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Une veuve romaine

Une veuve romaine

Titel: Une veuve romaine Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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appartement s’est effondré. Mon amie a manqué y perdre la vie, et moi aussi.
    Priscillus possédait un esprit tellement mesquin qu’il ne pouvait nullement comprendre les motifs de ma colère.
    — Et tu as l’intention de les dénoncer pour ça ?
    — Évidemment ! Et si je pouvais les impliquer dans l’empoisonnement par-dessus le marché, je n’hésiterais pas, tu peux me croire. Pour l’instant, ils sont en train de raconter les pires horreurs sur toi au préteur qui leur mange dans la main. Je peux même te dire qu’on a déjà commencé à enquêter dans ta maison de l’Esquilin, et que les hommes de loi ne vont pas tarder à venir se présenter ici. Je me suis précipité pour te mettre au courant, car je tenais à voir quelle tête tu allais faire.
    Je lisais sur sa face de rat qu’il était en train de se dire que la maison où nous nous trouvions était en dehors des limites de la cité, ce qui lui laissait quelque répit.
    — Tu as intérêt à faire vite, si tu veux emballer une éponge et quelques sacs d’argent, insistai-je. Rome est devenue trop petite pour que tu puisses t’y cacher, Priscillus. Ta seule chance de t’en tirer est de t’enfuir, et de consacrer les prochaines années à la visite des hauts lieux de l’Empire…
    — Sors d’ici ! cria-t-il.
    Il avait tellement hâte d’organiser sa fuite qu’il ne prit même pas le temps d’alerter ses gardes du corps phrygiens pour qu’ils s’occupent de moi de leur façon habituelle. Je pris l’air outré de celui qui n’appréciait pas du tout son ordre, mais n’allai pas jusqu’à tenter le sort. Après avoir ajusté mon chapeau et m’être enveloppé dans mon manteau, je partis sans demander mon reste.
     
    Quelques instants plus tard, la chaise à porteurs décrépite démarrait à toutes jambes, et dévalait le Janicule en direction de la via Aurelia et du pont Sublicius.
    Dissimulé derrière une haie du jardin, je vis d’énormes malles prendre le même chemin, en équilibre sur le dos des Phrygiens transpirant à grosses gouttes.
    Il y avait une sacrée distance jusqu’au port d’Ostie, et j’espérais qu’il obligerait les Phrygiens à parcourir tout le trajet au pas de course.
     
    Facile, en vérité.
    Il avait suffi de quelques suggestions théâtrales et d’une poignée de mensonges. Les brutes sont au fond de grands sensibles. Ils sont faciles à désarçonner avec n’importe quelle sornette censée menacer leur mode de vie.
    Et la suite ? C’était quoi ?
    Franchement, avant d’aller titiller ces femelles retorses du mont Pincio, j’avais besoin de me reposer. Je trouvai effectivement le repos en me promenant tranquillement au bord de l’eau.
    Je me dirigeais vers le nord. De toute façon, c’est là qu’il fallait que j’aille. Je n’avais rien à perdre en franchissant l’éperon le plus éloigné du mont Janicule, afin de contempler la scène d’un ancien crime.
    Le cirque de Caligula et Néron – le couple le plus sinistre qui se puisse imaginer – se dresse au-delà du grand coude du fleuve qui borde le Champ de Mars. S’il n’y avait pas de courses de chevaux, cette semaine-là, il y avait en revanche une exposition d’animaux en cages. Ces cages étaient entourées des écoliers habituels, nerveux, hésitant à leur jeter ce qu’ils avaient sous la main. Une petite fille voulait caresser un tigre. Un gardien peu enthousiaste accourait de temps à autre, pour interdire aux spectateurs de s’approcher des barreaux. Il y avait aussi un hippopotame, l’inévitable éléphant, deux autruches, et un lynx gaulois. Leur litière de paille dégoûtante exsudait une bien triste odeur.
    Les organisateurs de cette exposition avaient dressé quelques tentes à l’ombre des portes de départ. Au moment où j’allais entrer dans le cirque, j’entendis une voix de femme qui me parut familière.
    — … Je croyais qu’il était juste sorti se soulager, mais je l’ai attendu pendant des heures, au point que je me suis plus souciée de lui. Pourquoi s’en faire pour rien, hein ? Mais quand je suis allée nourrir le python, c’est là que je l’ai retrouvé. Plaqué contre une cloison. Il avait bien trop peur pour crier. Et les trois pauvres pièces de sa trousse de manucure se balançaient tristement…
    Je relevai un rideau en piteux état et m’écriai en riant :
    — Thalia ! Comment vont les numéros de serpents ?
    — Falco ! Tu t’es encore sauvé de chez toi

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