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Vengeance pour un mort

Vengeance pour un mort

Titel: Vengeance pour un mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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annonça-t-elle. Grand, fort et de bonne allure.
    — Je veux le tenir, exigea Johana, et la sage-femme le déposa tel quel dans le creux de son bras.
    Elle tendit à Johana un linge propre et la femme d’Arnau essuya doucement son nez, sa bouche et son visage.
    — Comme tu ressembles à ton papa ! s’extasia-t-elle.
    Et, une fois de plus, les larmes ruisselèrent sur ses joues.
    — Je suis si heureuse ! Que l’on aille immédiatement prévenir Arnau qu’il a un fils. Et que l’on appelle Margarida.
     
    Après qu’Ester eut déployé de considérables efforts, aidée ou gênée par les autres femmes, Bonafilla se retrouva en chemise de nuit en soie brodée. Elles la mirent au lit, tirèrent sur elle le drap et se préparèrent à sortir.
    — Raquel, demanda la jeune femme en la retenant par la main, que vais-je lui dire ?
    — Je ne sais pas, répondit-elle. Je pense que cela dépendra de ce qu’il dira. Mais vous allez devoir faire de votre mieux. Nous ne pouvons plus vous aider dorénavant.
    — Je vais faire semblant de dormir.
    — Ce n’est pas une bonne idée, à mon avis. Bonne chance, ajouta Raquel, et elle sortit.
    Quand David entra dans la chambre nuptiale, il ne restait plus qu’une seule bougie allumée. Elle se trouvait à l’autre bout de la pièce, de sorte que les tentures du lit laissaient dans l’ombre le visage de Bonafilla. Il portait toujours sa tenue de noces, un bel habit taillé dans une pièce d’étoffe de qualité. Sa grâce surannée lui seyait particulièrement : elle lui donnait un air impérieux, si bien qu’il ressemblait à un prophète ou à un roi de la Bible venu rendre son jugement. Il prit la bougie et s’approcha du lit. Bonafilla était couchée sur le dos et elle le regardait, les yeux écarquillés par la peur. Il se retourna, alluma trois autres bougies et posa celle qu’il tenait sur une table afin qu’elle éclairât le visage de la jeune femme. Il prit place au pied du lit.
    — Asseyez-vous, Bonafilla, dit-il. Je n’aime pas baisser les yeux quand je parle à quelqu’un.
    Surprise, elle se mit en position assise.
    — Il est temps que nous ayons une franche conversation. Cela nous a été impossible jusqu’ici.
    — J’ai sans cesse été…
    — Je vous en prie, interrompit-il avec fermeté. Laissez-moi parler. Vous aurez tout le temps de me répondre quand j’en aurai terminé. J’ai participé à la cérémonie de ce soir pour une seule et unique raison. Une personne qui connaît les mœurs de ce monde m’a convaincu que vous répudier avant le mariage serait non seulement cruel mais aussi ridicule.
    — Qui est-ce ? fit Bonafilla d’une petite voix. Raquel ?
    — Non. Que connaît-elle de la vie ? La femme à qui j’ai parlé m’a montré que j’aurais plus à perdre qu’à gagner. Elle m’a raconté calmement, dans le détail et sans exagération ce que vous avez fait en venant à Perpignan. Elle m’a aussi dit pourquoi, à son avis, vous l’avez résolu.
    — Vous êtes donc au courant ? dit Bonafilla avant de fondre en larmes.
    — Ne pleurez pas. D’autant plus que la faute vous incombe. C’est perdre du temps et compliquer les choses. Elle m’a expliqué la raison de votre étrange comportement depuis votre arrivée ici. M’a-t-elle dit la vérité ? J’aimerais le savoir.
    — Que vous a-t-elle dit ?
    — Qu’il exigeait de l’or pour garder le silence sur son infamie.
    Bonafilla secoua la tête.
    — Non, il ne m’a pas demandé de l’or. Ce sont des informations qu’il voulait, plus que je ne pouvais lui donner.
    — Des informations ? Vous en êtes certaine ? Mais peu importe. Laissez-moi achever et vous me direz plus tard ce qu’il exige. C’est hier soir que je lui ai parlé. J’ai longuement réfléchi à ses paroles avant de décider de souper avec vous et la famille. Je voulais vous observer et voir quel était votre comportement devant les autres convives. Je prendrais ensuite une décision. Ce fut limpide. J’ai compris que vous ne pensiez qu’à vous-même…
    — C’est faux ! s’écria Bonafilla. Je pense toujours à autrui.
    — Uniquement pour savoir ce qu’on pense de vous. N’est-ce pas la vérité ?
    — Peut-être. Parfois, murmura-t-elle en retombant dans l’ombre.
    — J’ai également vu à quel point vous étiez seule et apeurée. J’ai compris que Raquel n’était pas votre amie, rien de plus qu’une relation.
    — Je n’ai aucune amie, dit

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