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Will

Will

Titel: Will Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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en l’étalant, puis
les Grellons sont partis, s’échappant dans le crépuscule, disparaissant aussi
furtivement qu’ils étaient venus.

CHAPITRE 11
    J’ai attendu un certain temps, à l’écoute, mais n’entendais
que les murmures des flocons de neige. Ignorant ce qui devait se passer
ensuite, je me suis demandé si l’attaque était finie et si je devais commencer
à repartir pour Cél Craidd. Le bois s’assombrissait et si je ne bougeais pas
bientôt, le vieux Will aurait droit à un bon chemin de croix solitaire dans la
nuit glacée.
    Rien ne bougeait dans la forêt, à part le blessé qui s’était
pris une flèche dans le dos. Il gisait au milieu des morts, gémissant de temps
en temps, essayant vainement de se relever. Je me sentais tellement désolé pour
ce gars que j’ai pensé mettre fin à ses souffrances si personne ne venait bientôt
à son secours. Mais j’avais mes ordres, et je ne comptais pas bouger avant
qu’on me dise le contraire. L’œil toujours attentif, j’attendais mon heure.
    Le crépuscule d’hiver a commencé à allonger les ombres. La
neige avait progressivement fondu dans ma cape, et je sentais l’humidité
glaciale gagner peu à peu mes épaules. La nuit était en train de tomber, et je
savais qu’il me faudrait bientôt quitter mon poste sous peine de geler là avec
les cadavres sur la piste.
    Alors que je méditais sur la question, j’ai entendu
quelqu’un avancer sur la route en provenance de l’endroit où les chariots
avaient disparu en direction de l’Elfael. Presque aussitôt, un homme à cheval a
émergé de l’obscurité grandissante. Pas très grand, il se tenait sur sa selle
droit comme une baguette, la tête haute. Entre ses jambes était pliée une robe
en peau de daim ; son chapeau avait un rebord mince qui saillait à l’avant
comme la proue pointue d’un navire de mer. Lourdement emmitouflé contre la
tempête hivernale, il portait une cape de moine au tissu marron grossier, fixée
au niveau de la gorge par une énorme broche d’argent. Malgré la distance et la
lumière insuffisante, je pouvais dire que c’était davantage un démon qu’un
moine : quelque chose dans ce nez en forme de hachette étroite, dans ce
menton en galoche, ses yeux bridés rapprochés, me donnaient à croire que
Richard de Glanville était plus heureux avec un nœud coulant dans la main qu’un
rosaire.
    Il a stoppé sa monture devant la carcasse du premier cheval
mort, l’a examinée, puis a parcouru la scène des yeux jusqu’à l’un des
chevaliers. Après avoir dûment inspecté les flèches qui dépassaient
grossièrement des cadavres, il a poussé un sifflement perçant. J’avais entendu
le même dans la bouche des fauconniers lorsqu’ils rappelaient leurs volatiles.
Assez vite, quatre cavaliers ont émergé du crépuscule pour se joindre à lui sur
la route…
     
    « Oui, Odo, c’était la première fois que je posais les
yeux sur le shérif », lui dis-je. Mon petit moine sait parfaitement de qui
je parle. Notre shérif est une bonne épine pointue dans le pied d’un homme, pas
moins désagréable – un homme qui voit la faiblesse comme une contagion
fatale et considère la clémence de la façon dont la plupart des gens voient la
Peste noire.
    « Si c’était la première fois, demande mon scribe,
comment saviez-vous que c’était le shérif ?
    — Eh bien, dis-je en me grattant la tête, l’autorité de
l’homme ne laissait guère de place au doute.
    — Même dans une tempête de neige ? » Odo
arbore le sourire obséquieux qu’il a quand il croit m’avoir attrapé en train
d’enjoliver un peu trop la vérité à son goût.
    « Même dans une tempête de neige, moine. De toute
façon, c’était pareil avec l’abbé Hugo et le marshal Guy – si je ne
connaissais pas leur nom la première fois que je les ai vus, je les ai sus
avant que le jour finisse. Et c’est bien dommage, Odo, mon ami. C’est bien
dommage. »
    Odo marmonne un acquiescement, et nous reprenons…
     
    Les hommes du shérif ont rapidement mis pied à terre et ont
commencé à chercher des survivants parmi les morts et les chevaux. De Glanville
est resté sur sa selle ; il ne voulait pas mouiller ses belles bottes, je
suppose.
    Bon, après avoir trouvé les charretiers empaquetés, ils les
ont détachés et les ont conduits devant le shérif. Les pauvres hères
tremblaient encore d’effroi, et ils restaient bouche bée comme s’ils
s’attendaient à voir

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