Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Will

Will

Titel: Will Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
Vom Netzwerk:
les
lèvres d’une manière guindée. « Ah, hum, j’avais à peine commencé à en
amasser une partie quand mes ennuis ont débuté. Je n’en avais pas engrangé
beaucoup, pour sûr, mais j’ai tout perdu du peu que j’avais.
    — Je suis désolé de l’apprendre, a dit Bran. Mais nous
sommes en difficulté ici nous aussi, tant pour nous occuper de nous-mêmes que
pour aider les gens de l’Elfael. Quiconque voudrait nous rejoindre doit gagner
sa place, et voir ensuite s’il veut toujours rester. » Alors, comme s’il
venait d’y penser, il a ajouté : « Un bon forestier doit savoir
utiliser un arc long. Sais-tu tirer, William ?
    — Je sais dans quel sens prendre une flèche, oui.
    — Magnifique ! Nous allons tirer l’un contre
l’autre. Si tu l’emportes, tu restes.
    — Et si je perds ? »
    Il m’a adressé un sourire sournois, plein de malice.
« Si tu veux rester, je te conseille de ne pas perdre. Eh bien ?
Qu’en dis-tu ? Acceptes-tu de m’affronter ? »
    Il ne semblait pas y avoir d’alternative, aussi ai-je
acquiescé. « Si fait », lui ai-je répondu, et je me suis retrouvé
entraîné dans une soudaine ruée – les gens qui se précipitaient au
concours, et moi-même face à mon destin.

CHAPITRE 6
    « De toute évidence, vous avez remporté le duel, dit
Odo en levant sa tête somnolente de sa plume mordillée.
    — Tu crois ça, vraiment ?
    — Évidemment, m’assure-t-il d’un air suffisant.
Autrement, vous ne seriez pas ici dans les geôles du comte de Braose à attendre
d’être pendu comme traître et hors-la-loi. »
    Frère Odo ne s’en laisse pas compter. Il a dû se lever du
mauvais pied ce matin. « À présent, moine, lui dis-je, essaie juste de
garder tes yeux ouverts encore un peu, et nous finirons peut-être par en voir
le bout. Nous verrons alors à quel point tu es bon aux devinettes. » Je
m’installe sur ma natte de paille moisie et rapproche un peu la bougie de mon
scribe. « Relis-moi la dernière chose que je t’ai dite. Dépêche-toi avant
que j’oublie.
    — Siarles ? Iwan ? Vos arcs, dit Odo dans une
imitation grossière de ma voix.
    — Ah, oui. » Et je reprends…
     
    Les deux forestiers, Iwan et Siarles, ont passé leur arc
long à Rhi Bran. En en prenant un dans chaque main, il me les a tendus.
    « Choisis celui que tu veux.
    — Merci à vous. » J’ai testé le premier, puis
l’autre, en les pliant avec mon poids. Il n’y avait pas un pet de différence
entre les deux, mais l’idée de gagner avec l’arc de Siarles me disait bien.
    « Par ici, vous tous ! » a crié Bran, qui se
dirigeait déjà à grands pas de l’autre côté du village. Nous sommes arrivés à
l’extrémité d’une misérable parcelle d’orge. Ils essayaient de cultiver là
quelques picotins de grain, mais c’était un bien triste champ que je voyais
devant moi, en manque de soleil et complètement détrempé. La foule s’est
disposée en deux larges rangées derrière nous – à présent, il y avait plus
d’une soixantaine de gens, certainement presque tous les habitants de la forêt,
à l’exception de quelques-unes des femmes et des plus petits enfants. Le grain
avait été récolté, et seuls restaient le chaume et un homme de paille placé de
l’autre côté de la clairière pour tenir les oiseaux à distance. Son corps était
fixé à un poteau à un peu moins d’une centaine de pas de l’endroit où nous nous
trouvions – assez loin pour rendre le concours intéressant.
    « Trois flèches. L’épouvantail sera notre cible »,
a expliqué Bran comme Iwan nous passait des flèches à tous deux. « Atteins-le
si tu le peux.
    — Voilà longtemps que je n’ai pas tiré…
    — Pas d’excuses, m’a coupé Siarles. Fais juste de ton
mieux. Aucune honte à cela.
    — Je ne me cherchais pas d’excuses, ai-je répondu en
encochant la flèche. J’allais dire que ça faisait longtemps que je n’avais pas
tiré, et que j’avais presque oublié à quel point c’était bon de tenir un arc
d’if dans sa main. » J’ai entendu un gloussement ou deux parmi ceux qui
nous entouraient. Me tournant vers Rhi Bran, j’ai ajouté : « Où aimeriez-vous
que ma première flèche aille, mon seigneur ?
    — La tête ou le cœur, l’un ou l’autre m’ira. »
    La flèche est partie à l’instant même où ces mots ont quitté
sa bouche. Mon premier tir a frappé la touffe de paille qui formait la tête

Weitere Kostenlose Bücher