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Will

Will

Titel: Will Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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l’oiseau fantôme piquer de nouveau sur eux. Devant le
shérif, cependant, ils ont bientôt trouvé bien pire matière à avoir peur que le
grand oiseau de proie. L’homme de chair et de sang qui les interrogeait
durement était beaucoup plus féroce que n’importe quel fantôme ou n’importe
quelle armée d’archers invisibles.
    Je pouvais dire à leurs gestes et à leurs braillements
qu’ils étaient en train de farcir les oreilles du shérif de leur incroyable
histoire. Oh, oui ! Et à la mine renfrognée du shérif, de plus en plus
sombre, qu’il n’en avait rien à faire. Il les a écoutés babiller un moment,
puis a coupé court à leurs vagissements d’un cri qui s’est répercuté de par les
bois silencieux comme un coup de tonnerre. Après avoir fait pivoter sa monture,
il est parti au petit galop sur la Route du Roi dans la direction que l’abbé et
les soldats avaient prise, passant si près de mon perchoir que j’aurais pu
cueillir ce chapeau ridicule de sa tête pointue rien qu’en tendant le bras.
    Il a poursuivi sa route, laissant derrière lui ses hommes et
les charretiers. Pendant ce temps, j’observais attentivement ses troupes pour
voir ce qu’elles allaient trouver, mais à mon grand soulagement la neige avait comblé
presque toutes les empreintes de pas et les traces laissées par les chariots et
les bêtes ; seules restaient visibles celles que le shérif et ses hommes
avaient faites.
    De Glanville est revenu assez vite. Sur ses talons sont
arrivés l’abbé Hugo, le marshal et les soldats survivants. Les combattants
étaient si las qu’ils pouvaient à peine tenir leurs armes droites. Le Roi
Corbeau les avait bien fait courir, ça oui. Leurs pieds lourds de neige
traînaient sur le sol, et leurs cheveux étaient filasses d’humidité sous leur
casque d’acier ; ils avaient l’air aussi détrempés et avachis que leurs
propres capes.
    Ils se sont rassemblés sur la route, bouche bée devant les
chevaux morts et les chevaliers, jetant de nombreux coups d’œil en direction
des bois de peur que le fantôme ne les prenne au dépourvu. Après un bref
échange avec le shérif, le marshal Guy a ordonné aux soldats restants et aux
charretiers de reprendre la route. Le retour au château du comte de Braose
n’allait pas être une partie de plaisir, et je ne leur enviais pas l’accueil
qu’ils allaient probablement recevoir. Le soldat blessé, qui se cramponnait à
la vie, a été mis en selle derrière un des hommes du shérif, puis tous s’en
sont allés dans un fracas d’armes et de selleries.
    Par association d’idées, l’image d’un bon feu accueillant
m’a rappelé celle d’un bol fumant bien chaud. J’étais on ne peut plus tenté de
quitter mon poste pour retourner à Cél Craidd… mais en jetant un œil par-dessus
mon épaule, j’ai découvert que le shérif n’était pas encore parti. Il n’avait
pas bougé de sa selle, seul en plein milieu de la route, attendant quelque
chose. Je ne pouvais en aucun cas m’en aller avant lui.
    Bien m’en a pris.
    Car tandis que le crépuscule d’hiver prenait ses quartiers
sur la forêt, du sous-bois a jailli un homme avec deux gros lièvres suspendus
sur une ligne de piège à son cou, et un autre dans la main. Je ne l’avais
jamais vu, mais c’était sans doute un autochtone – un fermier sorti
récupérer un peu de viande pour sa table.
    « Vous, là-bas ! » lui a crié le shérif d’une
voix puissante qui a résonné dans toute la clairière silencieuse. C’était si
surprenant que j’ai mis un moment avant de me rendre compte que cette vieille
face de rat parlait anglais. « Restez où vous êtes ! »
    Le pauvre hère était si surpris qu’il a laissé tomber le
lièvre de sa main et s’est retourné pour s’enfuir. Mais le shérif était
rapide ; il a aussitôt éperonné sa monture pour rattraper le braconnier.
Le fuyard s’est jeté dans les broussailles qui longeaient la route, mais de Glanville
l’a tiré en arrière par le capuchon de sa cape.
    Le gars a poussé un cri et s’est débattu pour se libérer de
son vêtement. Le shérif, rompu à attraper les gens de cette manière, l’a
soulevé de terre. Il pendait là sur le côté de la selle de De Glanville, les
pieds ballants, brandissant ses poings et hurlant qu’on le libère. Quand le
shérif a tiré son couteau et l’a mis contre le cou du captif, j’ai estimé que
l’affaire avait assez duré. Après m’être extirpé de

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