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Vengeance pour un mort

Vengeance pour un mort

Titel: Vengeance pour un mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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endormi.
    C’est ainsi qu’ils se dirigèrent vers la porte du Call, réveillèrent le portier qui la leur ouvrit et partirent en direction de la belle demeure de maître Pere Peyro.
    La porte d’entrée principale donnait directement sur la rue. Quand Mordecai actionna la cloche d’une main énergique, la porte s’ouvrit immédiatement sur un serviteur étonné de les voir. Dans la maison, on entendait des rires et des conversations animées.
    — Nous sommes venus voir maître Pere, dit Abram.
    — À quel sujet ?
    — Il a fait savoir à mon maître qu’il était malade. Mon maître m’a envoyé… euh, en avant, pour voir si l’on pouvait faire tout de suite quelque chose.
    Le serviteur regardait Abram comme s’il avait affaire à un dément.
    — Maître Pere ? Il aurait appelé le médecin ? Mais mon maître est dans le jardin avec ses hôtes. Il semble très bien se porter. Entrez tout de même, il se peut que je sois mal informé.
    Abram et Yusuf s’installèrent dans une petite pièce ; l’intendant les attendit à l’extérieur. Le serviteur se précipita pour prévenir son maître. Après une attente considérable, maître Pere Peyro, encore plus élégant qu’à Collioure, entra.
    — Abram, qu’est-ce qui t’amène ici ? Mon serviteur m’a raconté des absurdités à propos d’un appel urgent.
    — Un messager nous a prévenus que vous étiez à l’agonie, maître Pere. Mon maître nous a envoyés. Il semble qu’il se soit fourvoyé. Nous sommes désolés de vous avoir dérangé.
    — Fourvoyé, dis-tu ? Il semble plutôt que quelqu’un nous a joué un vilain tour. Je ne suis pas plus proche de la mort que je ne l’étais hier ou que je ne le serai, du moins je l’espère, demain. Mais acceptez un gobelet de vin pour oublier la peine que vous vous êtes donnée, dit-il avec amabilité. J’aimerais rester bavarder avec toi, mais je dois m’occuper de mes invités.
    — Non, non, répondit Abram avec dignité. Vous êtes très bon mais nous ne resterons pas. Mon maître sera heureux de savoir que vous vous portez bien.
    Il s’inclina, puis Yusuf et lui se dirigèrent vers la porte. Mordecai, torche à la main, se tenait à trois maisons de là, en grande conversation avec un personnage invisible.
    — Je te parie que tu n’as aucune idée d’où on est, dit Abram.
    — Je me débrouille très bien en ville, répondit Yusuf. Il ne me faut qu’un jour ou deux pour retrouver mon chemin dans n’importe quelle cité. Même à Barcelone. Perpignan n’est pas aussi vaste.
    — Si je n’étais pas là pour te guider, tu ne saurais pas quelle direction prendre pour rentrer.
    — Si, il faut aller par là.
    — Oui, mais quand tu arrives sur la place, par où prends-tu ?
    — Il faut que je voie d’abord, répondit Yusuf avec obstination.
    — D’accord, va voir pendant que Mordecai termine sa conversation. Une pièce si tu trouves le bon chemin.
    — D’accord, dit Yusuf avant de s’éloigner.
    Abram appela l’intendant.
    — Sommes-nous prêts ? demanda Mordecai. Je vous rejoins dans un instant.
    L’homme à qui il parlait attendit que l’intendant se fût éloigné d’un ou deux pas. Il leva un bâton et l’abattit sur la tête de Mordecai, qui s’écroula à terre en lâchant sa torche. L’agresseur disparut dans l’ombre.
    — Toi, là-bas, cria Abram, arrête !
    Il s’élança vers l’endroit où il avait vu l’homme pour la dernière fois. Mordecai s’ébroua et tendit la main pour attraper sa torche avant qu’elle ne roule dans le ruisseau et s’éteigne. Péniblement, il se releva, étourdi, et s’appuya de la main contre le mur d’une maison. Comme Abram passait devant l’entrée d’une ruelle, une paire de bras puissants se refermèrent sur la poitrine de l’apprenti. En hurlant, il disparut dans la pénombre.
    Aux cris d’Abram, Yusuf s’arrêta au milieu de la place et regarda autour de lui. Il vit Mordecai qui titubait, torche à la main. Abram était invisible. L’intendant fit alors de grands cercles avec sa torche, à la recherche de l’apprenti dont les cris étaient étouffés. Yusuf vit des bras et des jambes se débattre puis disparaître dans une ruelle.
    Yusuf tira son épée et s’élança dans la rue. Les cris d’Abram avaient cessé.
    — Tu es blessé ? demanda-t-il à Mordecai.
    — Non, ça va. C’est le jeune Abram, on l’a emmené par là.
    — Passe-moi ta torche. Et toi, va chercher de

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