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Vengeance pour un mort

Vengeance pour un mort

Titel: Vengeance pour un mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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d’attendre jusqu’à la naissance de l’enfant. Elle se soucie beaucoup de dame Johana.
    — Je vais vous trouver un endroit agréable où attendre, madame.
    — Merci, Felicitat.
    Elle regarda autour d’elle.
    — Puis-je m’asseoir dans cette cour ?
    — Oui, madame, dit Felicitat en ouvrant la porte.
    Margarida posa une main sur le bras de la servante.
    — Felicitat, attends un instant. Je ne sais comment te dire ceci… Depuis hier, dame Johana ne m’adresse plus la parole. Elle m’évite chaque fois qu’elle le peut. J’ai expliqué à Son Altesse Royale que je n’étais pas la meilleure messagère et je lui ai suggéré d’envoyer quelqu’un d’autre. Elle a refusé.
    — Je vais demander à dame Johana si elle désire vous voir, dit sèchement Felicitat. Elle souhaite peut-être rester seule.
    — Bien sûr. J’attendrai ici.
    Felicitat revint dans la chambre de sa maîtresse.
    — Dame Margarida aimerait vous voir, madame, annonça-t-elle sur un ton peu encourageant.
    — Envoie-la-moi, Felicitat. J’ai quelque chose à lui demander.
    Quand Margarida entra dans la pièce, la sage-femme quitta la chaise qu’elle occupait près du lit.
    — J’espère que je ne vous dérange pas, maîtresse, dit la dame de compagnie.
    — Nullement, répondit la sage-femme. Pour l’heure, nous attendons, n’est-ce pas, madame ?
    — Oui, acquiesça Johana. Margarida, je n’ai pas très envie de faire la conversation, alors je serai directe. Avez-vous parlé à la princesse de cette maison et de ses médecins ?
    La douleur se réveilla, et elle fit signe à Margarida d’attendre. La sage-femme essuya la sueur de son front à l’aide d’un linge et lui massa doucement le ventre.
    — Ça va aller, dit-elle.
    — Non, répondit Margarida. Comment l’aurais-je pu ? Je ne savais rien d’eux. Est-ce la demeure où l’on a amené Arnau ?
    — Oui. Mais comment la princesse est-elle au courant ?
    — Je l’ignore. Mais je vous le jure, Johana, je ne lui ai rien dit. Jusqu’à ce qu’elle m’envoie ici, j’en ignorais l’existence.
    Johana poussa un cri et prit une profonde inspiration.
    — Cela empire, dit-elle à la sage-femme.
    — Tant mieux, répondit-elle. On y est presque. Je vous en prie, madame, dit-elle en se tournant si brusquement vers Margarida qu’on l’eût crue prête à la chasser sans ménagement. Il ne faut pas la troubler. Elle a besoin de toutes ses forces.
    — Dieu soit avec vous, s’empressa de répondre Margarida.
    Elle se leva et quitta la chambre.

CHAPITRE XV
    Les invités s’étaient littéralement jetés sur les plats de poissons cuits aux herbes et à l’huile ou servis froids, épicés et conservés dans du vinaigre et du miel, ainsi que sur les monticules de petites sardines grillées, le tout accompagné de sauces, de haricots et de légumes à l’huile, au vinaigre ou au sel, selon le goût des cuisinières. Quand la première faim de chacun fut rassasiée, les musiciens prirent leurs instruments. Les jeunes hommes se réunirent autour de David, les jeunes femmes autour de Bonafilla, et les danses purent commencer.
    Isaac était en grande conversation avec Astruch ; Raquel dansait ; Yusuf, dans un coin, déchiquetait un morceau de pain.
    — Nourriture mise à part, lui dit une voix à l’oreille, les mariages, c’est plutôt ennuyeux, tu ne trouves pas ?
    Yusuf sourit et se retourna.
    — Oh oui. Je m’appelle Yusuf.
    — Je sais. Tout le monde te connaît ici. Moi, c’est Abram Dayot, l’apprenti de maître Jacob.
    — C’est bizarre qu’on ne se soit pas rencontrés avant. Tu ne vis pas chez lui ?
    — Si. Tu dors dans mon lit.
    — Où étais-tu passé ?
    — Il m’a renvoyé chez moi.
    — Pourquoi ?
    — Je n’en sais rien. On ne peut pas le demander au maître, mais j’ai posé la question à maîtresse Ruth et elle m’a répondu qu’il n’y avait pas assez de place dans la maison avec tous les invités du mariage, mais je sais que ce n’est pas vrai. On aurait pu me mettre dans les combles avec les serviteurs. C’est une grande maison. Je crois qu’il y a autre chose, murmura-t-il.
    — Quoi, à ton avis ? demanda Yusuf sur le même ton.
    — Je crois que c’est à cause de l’étrange malade qu’ils ont accueilli. Ils n’ont pas voulu que je le voie. Tu l’as vu, toi ?
    — Oui.
    — Les gens racontent que c’est une sorte de monstre. C’est vrai, ça ?
    — Non, absolument pas.

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