Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Victoria

Victoria

Titel: Victoria Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Joanny Moulin
Vom Netzwerk:
l’Afrique du Sud pour prendre la tête des opérations.
     
    Au Royaume-Uni, le rude hiver 1879 met les plus pauvres à rude épreuve. Les salaires chutent, parfois de cinquante pour cent, et le chômage atteint des proportions dramatiques. En Irlande, la famine qui revient et les expropriations de paysans par des propriétaires qui augmentent à dessein les fermages aggravent les violences. Le gouvernement consolide les lois répressives. Au Parlement, Charles Parnell, habile tribun des députés irlandais du Home Rule, pratique l’obstruction avec un sang-froid de grand stratège. Il se rend populaire en militant pour l’abolition du fouet dans la Navy, en favorisant le développement de l’éducation en Irlande, en obtenant la libération de fenians emprisonnés.
    Le printemps semble ne jamais vouloir venir. Dans le brouillard qui s’éternise, le gouvernement conservateur manque de dynamisme, comme s’il se reposait sur ses lauriers berlinois et chypriotes. Beaconsfield, âgé et souffrant, paraît plus que jamais hésitant devant une situation intérieure et extérieure qui se complexifie. Victoria lui accorde toute sa confiance, convaincue qu’elle est que ses grandes ressources politiques lui assurent pour quelque temps encore le soutien du pays. Il n’empêche que son inaction l’inquiète.
    « Souvenez-vous, lui dit-elle, que la vacillation et le retard seront la ruine du pays, sans parler du gouvernement. »
    Au mois de mars, le prince Arthur, duc de Connaught, septième enfant de la reine, épouse à Windsor la princesse Louise-Marguerite, fille du « prince rouge » Frédéric Charles de Prusse. Les fastes de la cérémonie ne parviennent pas vraiment à faire oublier le temps maussade, étrangement accordé au climat d’inquiétude qui pèse sur le pays. Victoria, qui a tant aimé le froid, aspire davantage aux cieux plus cléments de la Méditerranée.
    Douze jours après les noces d’Arthur, elle voyage vers le sud, pour aller prendre quelques semaines de vacances en Italie. De Cherbourg, elle se rend à Paris, où elle est reçue par le président de la République Jules Grévy. Pendant ce bref séjour parisien, elle apprend la mort de son petit-fils Waldemar, sixième enfant de Vicky. Les décès de proches paraissent devoir se succéder avec la même régularité lancinante que les naissances de ses petits-enfants. Sans doute Victoria ne quittera jamais plus ses noirs habits de veuve. Fin mars, elle arrive à Modane, puis à Turin, et enfin à Baveno, où elle s’installe à la Villa Clara qu’un certain Mr Henfrey met à sa disposition. Elle voyage incognito, sous le titre de comtesse de Balmoral, et l’étiquette de cour est suspendue pendant ses vacances. Un message de bienvenue que lui adresse le pape en côtoie un autre de Garibaldi. Elle rencontre à Monza le roi Humbert I er et la reine Margherita. Le reste du temps, elle se promène en voiture sur les bords du lac Majeur, avec Béatrice et Lady Churchill, suivie à bonne distance par des carabinieri . Les sommets des Alpes se dessinent à travers la brume. La neige descend très bas sur les collines autour du lac Majeur. «  Ecco la regina d’Inghilterra !  » crient les enfants à son passage. Cela lui fait bien plaisir d’être reconnue.
     
    Peu après son retour, Vicky vient passer quelques jours à Windsor. Elles apprennent ensemble que la princesse Charlotte a donné naissance à une petite fille, Théodora de Saxe-Meiningen. Vicky est grand-mère.
    « Me voici donc arrière-grand-mère. Quel événement ! »
    Toutes deux souhaiteraient que Béatrice puisse épouser le grand-duc Louis IV de Hesse-Darmstadt, veuf d’Alice. Il faudrait pour cela que le Parlement autorise le mariage entre beau-frère et belle-sœur. Lord Beaconsfield s’y évertue, contre l’avis de son gouvernement. Les Communes donnent leur accord. « Les bigots sont battus ! » s’exclame Victoria. Malheureusement, les évêques anglicans ne veulent rien entendre et la Chambre des lords rejette la proposition.
    En Afghanistan, la situation paraît se stabiliser. L’émir Mohammad, Ya’qub Khan, souhaitant d’abord éviter que les Britanniques ne conquièrent du nord de son pays, signe le traité de Gandamak. En échange d’un subside annuel, Ya’qub cède aux Anglais certaines zones frontalières, et accepte que ses affaires extérieures soient dirigées par un résident britannique à Kaboul. Moyennant quoi, les armées

Weitere Kostenlose Bücher