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Vengeance pour un mort

Vengeance pour un mort

Titel: Vengeance pour un mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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Bonafilla d’une voix lugubre.
    Il entendait à peine sa voix.
    — Ou plutôt, je n’en ai plus. Elles sont mortes de la fièvre, comme mes deux sœurs et ma mère. Il ne me reste plus que ma marâtre, mes frères et mon père. J’ai eu si peur de les quitter et de venir dans cette ville étrangère.
    — Voilà qui m’apporte davantage d’explications. Après une nuit d’insomnie, j’en ai conclu que cette femme avait raison. Ce n’est peut-être pas un début de mariage idéal, mais du moins est-il honnête. Avec la fortune que m’ont laissée mes parents et votre dot, qui est encore plus considérable, nous pourrons vivre ensemble en toute indépendance. C’est important. La femme m’a démontré qu’au lieu de connaître vos vertus et vos talents puis de découvrir votre mauvais côté, je commencerai par connaître vos faiblesses et discernerai ensuite vos forces. Maintenant, si vous portez déjà un enfant…
    — David, fit-elle d’un ton désespéré, si c’est le cas, nous ne le saurons pas. À moins que vous ne préfériez m’écarter jusqu’à ce que nous le sachions puis prendre une décision à mon égard. C’est votre droit, ajouta-t-elle timidement.
    Il eut l’air surpris.
    — Voilà une réponse courageuse, mais ne rien savoir est ce qui convient le mieux à l’enfant et à nous-mêmes. Pour moi, tout enfant que vous porterez depuis cet instant jusqu’au neuvième mois suivant mon trépas sera le mien. Me comprenez-vous ? Il ne s’est rien passé dans la forêt. Vous êtes vierge. Souvenez-vous-en. En plus des promesses que nous nous sommes faites ce jour, vous allez me jurer que vous préserverez ce secret jusqu’à la tombe.
    — Sur ma vie, je vous le promets, dit-elle avec ferveur. J’ignorais qu’un homme pût être si bon.
    — Ce n’est pas de la bonté, Bonafilla. J’ai simplement compris que je vous désirais ardemment, et ce que j’ai entendu n’y change rien. Mais il reste encore une chose à faire.
    — Laquelle ?
    David tira une courte dague de sa bottine.
    — Quoi ? Vous n’allez pas me tuer ? s’écria-t-elle en se pelotonnant dans le lit. Après tout ce que vous avez dit, vous ne pouvez pas me tuer, n’est-ce pas ?
    — Ne soyez pas sotte. Vous n’êtes vraiment qu’une enfant. Ça aussi, la femme me l’a dit.
    Il rejeta les draps, remonta sa manche gauche et, en souriant, passa rapidement la lame sur sa peau.
    — Que faites-vous ?
    Quand le sang jaillit de la coupure, il frotta son bras sur la chemise de nuit de Bonafilla et sur ses cuisses avant de tacher le drap.
    — Pour répondre à votre question, je sauve l’honneur de ma femme, dit-il. Voyons si vous méritez tout le mal que je me donne.
    Il lui ôta sa chemise de nuit, approcha la bougie et la contempla.
    — Même si la seule chose que vous m’apportiez était votre beauté, sans votre honnêteté ni votre courage, cela déjà vaut bien plus qu’une petite estafilade.
    — Vous me trouvez vraiment jolie ? demanda-t-elle, nerveuse.
    — Je n’ai jamais vu une femme aussi belle. Venez, mon épouse, pansez mon bras pour que je puisse quitter mes bottes sans ensanglanter tout ce qui nous entoure.
    Bonafilla ne put s’empêcher de rire. Elle saisit son mouchoir de soie et essuya le sang de son bras avant de le nouer sur la plaie. Son mari la prit dans ses bras.
    — Vos bottes… murmura-t-elle.
    — Ce n’est pas le moment de penser à ça…
    Au matin, en dépit des tragiques événements survenus au cours de la nuit, c’est une Ester plus que surprise qui étala le drap souillé sur le balcon en fer forgé. Ceux qui s’étaient assemblés dans la rue apprirent ainsi ce dont nul ne doutait hors de la maison, à savoir que la jeune et belle maîtresse Bonafilla était une femme vertueuse et pure.

CHAPITRE XVI
    Abram, Yusuf et Mordecai, l’intendant, sortirent dans la rue.
    — On peut économiser une pièce à la porte en passant par un jardin que je connais, proposa Abram Dayot.
    — Excusez-moi, jeune maître, lui dit l’intendant, mais ce n’est pas une très bonne idée. Maître Pere a appelé le médecin et il n’aimerait pas que celui-ci soit retenu par le guet pour avoir fait le mur.
    — On ne se fera pas prendre.
    L’intendant leva sa torche et le regarda droit dans les yeux.
    — D’accord, reprit Abram, on ira jusqu’à la porte et on tirera le portier du lit.
    — Il n’est pas si tard, jeune maître. Je doute que le portier soit

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