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Will

Will

Titel: Will Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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nez
dans leur discussion. C’était la première fois que je les entendais l’utiliser
de cette façon. C’était de Bran dont ils parlaient, et pourtant tous trois
l’évoquaient comme si ç’avait été quelqu’un d’autre.
    Au bout d’un long moment passé à prêter l’oreille en silence,
j’ai demandé : « Pardonnez mon ignorance, seigneur, mais n’êtes-vous
pas le Roi Corbeau ?
    — Bien sûr, tu le sais déjà.
    — Certes, mais quand vous en parlez, pourquoi
dites-vous, “il ira…”, ou “… quand il appelle…” et ce genre de choses, si c’est
vous que vous désignez ? »
    Bran a éclaté de rire.
    Iwan a répondu : « C’est Bran, mais pas seulement.
Tu comprends ?
    — Une fois encore, je vous prie de bien vouloir
m’excuser. Mais cela n’a pas le moindre sens pour cette tête bornée.
    — Bran est le Roi Corbeau, a expliqué Siarles en me
gratifiant d’un sourire supérieur, mais le Roi Corbeau n’est pas Bran.
    — Désolé. » J’ai secoué la tête. « Je suis
peut-être un peu lent d’esprit, Dieu le sait, mais je ne comprends toujours
pas. »
    — Alors tu vas devoir patienter encore un peu », a
dit Bran.
    Nous avons ensuite passé une bonne partie de la journée à
planifier l’accueil que nous allions réserver au convoi de marchandises du
baron. Je n’avais encore qu’une très vague idée de la tâche qui allait
m’incomber, qui si je comprenais bien allait se résumer à surveiller la route
et à me tenir prêt à intervenir dans le cas où tout ne se passerait pas comme
prévu.
    Seule une petite partie du Grellon allait y prendre part, et
aucun d’eux n’allait être en première ligne. Bran, Siarles et Iwan assumaient
la majeure partie des risques ; ils faisaient tout leur possible pour
garder les gens à l’abri du danger.
    Oh, mais ça resterait dangereux. Il n’y avait aucun moyen de
l’éviter.

CHAPITRE 9
    C’était étrange : chacun courait en tous sens comme des
fourmis sous la pluie – les enfants formaient des tas de bois près de la
porte de chaque hutte, les femmes empaquetaient des denrées alimentaires, les
hommes tiraient de l’eau et renforçaient les abris –, tous peinaient sous
un ciel brillant pour se préparer à la neige, sur la seule foi d’un élancement
dans les os d’une vieille femme.
    Pendant que la plupart d’entre nous s’échinaient à prendre
toutes les mesures nécessaires contre la tempête à venir, Iwan et Siarles sont
partis reconnaître le terrain pour déterminer le meilleur lieu d’embuscade.
Nous ne savions pas combien de soldats accompagneraient les chariots, ni même
combien il y aurait de chariots. Mais Iwan et Siarles connaissaient la route et
savaient où une embuscade avait des chances de réussir.
    Ils sont partis toute cette courte journée d’hiver, pour ne
revenir qu’au crépuscule. À leur arrivée, ils se sont rendus directement à la
hutte de notre seigneur. Fourbu de travail, je me suis installé devant le feu
commun, sur lequel mijotait une marmite de ragoût, pour me réchauffer en
attendant qu’on nous serve à manger. « Vous avez eu de quoi vous occuper
aujourd’hui, a remarqué une femme à proximité.
    — En effet. » Je me suis tourné pour voir Mérian,
enveloppée dans sa cape, prendre place sur le rondin à côté de moi. « Ma
dame, je vous salue.
    — Vous n’êtes pas allé avec les autres, m’a-t-elle fait
remarquer.
    — Non, il y avait assez à faire ici. Ils sont juste
allés voir où les chariots pourraient passer.
    — Où les chariots pourraient être attaqués, m’a-t-elle
corrigé. C’est ce que vous voulez dire.
    — Oui, je suppose que c’est ce que je veux dire. »
Elle a produit un petit bruit désapprobateur. « Vous ne partagez pas les
vues du roi ?
    — Que je sois d’accord ou non ne fait aucune
différence, a-t-elle répondu sèchement. Le fait est que Bran ne fera jamais la
paix avec le baron s’il persiste à l’attaquer et à le voler. Ça ne fait
qu’accroître la colère du baron et les inciter, lui et le comte, à des
représailles toujours plus cruelles.
    — Vous avez raison, évidemment. Mais de mon point de
vue, je ne vois pas Rhi Bran faire la paix avec le baron ou le comte, de toute
façon. Il veut les punir.
    — Il veut retrouver son trône, m’a-t-elle corrigé, et
il n’y parviendra pas en pillant quelques chariots de fournitures.
    — Non, peut-être pas.
    — Et voilà ! s’est-elle

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