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Will

Will

Titel: Will Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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du château aux murs de la tour de garde.
    — Comme d’habitude, mon fils. Oh, oui, eh bien…» Il fit
une pause pour recueillir ses pensées. « Bon. Vous n’êtes peut-être pas
encore au courant. Je crains d’être le porteur de mauvaises nouvelles, Bernard.
    — Des mauvaises nouvelles, mon père ? » Le
baron n’avait entendu parler de rien sur la route, ni en ville quand il l’avait
traversée. Aucun de ses serviteurs n’avait fait allusion au moindre problème,
il n’avait pas vu dame Agnès depuis son retour, sans quoi elle l’en aurait
certainement informé. Sa femme se délectait des mauvaises nouvelles –
pires elles étaient, mieux elle se portait. Il lança un regard au vieil homme
près de lui, mais le père Gervais ne semblait pas éperdu le moins du monde.
« Je ne suis au courant de rien.
    — Un cavalier est arrivé ce matin de vos domaines à
l’étranger – comment s’appelle-t-il déjà ? Emois ?
    — Eiwas, le corrigea Neufmarché avec douceur. C’est un
commot du pays de Galles, mon père, gouverné par mon client, lord
Cadwgan – un noble local qui m’est inféodé.
    — Ah, votre homme lige, oui. » Le prêtre gâteux
hocha la tête.
    « Le messager, mon père, lui rappela doucement
Neufmarché, qu’a-t-il dit ?
    — Que le roi était mort, répondit le prêtre. Serait-ce
le même, le roi Kad… Kadeuka… non, ce n’est pas ça.
    — Cadwgan, corrigea Neufmarché. Le roi Cadwgan est
mort, vous dites ?
    — Je suis désolé, Bernard, mais oui. On va bientôt
l’enterrer, et ils veulent savoir si vous y assisterez. J’ai demandé au
messager de vous attendre, mais comme nous ne savions pas quand vous
reviendriez, il a poursuivi son chemin.
    — Quand les funérailles doivent-elles avoir lieu ?
    — Eh bien…» Le prêtre se tapota la tempe en souriant.
« Cette vieille tête n’est plus aussi leste que jadis, mais je n’oublie
rien. » Il fit un calcul en se tapotant le menton du bout des doigts.
« Deux jours après demain, je crois. Oui, quelque chose comme ça.
    — Dans trois jours ! s’écria le baron.
    — Je crois que c’est ce qu’il a dit, oui, confirma le
prêtre avec affabilité. Est-ce loin d’ici, ce… comment déjà ?
    — Eiwas, mon père. Assez, oui », soupira le baron.
Il pourrait atteindre Caer Rhodl à temps pour les funérailles, mais il lui
faudrait partir immédiatement, avec au moins une nuit sur la route. Venant de
chevaucher six jours d’affilée, la dernière chose qu’il voulait était d’en
passer trois de plus assis sur une selle.
    Au terme d’une brève recherche, le baron se rendit à
l’endroit où il avait le plus de chances de trouver son épouse. Elle était
assise dans la pièce la plus chaude du château d’Hereford – une petite
chambre carrée au-dessus de la salle principale. Elle n’avait pour seule
particularité qu’une large fenêtre orientée au sud qui, en été, laissait entrer
la lumière du soleil toute la journée. Lady Agnès, vêtue d’une robe
transparente de lin jaune pâle, avait monté son cadre de tapisserie à côté de
la fenêtre grande ouverte et maniait son aiguille avec une concentration
féroce, presque vengeresse. Elle leva la tête à son arrivée, son aiguille prête
à l’attaque. Voyant de qui il s’agissait, elle enfonça la longue aiguille dans
le tissu devant elle comme pour poignarder un ennemi. « Vous êtes revenu,
mon seigneur, observa-t-elle en tirant sur le fil. Un voyage agréable ?
    — Assez, lui répondit Neufmarché. Vous n’avez pas
souffert de mon absence, à ce que je vois.
    — Je ne me plains pas. »
    Elle avait dit cela sur un ton suggérant que son absence
avait été la cause de bien des afflictions, trop pénibles pour être mentionnées
maintenant qu’il était revenu. Pourquoi fait-elle toujours ça  ?
Décidant d’ignorer le commentaire, il entra directement dans le vif du sujet.
« Cadwgan a fini par mourir, dit-il. Je dois me rendre à son enterrement.
    — Bien sûr. Combien de temps serez-vous parti cette
fois ?
    — Au moins six jours. Huit, plus certainement. J’avais
espéré ne plus revoir de selle avant longtemps.
    — Prenez une voiture, dans ce cas, suggéra Agnès en
piquant l’aiguille de plus belle.
    — Une voiture. » Il la dévisagea comme s’il
n’avait jamais entendu le mot auparavant. « Je refuse d’être vu dans une
voiture comme un infirme, grimaça-t-il.
    — Vous êtes un baron

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