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Will

Will

Titel: Will Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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Conseil pour échanger nos vœux devant nos amis. Tuck, qui s’était
récuré jusqu’à l’os, rayonnait comme un chérubin tout frais sorti de la
Présence Radieuse. Il a pris place devant nous, puis nous a tous appelés à nous
recueillir. « C’est un jour béni, et une célébration joyeuse. Notre Père
céleste se délecte de l’amour sous toutes ses merveilleuses formes. L’amour
entre un mari et son épouse Lui est spécialement cher. Puisse cet amour
croître ! » Ces paroles ont fait naître un chœur enthousiaste parmi
les spectateurs, et Tuck a dû attendre le retour du silence pour continuer.
« Par conséquent, a-t-il poursuivi, nous demandons au Créateur de toutes
choses de bénir l’union de ces deux êtres, qui se sont promis l’un à l’autre pour
le restant de leur existence. »
    Sur ce, il a commencé une prière, si longue que j’ai cru que
nous n’aurions pas fini la cérémonie avant le coucher du soleil, voire le
lendemain matin. À court de mots de bénédiction, il est passé aux vœux, que
nous avons prononcés comme il nous l’avait appris. Là, dans la forêt
verdoyante, sous ce chêne vénérable, nous nous sommes promis l’un à l’autre,
pour le meilleur et pour le pire, et j’ai pris Nóin pour femme. Quand le moment
est venu de donner à ma jeune mariée un gage de mon amour, je me suis tourné
vers Bran. Prenant ma main valide dans les siennes, il m’a glissé une pièce
dans la paume. « Avec le plus grand plaisir, et toute ma
considération », a-t-il dit.
    J’ai baissé les yeux. Il m’avait donné un byzant d’or massif,
qui luisait faiblement dans ma main. J’ai regardé cette pièce rare comme s’il
s’agissait de tout un trésor. Franchement, je n’avais jamais rien possédé d’une
telle valeur dans toute ma vie. Que Bran m’estime à ce point m’a fait venir les
larmes aux yeux. D’une certaine manière, mes longs mois de captivité ont été
remboursés à ce moment-là, alors que je déposais cette pièce sans pareil dans
la main de mon aimée, en lui promettant de l’honorer et de demeurer avec elle à
jamais.
    Puis il y a eu une nouvelle prière – pour nous
souhaiter des enfants en abondance, qui nous adoreraient et s’occuperaient de
nous dans notre vieillesse –, et nous nous sommes agenouillés. Tuck a posé
une main sur chacune de nos têtes et a proclamé : « Je vous présente
maître William Scatlocke et sa femme, Nóinina. Louons le Seigneur et Bien-Aimé
Créateur pour Ses sages dispositions ! »
    Du festin, je ne me souviens pas de grand-chose. On m’a
raconté que c’était très bon, et j’ai sans doute dû manger un peu. Mais j’avais
faim d’autre chose, et je n’attendais que cet instant, me retrouver seul avec Nóin.
Nous nous sommes assis à la place d’honneur pour recevoir les félicitations de
nos amis. Mérian, notre seigneur Bran dans son sillage, est venue par deux fois
nous dire combien elle avait prié en notre nom pour que ce jour arrive. Iwan et
Siarles nous ont récité un vieux poème de leur cru, bourré de mots à double
sens qui firent bientôt hurler tout le monde de rire. La fête était si belle,
si pleine de joie que j’ai complètement oublié mes doigts mutilés – je ne
me rappelle pas leur avoir accordé une seule pensée tout au long de cette
heureuse journée.
    Quand la lune est montée et que le feu a été couvert,
Angharad a sorti sa harpe et a commencé à chanter. Une chanson inconnue de moi,
ainsi que de la plupart d’entre nous, je suppose, à propos d’une belle jeune
fille qui concevait de l’amour pour un homme qu’elle avait un jour vu passer
devant sa fenêtre. La jeune femme avait décidé de suivre l’étranger, bravant
dans sa quête maintes épreuves lors de la traversée de la grande montagne et de
la lande pour le retrouver et lui déclarer sa flamme. Elle avait persévéré en
dépit de nombreuses frayeurs et de la malchance, pour finalement atteindre la
vallée où son amour vivait. Il l’avait vue s’approcher – sa belle robe
sale et débraillée, ses splendides chaussures de cuir usées et enroulées dans
des chiffons, ses beaux cheveux gris de la poussière de la route, ses joues
autrefois belles creusées par la faim, ses doigts minces abîmés, ses lèvres pleines
gercées – et s’était précipité à sa rencontre. Comme elle se tenait devant
lui, cependant, elle avait vu par hasard son propre reflet dans une flaque sur
la route et,

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