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Will

Will

Titel: Will Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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auparavant.
    — Moi non plus. Aucun d’entre eux.
    — Sauver mon trône, hein ? » Je pouvais voir
qu’en dépit de ses fanfaronnades, il était intrigué. « Mon trône n’est pas
en danger.
    — Vraiment ? a riposté Bran. J’ai de bonnes
raisons de croire le contraire. Votre frère, le duc Robert, lève une rébellion
contre vous.
    — Dites-moi quelque chose que je ne sais pas, a grogné
le roi. Si c’est là votre message, vous êtes aussi stupide que je le pensais.
    — Cette fois, mon seigneur, il peut compter sur le
soutien du pape Clément, de votre frère Henry Beauclerc et de beaucoup
d’autres. J’ai la conviction qu’ils entendent vous forcer à abdiquer en faveur
du duc Robert, sous peine d’excommunication. »
    Ça a arraché une plume de paon de la queue du monarque
anglais, je peux vous le dire.
    « Je le savais ! » a-t-il grondé. Puis, se
tournant vers ses chevaliers : « Je vous l’avais bien dit qu’ils
complotaient contre moi. » Alors, tout aussi rapidement, il s’est retourné
vers Bran. « Vous en avez la preuve ?
    — Oui, mon seigneur. J’ai en ma possession un document
signé par ceux qui conspirent contre vous.
    — Vous avez ce document, dites-vous ?
    — Je l’ai, sire. »
    William a brusquement tendu une large main calleuse.
« Donnez-le-moi. »
    Bran a glissé sa propre main à l’intérieur de sa robe et en
a sorti le parchemin plié qui avait été si soigneusement copié par les moines
de l’abbaye de Saint-Dyfrig. Il était enveloppé dans son tissu, et Bran le
serrait fermement dans ses deux mains. « Avant que je vous le remette,
j’ai une faveur à vous demander.
    — Ha ! a ricané le roi. J’aurais dû m’en douter.
Vous autres, prêtres, ne pensez jamais qu’à vos propres intérêts. Bien, que
voulez-vous donc ? Une récompense – est-ce cela que vous
voulez ? De l’argent ?
    — Non, sire, a répondu Bran, les mains toujours tendues.
Je veux…
    — Oui ? s’est impatienté le roi. Quoi !
Parlez donc !
    — La justice. Je veux la justice. »
    Jago a traduit la réponse de notre seigneur, ce à quoi
William s’est écrié : « Et vous l’aurez ! » en même temps
qu’il lui arrachait le document des mains. Après avoir déballé l’épais
parchemin, il l’a ouvert et l’a longuement examiné. Jetant un coup d’œil au
chanoine Laurent qui rôdait à proximité, il a levé une main à son adresse.
« On ne devrait pas en parler en présence de témoins. »
    Certains prétendaient qu’il n’avait jamais appris à
lire – en tout cas, il ne pouvait pas lire le français. « Après vous,
a-t-il dit en fourrant la lettre dans les mains de l’ecclésiastique. Ne nous
épargnez rien. »
    Le chanoine a pris un moment pour étudier le document, s’est
recueilli, a éclairci sa gorge et a commencé à le lire d’une haute et forte
voix.
    « Moi, Guillaume, par la volonté de Dieu, baron de
Bramber et seigneur de Brienze, au très estimé et révérend Guibert de Ravenna.
Salutations de Dieu, et que la paix du Christ, Notre Éternel Sauveur, soit
toujours avec vous. * »
    C’était la lettre que Jago nous avait lue ce jour-là à
Saint-Dyfrig juste après l’embuscade de Noël. Que Laurent la lise avec beaucoup
plus d’autorité ne pouvait lui être retiré, et même si je ne comprenais pas
grand-chose à ce qu’il disait, je me suis rappelé le jour où nous nous sommes
rassemblés dans la hutte de Bran pour découvrir ce que nous avions soutiré aux
Ffreincs. J’ai senti mon cœur se serrer au souvenir de ceux qui attendaient
toujours là-bas. Est-ce que je tiendrais jamais de nouveau Nóin dans mes
bras ?
    Le chanoine Laurent a continué la lecture. Sa voix
emplissait la pièce. J’avais l’impression d’entendre d’une oreille neuve le
contenu de la lettre. En ajoutant ce que j’avais appris d’Odo à ma propre
petite réserve, les doubles sens qui s’y dissimulaient devenaient évidents.
Pourtant, cette chose recelait encore une bonne partie du mystère que j’y avais
trouvé quand, agenouillé dans la hutte forestière de Bran, j’avais fixé d’un
œil interdit le grand anneau d’or, les gants splendides et le précieux carré de
parchemin. Si je n’arrivais pas à en saisir la signification, il me suffisait
de regarder le visage du roi William se fermer en une mine féroce pour savoir
ce que cet écrit pompeux lui évoquait, il n’aimait pas du tout ça.
    Quand Laurent

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