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Un Vietnamien bien tranquille : L'extraordinaire histoire de l'espion qui défia l'Amérique

Un Vietnamien bien tranquille : L'extraordinaire histoire de l'espion qui défia l'Amérique

Titel: Un Vietnamien bien tranquille : L'extraordinaire histoire de l'espion qui défia l'Amérique Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Claude Pomonti
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Rapidement, des « cadres viêt côngs » seront chargés de superviser le personnel et un émissaire prendra contact avec lui.
    La guerre se termine dans une certaine confusion à quelques centaines de mètres de là, au Dinh Dôc Lâp, le palais de l’Indépendance. Le général Nguyên Huu Hanh se souvient très bien de l’entrée des officiers communistes au palais de l’Indépendance. Le 28 avril, quand le général Duong Van Minh est nommé chef de l’État, le colonel Nguyên Huu Hanh se trouve à Cân Tho, dans le delta du Mékong. Duong Van Minh appelle aussitôt cet ancien chef d’état-major particulier pour lui demander de le rejoindre sur-le-champ à Sài Gòn car le siège de l’état-major général des forces armées a été déserté. Il le promeut général et lui confie les opérations militaires. Pour rejoindre Sài Gòn, Nguyên Huu Hanh doit effectuer un détour par Gò Công, la route reliant directement Cân Tho à Sài Gòn ayant été coupée par une unité viêt công. Le 30 avril, Nguyên Huu Hanh est au palais de l’Indépendance.
    En début de matinée, le général Nguyên Huu Hanh se rend à la radio avec l’allocution enregistrée de « Big Minh » ordonnant le cessez-le-feu. « Quand je suis revenu au palais, les grilles en avaient été refermées », dit-il, alors que le général Duong Van Minh a ordonné de les ouvrir La raison : Binh, député et ancien officier du régime sudiste, a décidé de les refermer de peur que des soldats sudistes se révoltent ou, tout simplement, viennent piller. La garde présidentielle s’est volatilisée, le général Duong Van Minh ayant autorisé ceux qui voulaient s’enfuir à le faire.
    La version, qui a largement circulé et selon laquelle les communistes auraient refermé les grilles du palais afin de les défoncer pour la photo, tient donc de la légende. En revanche, il semble bien que les blindés nord-vietnamiens aient reçu l’ordre d’arriver les premiers au palais présidentiel, donc de doubler le quatrième corps d’armée, qui comprend de nombreux sudistes, afin que la symbolique de la victoire soit dénuée d’ambiguïté : Hà Nôi règne sur l’ensemble du pays.
    « Il était 11 h 30. Nguyên Van Diêp, ancien ministre de l’Économie et communiste clandestin, attendait les officiers communistes dans le hall du rez-de-chaussée. Moi, je me trouvais au premier étage, en haut de l’escalier et « Big Minh » était en train de bavarder avec des membres de son entourage au bout du couloir », raconte Nguyên Huu Hanh, assis sur un canapé dans le modeste domicile qu’il occupe aujourd’hui dans la banlieue saigonnaise. « J’ai donné l’ordre à un colonel qui connaissait bien les lieux de montrer aux communistes le chemin des toits pour qu’ils y fixent le drapeau viêt công, puis j’ai conduit les officiers dans un salon où « Big Minh », son Premier ministre Vu Van Mau et d’autres membres du gouvernement les ont rejoints. »
    Le lieutenant-colonel Bui Van Tung, commissaire politique du régiment de blindés nord-vietnamiens qui ont pris position dans les jardins du palais, rédige alors un texte et demande au général Duong Van Minh d’aller le lire à la radio. Le chef de l’État déchu et son Premier ministre Vu Van Mau le font sous escorte viêt công dans un Sài Gòn livré au chaos. À leur retour, ils s’installent au premier étage du palais avec leurs collaborateurs. « “Big Minh” et moi, nous avons partagé l’ancienne chambre de Ky », raconte Nguyên Huu Hanh dans une référence au maréchal de l’air Nguyên Cao Ky qui s’est enfui, peu auparavant, aux commandes d’un hélicoptère. « Dans la pièce voisine se trouvait la famille de “Big Minh”. » Le régiment de blindés nord-vietnamiens est remplacé, dans la soirée, par des éléments du quatrième corps d’armée, des communistes du Sud. « Le soir, ces derniers nous ont offert un banquet », se rappelle Nguyên Huu Hanh.
    Le 2 mai, le responsable du siège de Sài Gòn, le général Trân Van Tra, arrive sur place. « Il a reçu “Big Minh” et, selon ce dernier, lui a dit : “Entre nous, il n’y a ni vaincus ni vainqueurs ; c’est le peuple vietnamien qui a vaincu les impérialistes américains” », rapporte Nguyên Huu Hanh. Après cet entretien, « Big Minh » peut regagner son domicile, à deux pas du palais. « Moi, j’ai fini par aller m’installer chez

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