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Vies des douze Césars

Vies des douze Césars

Titel: Vies des douze Césars Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Suetone
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lien d’obéissance, et, aux calendes de janvier, elles ne voulurent prêter serment qu’au sénat. En même temps, elles arrêtèrent qu’on dépêcherait aux prétoriens pour leur dire qu’elles étaient mécontentes de l’empereur élu en Espagne, et les charger d’en choisir un qui eût le suffrage de toutes les armées.
     
XVII. Il adopte Pison. Conspiration d’Othon
    (1) Instruit de ces démarches, Galba crut qu’on le méprisait moins à cause de son âge que parce qu’il n’avait pas d’enfants. Il prit aussitôt dans la foule de ceux qui venaient lui rendre leurs devoirs, Pison Frugi Licinianus, jeune homme distingué par son mérite et par sa naissance, que depuis longtemps il estimait beaucoup, et que, dans son testament, il avait toujours porté comme héritier de ses biens et de son nom ; il l’appela son fils, le conduisit au camp, et l’adopta devant l’armée sans faire aucune mention de gratification pour elle. (2) Cette avarice aida Marcus Salvius Othon à exécuter ses desseins le sixième jour qui suivit cette adoption.
     
XVIII. Des présages lui annoncent sa fin
    (1) Des prodiges frappants et réitérés avaient annoncé à Galba, dès le commencement de son règne, la fin tragique qui l’attendait. (2) Tandis que sur sa route on immolait de ville en ville des victimes de tous côtés, un taureau frappé d’un coup de hache rompit ses liens, se précipita sur son char, et, se dressant sur ses pieds, le couvrit de sang. Au moment où Galba en descendait, un garde, pressé par la foule, faillit le blesser de sa lance. (3) À son entrée dans Rome et dans le palais, la terre trembla, et fit entendre une espèce de mugissement. (4) Ensuite vinrent des présages encore plus manifestes. (5) Il avait choisi dans son trésor un collier garni de perles et de pierres précieuses pour en décorer sa statuette de la Fortune à Tusculum. Mais, pensant que ce collier était digne d’un lieu plus auguste, il le dédia à la Vénus du Capitole. La nuit suivante, il rêva que la Fortune se plaignait d’avoir été frustrée de l’offrande qu’il lui destinait, et le menaçait de lui retirer aussi ses dons. (6) Effrayé de ce songe, il envoya, dès le point du jour, préparer un sacrifice, et courut lui-même à Tusculum. Mais il n’y trouva qu’un feu éteint sur l’autel, et à côté, un vieillard en habit de deuil, portant de l’encens dans un bassin de cristal, et du vin dans une coupe de terre. (7) On remarqua aussi, aux calendes de janvier, que la couronne tomba de sa tête pendant qu’il faisait un sacrifice, et que les poulets s’envolèrent quand il prit les auspices. Le jour de l’adoption de Pison, lorsqu’il allait haranguer les soldats, on avait oublié de mettre, selon l’usage, le siège militaire devant son tribunal, et, dans le sénat, sa chaise curule se trouva placée de travers.
     
XIX. Sa mort
    (1) Le jour où il fut assassiné, un haruspice l’avertit plusieurs fois le matin, pendant qu’il sacrifiait, de prendre garde à lui, et lui dit que les meurtriers n’étaient pas loin. (2) Un moment après, il apprit qu’Othon était maître du camp. On lui conseilla de s’y rendre au plus tôt pour raffermir tout par son pouvoir et par sa présence. Mais il se borna à rester dans son palais et à se fortifier en faisant venir les légions qui étaient campées à différentes distances. (3) Il revêtit pourtant sa cuirasse de lin, quoique il ne se dissimulât pas qu’elle serait d’un faible secours contre tant de poignards. (4) Les conjurés, pour le tirer de son palais et le faire paraître en public, avaient à dessein répandu de faux bruits. Quelques-uns assuraient çà et là que l’affaire était terminée et la révolte vaincue ; que la foule accourait pour le féliciter et l’assurer de son obéissance. il sortit au-devant d’elle avec tant de confiance, qu’il demanda à un soldat qui se vantait d’avoir tué Othon : « Par quel ordre ?» Puis il s’avança sur le Forum. (5) Les cavaliers qui avaient ordre de le tuer, poussèrent leurs chevaux en écartant la foule des campagnards. Dès qu’ils l’eurent aperçu de loin, ils s’arrêtèrent un moment ; ensuite ils reprirent leur course, et, le voyant abandonné des siens, ils le massacrèrent.
     
XX. Son cadavre est laissé dans le Forum. On lui coupe la tête. Sa sépulture
    (1) Quelques historiens rapportent que, dans le premier moment, il s’écria : « Que faites-vous,

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