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Will

Will

Titel: Will Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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de
l’épouvantail, puis a poursuivi son vol jusqu’à l’autre bout du champ avec un
sifflement satisfaisant.
    Un murmure d’approbation polie a ondulé parmi la foule.
    « À l’évidence, tu as déjà utilisé un arc long, a dit
Bran.
    — Une ou deux fois. »
    Bran a bandé son arc et tiré, envoyant son premier
projectile suffisamment près du mien pour qu’on nous juge à égalité. Les gens
ont acclamé leur seigneur avec force cris vigoureux.
    « Mon seigneur, je crois que vous avez vous-même déjà
tiré avec un arc une ou deux fois.
    — Le cœur, cette fois ? a-t-il suggéré comme Iwan
nous donnait nos deuxièmes flèches.
    — Si les épouvantails ont un cœur, ai-je dit tout en
visant, le sien va définitivement cesser de battre. » Cette fois, j’ai
fait décrire une légère courbe à ma flèche pour qu’elle traverse l’épouvantail
au niveau de la poitrine et se fiche dans la terre derrière lui.
    « La chance est de ton côté aujourd’hui, a reniflé
Siarles alors que des applaudissements polis crépitaient parmi les spectateurs.
    — Pas du tout, lui ai-je répondu avec un large sourire.
C’était pour éviter aux gars de courir trop loin pour récupérer ma flèche.
    — Alors je vais devoir faire aussi bien », a
conclu Bran. Il bandé son arc, visé et tiré si vite que chacun de ses
mouvements s’est coulé dans le suivant pour n’en devenir qu’un seul. Sa flèche
a transpercé la cage thoracique de l’épouvantail et est allée s’enfoncer dans
la terre juste à côté de la mienne. De nouveau, les gens ont applaudi
chaleureusement leur jeune roi.
    « La tête et le cœur, ai-je dit. Nous en avons fini
avec votre homme là-bas. Qu’est-ce qu’il reste ?
    — Le poteau sur lequel il est accroché, a suggéré Iwan
en me tendant la dernière flèche.
    — Le poteau, alors ? m’a demandé Bran en levant un
sourcil.
    — Le poteau. »
    Le jour était gris et brumeux, comme je l’ai déjà dit, et le
peu de lumière à notre disposition déclinait à vue d’œil. Je devais regarder
légèrement de côté ne serait-ce que pour voir le poteau, qui saillait à peine
de la tête de paille. Il avait à peu près la taille d’un poing de femme, ce qui
m’a donné une idée. Me tournant vers la dame aux cheveux sombres, j’ai
dit : « Ma reine, bénirez-vous cette flèche avec un baiser ?
    — Reine ? s’est-elle exclamée en reculant. Je ne
suis pas sa reine, merci bien. »
    Des mots prononcés avec une sacrée véhémence…
     
    « Oui, de la véhémence, Odo. » Mon scribe tord le
nez comme s’il sentait un œuf pourri, comme il fait chaque fois que je prononce
un mot qu’il ne comprend pas. « Ça veut dire, eh bien, ça veut dire le
feu, tu comprends – la passion, la fièvre et le soufre.
    — J’ai cru comprendre que c’était la reine ?
objecte Odo.
    — C’est parce que j’ai cru qu’elle l’était.
    — Alors, elle l’était oui ou non ? » Il
soulève sa plume comme pour me menacer de tout arrêter si je ne réponds pas
tout de suite à ses interrogations. « Et qui est-ce d’abord ?
    — Tempère ton impatience, moine, j’y viens. » Et
nous poursuivons…
     
    « Cette fois, nous allons tirer en même temps, a dit
Bran. À mon signal.
    — Prêt. » J’ai tendu mon arc jusqu’à ce que la
corde touche ma joue, mes yeux focalisés sur la cible.
    « Un… deux…»
    En libérant le projectile à son « trois », j’ai
senti la corde fouetter mon poignet tel le dard d’une guêpe. La flèche a fendu
l’air et frappé le poteau un peu de biais. J’avais manqué ma cible, et la
pointe s’était contentée de frôler le côté du poteau. La flèche a dévié sur la
gauche et a filé dans les broussailles au-delà du champ.
    Bran, cependant, a continué le décompte.
« Quatre ! » Il a tiré un battement de cœur après moi –
assez, je pense, pour voir où mon propre projectile allait frapper. Et alors,
croyez-le ou non, nous avons fait égalité. Au moment même où ma flèche éraflait
le côté gauche du poteau de l’épouvantail, celle de Bran l’effleurait à droite.
Il m’a vu manquer, et s’est amusé à m’imiter. Fier comme je l’étais de mes talents
d’archer, j’aurais pu me sentir rien moins qu’humilié de me trouver en présence
d’un adversaire à ma taille.
    Se tournant vers moi avec un sourire joyeux, il m’a
dit : « Désolé, William, j’aurais dû te dire que

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