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Vengeance pour un mort

Vengeance pour un mort

Titel: Vengeance pour un mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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appréciable de produits de contrebande. Pere Vidal, qui était également présent, approuvait chacune de ses paroles.
    — Et les autres ?
    — L’autre maître Pere, Pere Peyro, y était opposé, mais c’était uniquement à cause des risques. J’ignore si cela le dérangeait que ce fût illégal.
    — Maître Pere Vidal est si prudent, dit Johana. Je suis étonnée de le voir participer à ce syndicat. Ordinairement, il investit dans des affaires plus sûres, des habitations, par exemple.
    — Il a des entrepôts de drap et des ateliers de finition en ville, je le sais, précisa Margarida. Je crois qu’ils sont très rentables.
    — Dans ce cas, ce que le seigneur de Puigbalador a dit doit être vrai, murmura Johana. Il est résolu à constituer une énorme dot pour sa fille, et ce, quels que soient les moyens, légaux ou non. Mais je t’en prie, Felicitat, continue. Je ne voulais pas interrompre tes explications.
    — Je ne suis pas sûre de l’identité du quatrième personnage, dit Felicitat. Il parlait doucement et je n’entendais pas tout ce qu’il disait. Il me semble qu’il était tantôt d’accord avec Don Ramon et tantôt avec maître Pere Peyro.
    — As-tu saisi son nom ?
    — Ils l’appelaient Martin. Je ne l’ai pas reconnu. D’après son accent, je dirais qu’il vient du Sud. C’était un des nouveaux membres, ajouta-t-elle comme pour s’excuser.
    — Qui a choisi les nouveaux investisseurs ? Arnau ? voulut savoir Margarida.
    — Oui, répondit Johana après un instant d’hésitation.
    — Alors il nous faut en découvrir davantage à leur sujet.
    — C’est vrai, mais comment ?
    — Don Ramon est un grand ami de Bonshom, Johana. Vous devez être aussi affable que possible avec ce répugnant individu et lui tirer les vers du nez.
    — Dans mon état ?
    — Le seigneur de Puigbalador ne se préoccupe pas de ce genre de détail.
     
    Les portes de la ville étaient en vue. Felip quitta le petit groupe venu de Gérone aux abords de la route qui menait vers l’ouest et il remercia chacun de l’avoir autorisé à voyager avec eux.
    — J’espère tous vous revoir. Puisque maîtresse Bonafilla sera en ville, désormais, je suis persuadé qu’elle vous y conviera souvent, señores. Mes affaires me conduisent au palais royal, ajouta-t-il. J’ai promis d’y être à temps pour dîner.
    Sur ce, il éperonna son cheval et partit au galop.
    Tous regardèrent dans la direction qu’il avait prise. Le palais royal se dressait sur une colline, dans son splendide isolement. Au sud, il surplombait la devesa et, au nord, la cité fortifiée de Perpignan, avec ses ruisseaux qui coulaient vers la mer, non loin de là.
    — Je comprends que Sa Majesté le roi aime ce palais et cette ville, dit Yusuf. C’est si calme, si beau…
    Les grosses cloches de la cathédrale sonnèrent sixte, suivies de peu de celles des clochers des quatre paroisses. Si capricieux ce matin, le soleil brillait maintenant très haut dans un ciel sans nuages, tandis que la vapeur s’élevait des bêtes, des vêtements et des rues pavées.

CHAPITRE VII
    La porte du Call était située sur la même place que l’église et la maison des pères dominicains. Le petit groupe conduit par Astruch trouva son chemin parmi les ruelles escarpées et déboucha sur la place en question.
    — Voici le Call, annonça Astruch. Nous sommes pratiquement arrivés.
    — Je suis bien contente, marmonna Raquel, car la dernière heure de leur voyage avait été particulièrement pénible.
    Tout le monde était trempé et le moral, plutôt bon lors de leur départ, ce matin, était retombé à cause de l’orage.
    Pour une fois, les estimations d’Astruch étaient exactes. Ils franchirent la porte, s’engagèrent dans une rue étroite et s’arrêtèrent bientôt devant une haute maison, plus grande que ses voisines. Elle n’était pas aussi imposante que la demeure de pierre d’Isaac, à Gérone, mais peu d’habitations étaient bâties comme celle-ci.
    La porte s’ouvrit sur un homme souriant d’une trentaine d’années. Il s’avança sur le pavé, les bras ouverts.
    — Astruch, Duran ! s’écria-t-il en les enlaçant l’un après l’autre. Nous étions inquiets de vous voir mettre tant de temps pour venir de Collioure.
    — Pardonnez-moi, Jacob, de vous avoir causé du souci, mais nous avons été surpris par l’orage, répondit Astruch.
    — Ici aussi, il a plu à verse, dit Jacob avant de se

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