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Un Monde Sans Fin

Un Monde Sans Fin

Titel: Un Monde Sans Fin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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d’espoir. En revanche, celui
au bras tailladé vivrait si l’on parvenait à arrêter l’hémorragie. Caris lui
ôta sa ceinture et l’enroula autour de son bras en serrant fort, jusqu’à ce
qu’il ne coule plus de sa blessure qu’un filet de sang. « Tenez ça »,
lui dit-elle et elle reporta son intérêt sur un garçon de la ville qui semblait
s’être brisé plusieurs os de la main. Son mal de tête persistait, mais elle
ignora la douleur.
    Oonagh arriva bientôt, accompagnée de plusieurs religieuses.
Matthieu le Barbier les suivait, lesté de sa sacoche. Tous ensemble ils
s’activèrent pour apporter les premiers soins aux blessés. Sur les instructions
de Caris, des volontaires transportèrent au couvent les plus mal en point.
« Installez-les dans l’ancien hospice, surtout pas dans le
nouveau ! » précisa-t-elle.
    Elle était agenouillée par terre et voulut se relever quand
elle fut prise d’un vertige. Elle se cramponna à Oonagh pour ne pas tomber.
« Que se passe-t-il ? s’inquiéta la religieuse.
    — Rien, ça va. Nous ferions bien de les
rejoindre. »
    Elles se frayèrent un chemin parmi les étals de la foire.
Arrivées à l’ancien hospice, elles virent tout de suite qu’aucun blessé ne s’y
trouvait. Caris poussa un juron. « Ces idiots les ont emmenés au mauvais
endroit ! » Combien de temps faudrait-il pour que les gens
comprennent les rôles respectifs des deux bâtiments ? pensa-t-elle
intérieurement.
    Elles marchèrent jusqu’à l’hôtel-dieu. Sous la grande arche
de l’entrée qui donnait sur le cloître, elles croisèrent les volontaires qui
repartaient. « Vous vous êtes trompés ! leur lança Caris, excédée.
    — Mais, mère Caris...
    — Hâtez-vous ! Ne perdons pas de temps à discuter.
Transportez les blessés dans l’ancien hospice ! »
    En pénétrant dans le cloître, elle aperçut deux religieuses
conduisant le garçon au bras tailladé dans une chambre occupée par cinq
pestiférés. Coupant à travers le jardin, elle se rua dans leur direction.
« Arrêtez ! s’écria-t-elle d’une voix furieuse. Que faites-vous à la
fin ?
    — Elles exécutent mes ordres ! » répondit une
voix.
    Caris se figea et tourna la tête. C’était frère Sime.
« Ne soyez pas stupide, lui jeta-t-elle. Il a une plaie ouverte !
Vous voulez qu’il meure de la peste ? »
    Le visage poupin de Sime vira au rose foncé. « Je n’ai
pas l’intention de soumettre ma décision à votre approbation, mère
Caris. »
    Elle ignora sa réplique imbécile et rétorqua :
« Les blessés doivent être tenus à l’écart des pestiférés ou ils seront
contaminés !
    — Vous êtes surmenée, mère Caris. Vous devriez vous
étendre.
    — M’étendre ? s’exclama-t-elle, outrée. Je n’ai
fait qu’examiner ces hommes. Je dois les soigner, à présent. Mais pas
ici !
    — Je vous remercie de votre aide, ma mère. Maintenant,
vous pouvez me laisser. Je vais me charger de déterminer les traitements dont
ces patients ont besoin.
    — Espèce d’imbécile ! Vous allez les tuer !
    — Je vous prierai de vous calmer ou de quitter
l’hospice.
    — Vous ne pouvez pas me jeter dehors, abruti ! Cet
hospice a été construit avec l’argent du couvent. C’est moi qui commande,
ici !
    — Croyez-vous ? » dit-il d’une voix glaciale.
    Assurément, Sime s’était préparé à l’incident de longue date.
Il était en colère, mais il se contrôlait. À l’évidence, il avait un plan,
alors qu’elle-même n’en avait pas, n’ayant jamais imaginé cette situation. Elle
se tut pour tenter de l’analyser. Regardant autour d’elle, elle vit que tout le
monde s’était arrêté, religieuses et volontaires, et observait la scène, dans
l’attente d’en connaître l’issue.
    « Nous devons soigner ces garçons, déclara-t-elle.
Pendant que nous nous chamaillons, ils se vident de leur sang. J’accepterai
donc pour l’heure un compromis. Déposez tous les blessés à l’endroit exact où
vous vous trouvez », dit-elle en haussant le ton. Le temps était au beau.
Les patients pouvaient rester dehors un moment. « Nous allons commencer
par les soigner sur place, puis nous déciderons de l’endroit où ils doivent
être installés. »
    Les volontaires et les religieuses, qui connaissaient et
respectaient Caris, s’empressèrent de lui obéir.
    Sime comprit qu’il n’aurait pas le dessus. Les traits
vibrant d’une fureur à peine

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