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Will

Will

Titel: Will Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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l’église
commençait à sonner. Croyant dans un premier temps qu’il s’agissait d’une
alarme, j’ai fortifié mon âme pour m’empêcher de fuir à bride abattue. Mais
c’était juste l’appel à la prière de midi, auquel peu de fidèles et pas le
moindre soldat n’ont répondu. Prenant mon courage à deux mains, j’ai mis pied à
terre, avant de marcher jusqu’au corps de garde et de frapper à la porte.
    Après quelques instants passés dans le froid, la porte s’est
ouverte et un jeune soldat a regardé dehors. Ne voyant personne à part le rude
Saxon devant lui, il m’a demandé : «  Qui êtes-vous ? Que
voulez-vous, mendiant  ?* »
    Il m’a parlé comme s’il s’adressait à un chien encombrant.
Je ne crois pas qu’il se soit même attendu à une réponse, car, avant même que
je puisse ouvrir la bouche, il refermait déjà la porte. «  Attendez,
s’il vous plaît ! Un moment* »
    Entendre sa langue maternelle l’a pris de court. Il a marqué
une pause et rouvert la porte. « S’il vous plaît, sire, ai-je fait, les
mots français sonnant bizarre dans ma bouche, on m’a dit que je trouverais le
shérif ici.
    — On vous aura mal renseigné, m’a-t-il répondu, avant
de désigner une grande maison de l’autre côté de la place. Il vit
là-bas. »
    Je me suis excusé pour le dérangement puis j’ai traversé la
grand-place. Jusque-là, tout se déroulait comme prévu. Maintenant que je savais
où trouver le shérif et que je pouvais me fier à mon ffreinc de marché, il
était temps de se mettre à l’ouvrage. J’ai frappé à la porte, qui s’est ouverte
sur la rue. « Juste un mot, s’il vous plaît. » L’homme devant moi
avait l’air d’être un simple domestique – peu importait, je savais que ce
n’était pas de Glanville. « Je suis venu parler au shérif d’une affaire
urgente.
    — De quoi s’agit-il ? m’a demandé le gars.
    — C’est une affaire qui concerne strictement Son
Honneur, le shérif. Êtes-vous le shérif de Glanville ?
    — Non, je suis son intendant. » Sans un mot de
plus, il a ouvert davantage la porte et m’a fait entrer. « Par ici. »
    Après avoir fermé derrière lui, il m’a conduit en haut d’un
escalier de pierre jusqu’à une grande pièce simple qui occupait tout l’étage
supérieur. Un feu brûlait dans une cheminée en pierre et, à côté, une lourde
table avait été installée. Richard de Glanville se tenait assis face au feu
dans une grande chaise évoquant un trône, les jambes recouvertes d’une robe en
peau de daim. Il y avait un jeune gerfaut perché sur un support en bois près de
lui.
    « Quoi ? a-t-il dit sans détourner le regard du
feu. Je vous ai dit que je ne voulais pas être dérangé, Antoine. » Sa voix
était épaisse dans sa gorge.
    « Mon seigneur, je suis venu d’Hereford vous porter un
message de mon maître.
    — Peu me chaut que vous soyez venu de l’enfer avec un
message du démon, a-t-il grogné avec une sauvagerie inattendue. Partez. Laissez-moi. »
    L’intendant nommé Antoine m’a gratifié d’un demi-haussement
d’épaules. « Comme vous pouvez le voir, il ne se sent pas bien. Revenez à
un autre moment, peut-être.
    — Il est blessé ? » J’essayais de déterminer
si c’était une conséquence de l’escarmouche, comme le croyait Tuck.
    « Non. Pas de cette manière.
    — Intendant ! a grondé le shérif depuis sa chaise.
J’ai demandé qu’on me laisse en paix ! » Il ne cessait de fixer le
feu.
    « Il vaudrait mieux revenir une autre fois, a dit
Antoine en me désignant une fois encore la porte.
    — Impossible. Voyez-vous, mon maître est un négociant
d’or. Lui et d’autres marchands sont sur la route de Saint-Martin. Il m’a
envoyé solliciter l’aide de soldats pour traverser la forêt. » D’une voix
plus basse, j’ai ajouté : « Nous avons entendu des histoires
inquiétantes à propos d’un, euh, d’un fantôme des bois, ce… Roi Corbeau, c’est
bien ça ? Nous vous demandons protection, et nous pouvons payer. »
    Antoine a froncé les sourcils. Je pouvais le voir hésiter.
    « Mon maître a dit qu’il paierait volontiers tout ce
que vous demanderez. Pour peu que ce soit raisonnable. Où se trouve votre
maître, à l’heure qu’il est ?
    — Ils pénétraient dans la forêt quand je les ai
quittés.
    — Combien ?
    — Juste quatre, et deux chariots. »
    Il a considéré mes paroles quelques instants, en se

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