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Will

Will

Titel: Will Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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montre de sagesse, ô mon roi. Trop tard pour Will
Écarlate. Va donc te reposer, et avant de dormir, prie pour l’homme dont tu as
trahi la confiance cette nuit. Prie Dieu de le protéger et de le soutenir parmi
ses ennemis. »
    C’est précisément ce que Bran fit. Abattu par son échec
lamentable, il pria le Christ d’apporter son réconfort à Will Écarlate, et le
Saint-Esprit de protéger son ami jusqu’à ce qu’il puisse être sauvé.
    Le lendemain matin, lord Bran rassembla le Grellon et avoua
officiellement son échec : ils n’avaient pas réussi à capturer le shérif,
et au lieu de cela Will Écarlate avait été fait prisonnier. Nóin, sachant déjà
que le pire était arrivé, ne se joignit pas à eux. Elle demeura dans sa hutte,
à chercher consolation auprès de Mérian. Bran se rendit chez elle pour lui
demander pardon et offrir son soutien.
    « Nous n’aurons de repos que lorsque nous aurons réussi
à libérer Will », promit-il.
    Angharad entendit bientôt parler de ce serment, et
l’avertit : « Le sentiment est noble, mais le mot n’est pas l’acte.
Il te faudra longtemps pour accomplir ce serment.
    — Pourquoi ? Que savez-vous ?
    — Juste que l’envie ne rend pas l’action plus facile,
mon impétueux seigneur. Pour secourir Will, tu dois devenir plus sage que le
plus sage des serpents.
    — Que voulez-vous dire ? »
    En guise de réponse, Angharad dit simplement :
« Je te le dirai ce soir. Au coucher du soleil, réunis le Grellon en
conseil. »
    Ainsi, lorsque le crépuscule s’empara de la forteresse
forestière et que les hommes eurent entretenu le feu, le peuple de Cél Craidd
se regroupa une fois encore pour écouter ce que la sage banfáith avait à lui
dire.
    Tandis qu’Angharad prenait sa harpe, les enfants
s’entassèrent à ses pieds, mais les aînés, pleins d’appréhension à présent, ne
partageaient pas leur impatience juvénile. Le sort de Will inquiétait tous ceux
qui étaient en mesure de comprendre l’issue probable de sa capture, et chacune
de leurs pensées allait au prisonnier cette nuit-là.
    Parcourant son audience du regard, Angharad voyait leurs
visages sinistres dans le reflet des flammes ; à ses yeux, ils ne
ressemblaient pas du tout à des visages en cet instant, mais à des réceptacles
vides dans lesquels elle allait verser l’élixir de la chanson qui était plus
qu’une chanson. Ils allaient l’écouter et, si Dieu le voulait, l’histoire
œuvrerait dans leur cœur et dans leur esprit pour produire son singulier effet
curatif.
    Comme le silence descendait sur le groupe aux abois, elle
entreprit de pincer les cordes de sa harpe, laissant les notes s’attarder et
scintiller dans les airs, projetant des lignes de sons dans l’obscurité –
les lignes par lesquelles elle prendrait au piège les âmes de ses auditeurs et
les attirerait dans le royaume des histoires, là où elles pourraient être
modelées et changées. Quand enfin elle estima le moment opportun, elle
commença.
    « Après la bataille du Chaudron, quand les hommes de
Bretagne eurent vaincu les hommes de l’Irlande, commença-t-elle d’une voix
légèrement chevrotante, mais gagnant en force à mesure qu’elle chantait, la
tête de Bran le Béni a été rapportée sur l’île du Puissant et enterrée sur la
Colline Blanche, face à l’est, pour protéger à jamais sa chère Albion. »
    Certains des plus vieux habitants de la forêt frémirent en
reconnaissant les noms familiers, qui faisaient vibrer les cordes de lointains
souvenirs. Angharad sourit et, les yeux fermés, débuta l’histoire connue sous
le nom de « la vengeance de Manawyddan. »
     
    Tandis que les guerriers faisaient leurs adieux à leurs
familles, Manawyddan, le chef de guerre, regardait depuis la colline ses hommes
cheminer dans le village boueux de Lundein. Il poussa un soupir de profond
regret. « Le malheur est sur moi, dit-il. Malheur sur malheur.
    — Mon seigneur, dit le jeune Pryderi, son compagnon le
plus proche, pourquoi soupirez-vous ainsi ?
    — Puisque tu me le demandes, je vais te le dire :
chaque homme a un endroit bien à lui ce soir, sauf un – et il s’avère que
c’est moi.
    — Je vous en prie, ne vous affligez pas. N’oubliez pas,
votre cousin est le roi de l’île du Puissant, et bien qu’il ne trouve pas
forcément grâce à vos yeux, vous ne lui avez jamais rien demandé, alors que
vous auriez pu.
    — Oui, admit le chef, bien que cet homme

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