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Will

Will

Titel: Will Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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d’hommes d’armes. Dites-leur de se préparer à partir avant la tombée
de la nuit.
    — Ce sera fait, sire, répondit le chambellan en
touchant le bord roulé de son feutre.
    — Merci. » Puis Neufmarché fit un geste pour le
congédier. Au moment où le domestique vieillissant atteignait la porte, le
baron lui cria : « Et, Remey, veillez à choisir une voiture bien
solide. Les routes sont des ornières tapissées de roches au-delà des Marches.
Je veux quelque chose qui nous assure un aller-retour sans casser une roue ou
un axe à chaque bosse.
    — Bien sûr, mon seigneur. Y aura-t-il autre
chose ?
    — N’épargnez pas votre peine. Je la veux prête dans
l’heure. Nous devons partir avant la fin de la journée si nous voulons
atteindre Caer Rhodl à temps. »
    Le chambellan se retira, et le baron s’assit devant son
repas solitaire, ses pensées déjà empêtrées dans ses grands projets pour son
commot gallois et le désir qu’il nourrissait depuis longtemps déjà d’étendre
ses territoires. Le prince Garran allait prendre la place de son père sur le trône
de l’Eiwas, et sous sa tutelle, il deviendrait un outil parfait entre ses
mains. Ensemble, ils feraient des plaines fertiles et des pentes couvertes
d’herbe de ce pays de collines un gigantesque champ de cultures. Les Bretons
avaient un talent particulier pour l’élevage, il fallait l’admettre. Ce fait
mis en regard de l’insatiable appétit normand pour le bœuf, les espoirs de
fortune pourraient bien excéder les rêves les plus grandioses du baron.
    La voiture que Remey avait choisie pour le voyage était étonnamment
confortable. Elle étouffait les secousses des routes défoncées et des pistes
rocailleuses, rendant le voyage presque agréable. Accompagnés d’une troupe de
seize chevaliers et hommes d’armes, auxquels s’ajoutaient un train de sept
mulets de charge et les serviteurs préposés à leurs soins, ils n’auraient pu
être davantage en sécurité. Le baron prit note que même lady Agnès, une fois
résignée à son sort, s’était ragaillardie. Au bout du deuxième jour, ses joues
pâles avaient retrouvé un peu de couleurs, et le temps qu’ils atteignent la
forteresse de bois de Caer Rhodl, elle avait fait remarquer pas moins de trois
fois à quel point elle appréciait de s’échapper de la fraîcheur perpétuelle du
château. «  C’est merveilleux !* s’exclama-t-elle, tandis que
les montagnes lointaines captivaient leur regard. C’est simplement splendide.
    — Je suis si heureux que vous appréciiez, ma chère,
remarqua sèchement le baron.
    — Je n’aurais jamais imaginé que ça pouvait ressembler
à ça, avoua-t-elle. Si sauvage, si beau. Et pourtant…
    — Oui ?
    — Et pourtant si vide, si terriblement vide. Je ne sais
pas pourquoi, mais ça me rend triste – mélancolique *, non ? Ne
me dites pas que vous ne ressentez rien, mon amour.
    — Oh, mais si, répondit le baron, qui prenait un
plaisir inattendu à voir sa femme si têtue changer pour une fois d’opinion. Absolument.
Chaque fois que je visite les terres au-delà des Marches, j’en conçois toujours
un chagrin inexplicable – comme si ces collines et ces vallées détenaient
des secrets susceptibles de vous briser le cœur.
    — Oui, peut-être, admit Agnès. Pittoresque, oui, et
peut-être un peu mystérieux. Mais pas effrayant. J’ai cru que ce serait plus
effrayant, d’une manière ou d’une autre.
    — Eh bien, comme vous pouvez le voir, avec le soleil
qui fait resplendir les champs, l’endroit apparaît vraiment plus joyeux. Dieu
sait que ce n’est pas toujours ainsi. »
    Le moment venu, les voyageurs furent rejoints sur la route
par des cavaliers envoyés du caer pour les accueillir et leur fournir une
escorte convenable jusqu’à la forteresse de Cadwgan. Une fois dans la cour
circulaire qui s’étendait derrière la palissade de bois, le prince Garran vint
à leur rencontre, accompagné de ses trois principaux conseillers – dont
deux ayant servi son père pendant de longues années.
    « Baron Neufmarché ! » s’écria Garran, qui
arrivait à grands pas les bras ouverts tandis que ses hôtes descendaient de
voiture. «  Pax vobiscum, mon seigneur. Que Dieu vous garde.
    — Et vous aussi. J’aurais aimé vous revoir en des
circonstances plus heureuses, mais je crois que nous tous savions que ce jour
approchait. Maintenant que nous y sommes, je vous offre mes condoléances, à
vous et à

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