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Will

Will

Titel: Will Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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vu. Assis ensemble devant un bon repas, ils venaient de tremper leurs
cuillères dans le chaudron quand soudain retentit un coup de tonnerre. Sans
plus attendre, une brume étrange descendit sur le royaume entier, si épaisse
que personne ne pouvait voir sa main devant son visage, et encore moins ses
semblables.
    Après le brouillard, les cieux s’emplirent d’une aveuglante
lumière blanche et or. Et quand ils regardèrent autour d’eux, ils constatèrent
que là où il y avait eu auparavant des troupeaux et des demeures, ils ne
voyaient plus rien du tout : ni maisons, ni bétail, ni parents, ni
habitations. Ils ne voyaient rien d’autre que les ruines de la cour, à
l’abandon. Disparus les gens du royaume, disparus les moutons et le bétail. Il
n’y avait plus personne dans tout le Dyfed à l’exception d’eux quatre et de la
meute de chiens de chasse de Pryderi, qui étaient restés couchés à leurs pieds
dans la salle.
    « Qu’est-ce que cela ? demanda Manawyddan. J’ai
bien peur qu’un terrible tourment nous accable. Allons voir si nous pouvons
faire quelque chose. »
    Ils fouillèrent la grand-salle, les chambres à coucher, la
cave d’hydromel, les cuisines, les écuries, les entrepôts et les greniers, mais
rien ne restait des habitants. Ils ne voyaient que désolation, une dense
étendue sauvage peuplée de bêtes féroces. Les quatre survivants désespérés
entreprirent alors d’errer sur les terres du royaume ; ils chassaient pour
survivre et couvraient le feu chaque nuit pour repousser les animaux sauvages.
Jour après jour, les quatre amis se languissaient un peu plus de leurs
compatriotes, et leur désespoir ne faisait que croître.
    « Dieu m’en est témoin, annonça un jour Manawyddan,
nous ne pouvons pas continuer comme cela beaucoup plus longtemps.
    — Pourtant, à moins de nous allonger dans nos tombes et
de recouvrir nos têtes de terre, fit remarquer Pryderi, je crois que nous
allons devoir le supporter quelque temps. »
    Le matin suivant, Pryderi et Manawyddan se levèrent pour
aller chasser comme ils le faisaient habituellement ; ils rompirent le
jeûne, préparèrent leurs chiens, prirent leur lance et s’en furent. Presque
aussitôt, le chef de meute détecta une odeur et bondit en avant, droit sur un
taillis de sorbiers. Dès que les chasseurs eurent atteint le bosquet, les
chiens revinrent à eux en jappant, tout hérissés et effrayés, gémissant comme
s’ils avaient été battus.
    « Il y a quelque chose d’étrange ici, dit Pryderi.
Allons voir ce qui se cache dans ce taillis. »
    Ils s’approchèrent à pas de loup, en tremblant, jusqu’à
parvenir à la lisière des arbres. Soudain, du couvert des sorbiers surgit un
sanglier blanc étincelant avec des oreilles du rouge le plus profond. Les
chiens, aiguillonnés par les hommes, se ruèrent dessus. Le sanglier s’enfuit
sur une courte distance, puis se retourna contre les chiens, tête baissée, ses
défenses ratissant la terre. Quand les hommes se furent approchés, l’étrange
créature s’échappa, battant en retraite une fois encore.
    Ils se précipitèrent à sa suite, le pourchassant, l’acculant
sans relâche jusqu’à ce qu’ils quittent les champs familiers et se retrouvent
dans une partie inconnue du royaume, où ils virent, dressé sur un monticule au
loin, un caer imposant, de construction récente, en un lieu où jamais ils
n’avaient vu de pierre ou de bâtiment auparavant. Le sanglier gravissait
promptement la rampe de la forteresse, les chiens sur ses talons.
    Dès que le sanglier et les chiens eurent disparu par
l’entrée du caer, Pryderi et Manawyddan partirent à leur poursuite. Une fois au
sommet du monticule, les deux chasseurs se mirent en quête des chiens. Mais
aussi longtemps qu’ils restèrent là, ils n’entendirent ni aboiement ni
gémissement. De leurs chiens, il n’y avait aucune trace.
    « Mon seigneur et ami, dit l’audacieux Pryderi, je vais
aller dans ce caer récupérer nos bêtes. Nous savons tous deux que nous ne
pouvons survivre sans elles.
    — Pardonne-moi, mon ami, dit Manawyddan, appuyé sur sa
lance pour reprendre son souffle, mais ton conseil n’est pas sage. Réfléchis,
nous n’avons jamais vu cet endroit auparavant et ne savons rien à son sujet.
C’est sûrement celui qui a ensorcelé notre royaume qui a fait apparaître cette
forteresse. Nous serions fous d’y entrer.
    — Vous avez sans doute raison, mais pour rien au monde
je ne

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