
il l’essuya doucement de son doigt humide.
    Elle avait apporté du pain, du beurre frais et un pichet de
cidre. Merthin se rendit compte qu’il avait faim et soif. Il mangea de bon
appétit. Caris ne toucha pas à la nourriture. Elle tremblait d’une rage
contenue.
    « Comment va Thomas aujourd’hui ? s’enquit
Merthin, la bouche pleine.
    — Il est à l’hospice. Il a très mal à la tête, mais il
ne délire pas et il est capable de répondre quand on l’interroge. Je pense
qu’il ne gardera pas de séquelles.
    — Tant mieux. Maintenant, il va falloir ouvrir une
enquête sur la mort de Tilly et Nellie.
    — J’ai déjà envoyé un message au shérif de Shiring.
    — Ils inculperont Tarn l’Insaisissable, c’est certain.
    — Tarn est mort depuis trois mois,
Merthin ! »
    Il ferma les yeux. Le petit déjeuner l’avait mis de bonne humeur,
mais déjà il sentait l’accablement reprendre le dessus. Il avala sa salive et
repoussa son assiette, inquiet d’entendre ce qu’elle allait lui dire.
    Caris continua : « L’individu qui s’est introduit
ici la nuit dernière tenait à cacher son identité. C’est pour cela qu’il a
menti,

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