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Will

Will

Titel: Will Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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tapotant
le menton du doigt. Puis il a dit : « Un moment, s’il vous
plaît. »
    Me laissant à la porte, il a marché jusqu’au shérif et s’est
agenouillé à côté de sa chaise. Ils ont échangé quelques mots, puis Antoine
s’est relevé et m’a rejoint. « Il accepte de vous fournir une escorte.
Allez vous occuper de votre cheval et attendez-moi sur la place. Je vous y
retrouverai après avoir réuni les hommes.
    — Très bien, sire, ai-je dit en baissant vivement la
tête comme un vassal obéissant. Merci. »
    Une fois de retour sur la place, j’ai fait boire ma monture
dans l’abreuvoir qui jouxtait le corps de garde, puis j’ai attendu le shérif et
ses soldats. J’en ai profité pour observer le carré, cherchant le moindre signe
de la bataille qui avait eu lieu seulement quelques nuits auparavant.
    Il n’y en avait aucun.
    À part quelques empreintes de sabots dans la boue retournée
et, ici et là, des taches plus sombres qui pouvaient être du sang, rien ne
suggérait autre chose que la célébration d’une veillée de l’Épiphanie. Même ce
qui restait du gibet avait été enlevé.
    C’était surprenant. Pourquoi enlever le gibet ?
Était-ce simplement qu’on n’en avait plus besoin maintenant qu’on avait renoncé
à exécuter les captifs ? Ou y avait-il plus que cela – le shérif
avait-il définitivement renoncé à ses pendaisons ?
    Je me suis promis de le découvrir si j’en avais l’occasion.
Quand l’intendant Antoine a fait son apparition un instant plus tard, j’y ai vu
ma chance. Mais en parcourant rapidement du regard la double rangée de
chevaliers, je n’ai pas vu l’homme que je cherchais. « Où est le shérif de
Glanville ? l’ai-je interrogé.
    — Il m’a demandé de conduire l’escorte. »
    Aussi simplement que ça, notre supercherie était réduite à
néant.
    « Nous rejoindra-t-il plus tard ? » me
suis-je enquis en grimpant en selle. Mon esprit tourbillonnait comme les ailes
d’un moulin ; je faisais tout mon possible pour trouver un moyen de sauver
notre plan en miettes.
    « Non, il va rester ici et attendre notre retour. En
route, montrez-nous le chemin. »
    Voilà comment je me suis retrouvé à conduire une compagnie
de six chevaliers, un intendant et trois hommes d’armes dans la forêt – et
le vieux Will à sa mort, par la même occasion.

CHAPITRE 30
    Ogof d’Angharad
    Atteindre la grotte lui avait pris beaucoup plus de temps qu’elle
ne l’avait escompté. La neige profonde sous ses pieds ralentissait sa
progression, et à présent qu’Angharad peinait à gravir la longue piste raide,
elle regrettait de ne pas avoir quitté Cél Craidd plus tôt. Déjà, des étoiles
clignotaient entre les nuages à l’est ; il ferait sombre avant qu’elle
puisse lancer un feu. Épuisée, elle s’assit sur le tronc craquelé d’un arbre à
terre pour se reposer un moment avant la dernière montée qui la conduirait à
l’entrée de la grotte.
    Elle écoutait le silence de la forêt, ses oreilles sensibles
à l’affût des sons changeants. Mais elle n’entendit que le bruissement des
branches dans l’air du soir et, au loin, le cri grinçant d’un freux de retour à
son perchoir. Le son lointain, solitaire, l’émut plus qu’elle ne l’aurait cru.
Elle aimait l’hiver et la nuit. Elle aimait la forêt et toutes ses
merveilles – un des innombrables présents accordés par un Créateur
extrêmement bienveillant.
    « Que je puisse toujours m’incliner devant Toi, ô Roi
de toute la Création », soupira Angharad. Sa prière monta doucement vers
les deux en même temps que son haleine. Puis, d’un pas plus lourd encore, elle
reprit sa route en s’aidant de son bâton.
    Après avoir atteint la petite trouée à mi-pente de la
colline, elle marqua une nouvelle pause pour reprendre son souffle. Le jour
viendrait où elle n’aurait plus la force de grimper jusqu’à son ogof, la
grotte qu’elle considérait comme sa demeure.
    Il y avait une épaisse couche de neige crissante devant la
cavité obscure. Tout était normal, sans la moindre empreinte suspecte, aussi se
hâta-t-elle à l’intérieur, après avoir déposé son sac de provisions et sa cape
à l’entrée. Elle ramassa un peu de petit bois sec et le transporta jusqu’au
cercle de pierres dans lequel elle faisait du feu. Œuvrant dans l’obscurité
totale, ses doigts habiles trouvèrent l’acier, le silex et les morceaux
d’écorce de bouleau, et

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