Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Will

Will

Titel: Will Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
Vom Netzwerk:
soit mon
parent, je ne pourrai jamais me réjouir de partager ne serait-ce qu’une
porcherie avec lui.
    — Alors me permettez-vous de suggérer un autre
plan ?
    — Si tu as un autre plan, répondit Manawyddan, je
l’entendrai volontiers.
    — Il se trouve que j’ai hérité des sept cantrefs du
Dyfed, dit le jeune Pryderi. Il vous plaira peut-être d’apprendre que le Dyfed
est l’endroit le plus plaisant de notre royaume aux mille couleurs. Ma mère,
Rhiannon, vit là-bas et attend mon retour.
    — Alors pourquoi nous attarder ici, à nous plaindre,
alors que nous pourrions nous y rendre ?
    — Attendez un peu et laissez-moi finir. Ma mère est
veuve depuis sept ans maintenant, et elle se sent de plus en plus seule. Je lui
ferai votre éloge pour peu que vous vous décidiez à la courtiser ; et en
la courtisant, à la conquérir ; et, l’ayant conquise, à l’épouser. Car le
jour où vous épouserez ma mère, la souveraineté du Dyfed sera vôtre. Et quand
bien même vous ne posséderiez jamais plus que ces sept cantrefs, il n’en est
pas de meilleurs dans toute la Bretagne. Assurément, si vous aviez eu à choisir
un seul royaume dans le monde entier, vous auriez sûrement choisi ces sept
cantrefs pour votre compte.
    — Il n’y a rien que je désire davantage, répondit Manawyddan,
inspiré par la générosité de son ami. Je viendrai avec toi voir Rhiannon et ce
royaume que tu vantes si bien. Je ne doute pas que Dieu saura récompenser ta
gentillesse. Quant à moi, je ne puis t’offrir que mon amitié ; elle sera
tienne si tu le souhaites.
    — Je ne souhaite rien de plus, mon ami. » Et le
matin suivant, comme le soleil rougeoyant se montrait au-dessus du rivage, ils
partirent. Ils n’avaient pas voyagé loin quand Manawyddan demanda à son ami de
lui en dire davantage sur sa mère.
    « Eh bien, c’est peut-être l’amour d’un fils qui parle,
dit le jeune guerrier, mais je crois que vous n’avez jamais rencontré de femme
de meilleure compagnie. Quand elle était dans la fleur de l’âge, aucune femme
n’était aussi belle que la reine Rhiannon, et aujourd’hui encore, sa beauté ne
vous décevra point. »
    Donc ils poursuivirent leur route, et après un long chemin,
ils finirent par atteindre le Dyfed. Voyez ! Il y avait un festin tout
prêt pour eux à Arberth, où Cigfa, la femme bien-aimée de Pryderi, attendait
son retour. Pryderi salua sa femme et sa mère, puis les présenta à son frère
d’armes, le grand Manawyddan. Et tout n’était-il pas ainsi que Pryderi l’avait
dit ? Sinon qu’aux yeux du chef de guerre, son ami ne lui en avait dit que
la moitié : Rhiannon était bien plus belle que tout ce qu’il avait pu
imaginer – plus belle, en fait, que toutes les femmes qu’il avait vues en
sept années, avec ses longs cheveux sombres et son front haut, noble, ses
lèvres qui se courbaient volontiers en un sourire, et ses yeux de la couleur du
ciel après la pluie.
    Pendant le festin, Manawyddan et Rhiannon s’assirent l’un à
côté de l’autre et commencèrent à discuter. Au fil de la conversation, le chef
sentit son cœur et son esprit s’enflammer pour elle : il était sûr de
n’avoir jamais connu de femme dotée de plus de beauté et d’intelligence.
« Pryderi, dit-il en se penchant vers son ami, tu avais raison en tout,
mais tu en avais oublié la moitié. »
    Rhiannon les entendit par hasard converser. « Et que
lui as-tu donc dit, mon fils ? s’enquit-elle.
    — Ma mère, dit Pryderi, si cela vous agrée, je vous
verrai épouser mon cher ami Manawyddan, fils de Llyr, un champion incomparable
et le plus fidèle des amis.
    — J’aime ce que j’ai vu de lui, répondit-elle en
rougissant, et si votre ami ressent ne serait-ce qu’une fraction de ce que
j’éprouve en ce moment, je prendrai votre suggestion à cœur. »
    Le festin se poursuivit trois jours durant, et avant qu’il
eût pris fin, les deux êtres s’étaient promis l’un à l’autre. Moins de trois
journées plus tard, ils étaient mariés. Trois jours après le mariage, ils
entreprirent de visiter les sept cantrefs du Dyfed, prenant grand plaisir à
cheminer.
    Tandis qu’ils flânaient sur les routes, Manawyddan découvrit
un royaume des plus hospitaliers, avec du gibier en abondance, des champs
fertiles et des fleuves regorgeant de poisson. Quand leur voyage de noces prit
fin, ils retournèrent à Arberth raconter à Pryderi et à Cigfa tout ce qu’ils
avaient

Weitere Kostenlose Bücher