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Vengeance pour un mort

Vengeance pour un mort

Titel: Vengeance pour un mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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leva.
    — Il faut que je rentre. Puis-je revenir ?
    — Merci, fit l’Anglais.
    — Tout le plaisir sera pour nous, répondit Ahmed.
    — On est toujours là sauf quand les cloches appellent à la messe, dit Roger.
    — La prochaine fois, je te laisserai peut-être regagner ta pièce, conclut el Gros.
     
    Quand Yusuf arriva dans la cour de la maison, la scène avait changé. La petite Jacinta se tenait dans un coin, à l’ombre, et elle jouait avec le bébé. Assise sous un arbre, seule, Bonafilla les observait. Isaac, Jacob, David et Astruch étaient à table et discutaient des problèmes que causait la guerre en Sardaigne. En dehors d’eux, il n’y avait personne. La table était chargée de plats froids : poulet, poisson cuit, pois chiches aux herbes et à la vinaigrette, lentilles, fruits et pains. Il se servit du poisson et du poulet sur un morceau de pain.
    Las de jouer, le bébé s’installa sur les genoux de Jacinta et s’endormit. Leah sortit de la cuisine, le prit et l’emmena dans son berceau. Jacinta regarda autour d’elle au cas où quelqu’un la regarderait puis elle s’esquiva hors de la cour. Après quelques instants passés à contempler le mur du jardin, David se leva à son tour et se dirigea vers Bonafilla.
    Yusuf emporta son pain au poulet derrière un buisson où il pourrait manger sans être dérangé, mais il ne resta pas longtemps tranquille.
    — Je croyais que vous m’évitiez, maître David, entendit-il dire Bonafilla.
    Elle lui semblait nerveuse mais tout de même assez audacieuse.
    — Serais-je là si c’était vrai ? répondit le jeune homme.
    — Peut-être, si vous ne veniez que sur l’ordre de votre frère.
    — Comment pouvez-vous croire que quelqu’un désire vous éviter, maîtresse Bonafilla ? Votre beauté attirerait la pierre et le fer.
    — Vous me trouvez vraiment belle ?
    Elle avait abandonné sa façon de parler affectée et elle paraissait hésitante, d’une sincérité douloureuse.
    — N’avez-vous pas été déçu quand vous m’avez vue ?
    — En vérité, non, répondit David. J’ai plutôt été surpris. Je pensais que le peintre qui avait exécuté votre portrait avait menti mais, du moins l’espérais-je, pas outrageusement.
    — Est-ce là la vérité ? Ou votre galanterie coutumière ? Car j’ai observé que vous êtes toujours poli et galant.
    — C’est la vérité. Chacun louait votre vertu et votre pudeur – ces qualités ne m’ont pas étonné. Et votre timidité, dont se plaignait votre frère avant que l’union ne fût décidée, m’a paru s’ajouter à vos vertus. Mais je ne croyais pas qu’elles puissent se combiner à tant de beauté. Vous êtes à l’image de ce qu’ils disent de vous, ajouta-t-il avec une telle discrétion que Yusuf, intéressé à présent, eut du mal à entendre.
    Il perçut tout de même un hoquet suivi d’un bruissement d’étoffes.
    — Bonafilla, qu’y a-t-il ? demanda David. Où allez-vous ?
    Quand Yusuf tourna la tête, ce fut pour voir l’ourlet de la robe de Bonafilla caresser les pierres du sol. Puis elle lui apparut tout entière, le visage inondé de larmes. D’un pas rapide, elle alla se réfugier dans la maison.
    — Mais que diable se passe-t-il ? dit David, stupéfait.
     
    Ce même après-midi, dame Johana avait recherché la tranquillité du verger de Sa Majesté la reine. Assise avec son ouvrage, elle regardait le chat écaille de tortue de Margarida attaquer une feuille. Une voix familière la tira de sa somnolence.
    — Dame Johana, je ne m’attendais pas à vous trouver ici. Le monde entier a l’air de dormir.
    Johana prit son ouvrage et leva les yeux.
    — Oh, monseigneur Puigbalador. Je ne cherchais qu’une brise rafraîchissante en descendant au verger. Je ne m’attendais pas à y trouver autre chose – pas même vous.
    — Son Altesse Royale est occupée ailleurs et j’ai osé vous poursuivre dans cette forteresse, dit Bonshom. Mais est-ce tout ce que vous pensez de moi ? Suis-je réduit à un « autre chose » ?
    — Je crois que l’on vous considère davantage. Et je pense que vous méritez le titre d’agréable compagnie. Même si je ne vous connais pas assez pour être certaine de pouvoir vous faire confiance…
    — Me faire confiance ? dit-il d’un ton tranchant.
    — Cette bonne humeur perpétuelle. Je suis sûre que, comme nous tous, vous êtes parfois maussade.
    — Jamais.
    — En janvier, quand la pluie tombe,

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