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Vies des douze Césars

Vies des douze Césars

Titel: Vies des douze Césars Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Suetone
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toute-puissance et qui semblent justifier sa mort. (2) Non content d’accepter des honneurs excessifs, comme le consulat répété, la dictature et la censure des mœurs à perpétuité, sans compter le prénom d’imperator, le surnom de Père de la patrie, une statue parmi celles des rois, une estrade dans l’orchestre, il souffrit encore qu’on lui en décernât qui dépassent la mesure des grandeurs humaines. Il eut un siège d’or au sénat et dans son tribunal ; il eut, dans la procession du cirque, un char et un brancard sacré ; il eut des temples et des autels, et des statues auprès de celles des dieux ; comme eux il eut un lit de parade ; il eut un flamine ; il eut des luperques, et enfin le privilège de donner son nom à un mois de l’année. Il n’est pas de distinction qu’il ne reçût selon son caprice, et qu’il ne donnât de même. (3) Consul pour la troisième fois et pour la quatrième, il n’en prit que le titre, se contenta d’exercer la dictature qu’on lui avait décernée avec ses consulats, et ces deux années-là, il désigna deux consuls suppléants pour les trois derniers mois. Dans l’intervalle il n’assembla les comices que pour l’élection des tribuns et des édiles du peuple ; il établit des préfets propréteurs, pour administrer, en son absence, les affaires de la ville. (4) Un des consuls étant mort subitement la veille des calendes de janvier, il revêtit de cette magistrature vacante, pour le peu d’heures qui restaient, le premier qui la demanda. (5) C’est avec le même mépris des usages consacrés qu’il attribua des magistratures pour plusieurs années, qu’il accorda les insignes consulaires à dix anciens préteurs, qu’il fit entrer au sénat des gens qu’il avait gratifié du droit de cité et même quelques Gaulois à demi barbares ; (6) qu’il donna l’intendance de la monnaie et des revenus publics à des esclaves de sa maison ; (7) qu’il abandonna le soin et le commandement des trois légions laissées par lui dans Alexandrie, à Rufion, fils d’un de ses affranchis, et l’un de ses mignons.
     
LXXVII. Orgueil de ses discours
    (1) Il lui échappait publiquement, comme l’a écrit Titus Ampius, des paroles qui ne marquaient pas moins d’orgueil que ses actes. Il disait « que la république était un mot sans réalité, sans valeur ; que Sylla s’était conduit comme un ignare en déposant la dictature ; que les hommes devaient lui parler désormais avec plus de respect, et regarder comme loi ce qu’il dirait. » (2) Il en vint même à ce point d’arrogance, de répondre à un haruspice qui lui annonçait des présages funestes et qu’on n’avait pas trouvé de cœur dans la victime, « que les présages seraient plus favorables quand il voudrait, et que ce n’était point un prodige si une bête n’avait pas de cœur. » 
     
LXXVIII. Son mépris pour le sénat
    (1) Mais voici ce qui attira sur lui la haine la plus violente et la plus implacable. (2) Les sénateurs étant venus en corps lui présenter une foule de décrets les plus flatteurs, il les reçut assis devant la temple de Vénus Genetrix. (2) Quelques écrivains disent que Cornelius Balbus le retint quand il voulut se lever ; d’autres, qu’il n’en fit même pas le mouvement, et que Gaius Trebatius l’ayant averti de se lever, il jeta sur lui un regard sévère. (4) Ce dédain parut d’autant plus intolérable, que lui-même, dans un de ses triomphes, avait manifesté une vive indignation de ce qu’au moment où son char passait devant les sièges des tribuns, seul dans tout le collège Pontius Aquila fût resté assis. Il s’était même écrié : « Tribun Aquila, redemande-moi donc la république ;» et pendant plusieurs jours, il n’avait rien promis à personne qu’en y mettant cette condition : « Si toutefois Pontius Aquila le permet. » 
     
LXXIX. Tentatives qui sont faites pour le nommer roi
    (1) À ce cruel outrage fait au sénat, il ajouta un trait d’orgueil encore plus odieux. (2) Il rentrait dans Rome, après le sacrifice des Féries latines, lorsque, au milieu des acclamations excessives et inouïes du peuple, un homme, se détachant de la foule, alla poser sur sa statue une couronne de laurier, nouée par devant d’une bandelette blanche. Les tribuns de la plèbe Epidius Marullus et Caesetius Flavus firent enlever la bandelette et conduire l’homme en prison. Mais César, voyant avec douleur que cette allusion

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