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Will

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Titel: Will Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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derrière nous, des
chevaliers ont jailli des broussailles dans lesquelles ils s’étaient tapis,
lances en avant.

CHAPITRE 17
    J’ai vu le fer des lances étinceler à la lueur du feu, les
flammes rougir les casques des chevaliers et les chanfreins des chevaux tandis
qu’ils sortaient des fourrés dans un bruit de fureur. J’en ai compté une petite
dizaine.
    Ils se rapprochaient si vite que nous n’avons eu le temps de
tirer qu’une fois.
    En moins de temps qu’il n’en faut pour prendre une
inspiration, nos flèches ont filé, leur plainte stridente aussitôt suivie d’un
claquement pareil à celui d’un fouet lorsque les têtes d’acier ont transpercé
les pourpoints de cuir, puis les cottes de mailles. La puissance de l’impact a
soulevé deux cavaliers de leur selle et en a fait passer un troisième
par-dessus la croupe de son cheval.
    Avant que les chevaliers en pleine charge puissent stopper
leur monture, nous avions tous encoché une nouvelle flèche. Iwan a pris le
chevalier de tête, et moi celui juste derrière lui. Bran a changé de cible au
dernier moment et a envoyé un projectile dans le poitrail d’une bête qui avait
déjà perdu son cavalier. Les jambes du cheval à l’approche se sont emmêlées
puis il a bronché, faisant tomber deux autres montures derrière lui. Les
chevaliers ont tenté de quitter leur selle avant que leurs destriers leur
roulent dessus, mais un seul y est parvenu. L’autre a disparu dans une masse de
chair chevaline et de sabots tourbillonnants.
    J’ai tiré une autre flèche de mon faisceau, l’ai encochée,
mais je n’ai pas eu le temps de l’envoyer. Je me suis jeté à terre au moment où
la lame d’une lance balayait l’endroit où se tenait ma tête peu avant. Alors
que je me relevais tant bien que mal, une trompette a retenti. Je me suis
tourné vers la source du bruit, pour voir au moins huit chevaliers surgir des
bois avec le marshal Gysburne à leur tête.
    La vieille baderne que je suis a alors réalisé que nous
avions été pris dans leurs filets, et que ceux-ci étaient sur le point de se
refermer sur nous.
    Bran le savait déjà. « Reculez ! » a-t-il
hurlé.
    Mais il n’y avait nulle part où fuir.
    Derrière nous s’élevait un mur d’arbres et de broussailles
enflammées, qui nous séparait d’un essaim de soldats enragés, résolus à prendre
nos têtes.
    La trompette a retenti une seconde fois, et je l’ai
vu : sir Richard de Glanville, le diable en personne, qui semblait tout à
fait ravi de sa petite surprise. Il a surgi des ténèbres, flanqué de deux
chevaliers munis de flambeaux, et je suis persuadé qu’il s’imaginait que sa
seule vue nous ôterait toute envie de nous battre. Car comme il émergeait des
bois sombres, il nous a hélés en anglais.
    Les autres se sont tournés vers moi. « Il dit que si
nous nous rendons, il épargnera nos vies. »
    Siarles a craché et a encoché une flèche. Iwan a dit :
« Nous ne demandons pas quartier. »
    Siarles a levé son arc. « Dois-je lui répondre, mon
seigneur ? »
    Bran a hoché la tête. « Vas-y. »
    Le projectile fila dans les airs avant même que Bran ait
fini de parler. Le shérif, qui avait deviné la réponse, était prêt.
    Ayant déjà eu affaire aux archers gallois, il s’était muni
d’un petit bouclier rond revêtu d’une plaque de fer. Alors que la flèche de
Siarles passait à travers les flammes, de Glanville a dressé son lourd bouclier
devant lui. Le projectile s’est écrasé sur l’ombon de fer. Il y a eu une
étincelle, métal contre métal, et la solide hampe de chêne s’est fracassée sous
l’impact.
    Le temps nous a manqué pour une deuxième volée de flèches,
car à ce moment-là un deuxième corps de chevaliers nous a chargés par le flanc.
Je ne pouvais même pas les compter. Je ne voyais qu’une ruée de chevaux surgir
en trombe de l’obscurité.
    Nous avons tiré à volonté, aussi vite que nous le pouvions.
Trois chevaliers ont été expédiés ad patres aussi sec, et deux autres
les avaient rejoints avant que le premier fût tombé de sa selle. Mais les
chevaux étaient presque sur nous ; il était temps de fuir.
    « Par ici ! » a crié Bran en reculant petit à
petit vers la végétation en flammes – là où même les chevaux normands les
mieux dressés n’iraient pas volontiers. « Par là ! » Bran se
ruait déjà vers un passage entre deux ormes en feu. Tirant sa cape sur sa tête,
il s’est

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