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Will

Will

Titel: Will Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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impliqué dans le vol ; vous resterez
donc au-dessus de tout soupçon. Et comme vous n’aurez pas vu qui a laissé le
paquet sur l’autel, ils ne peuvent pas se servir de vous pour nous
atteindre. »
    L’abbé a hoché la tête. « Tout serait vrai, a-t-il dit
d’un air songeur.
    — Vous n’aurez pas à leur mentir.
    — Mais je vais peler la vérité de très près, mon
seigneur.
    — Étroite est la porte, a gloussé Tuck, et droit est le
chemin. Faites ce que Rhi Bran vous dit et ils chanteront vos louanges.
    — Et je vous donnerai assez d’argent pour nourrir les affamés
dans votre cour. »
    L’abbé se tortillait comme un ver sur une plaque chauffante,
mais il lui fallait bien reconnaître que c’était la seule voie possible. Il a
donc fini par accepter.
    « Restez assez longtemps pour vous assurer que les
prisonniers sont bien libérés, a ajouté Bran. Dès que l’abbé et le comte auront
récupéré les marchandises, ils doivent libérer les captifs comme promis.
    — Je ne suis pas un imbécile, a reniflé l’abbé. J’ai
parfaitement conscience des raisons pour lesquelles nous allons au-devant de
tous ces problèmes.
    — Si vous le dites. Monseigneur, s’il vous plaît, ne
vous offusquez pas ; je voulais juste m’assurer que nous œuvrions tous au
même but. Ce sont les vies de ces hommes et de ces garçons que nous sauvons.
Que personne ne l’oublie. »
    Pendant que les autres travaillaient sur la lettre
contrefaite, je n’avais pas chômé de mon côté. J’avais picoré des morceaux de
ceci et de cela dans les magasins et les réserves de l’abbaye. Avec l’aide de
Tuck, de Mérian et des autres quand ils en avaient le temps, tout était
pratiquement prêt à la veille de l’Épiphanie.
    Nous avons peu dormi cette nuit-là, et l’aube était à peine
une rumeur à l’est quand nous avons quitté l’abbaye. Il n’y avait personne dans
la cour, et je ne pense pas que quelqu’un nous observait. Mais si un de ces
pauvres diables endormis dans leurs taudis misérables avait regardé au-dehors,
il aurait vu un groupe de voyageurs bien différent de celui qui était arrivé.

CHAPITRE 28
    Saint-Martin
    Richard de Glanville s’assit à la table avec un couteau dans
une main et un faucon posé sur l’autre. Avec le couteau, il détacha des
morceaux de viande de la carcasse et les donna au jeune gerfaut – un des
deux oiseaux que possédait le shérif. L’abbé Hugo lui avait appris que l’on appréciait
au plus haut point la fauconnerie à la cour française maintenant que le roi
Philippe possédait des oiseaux. De Glanville avait décidé, dans l’intérêt de
son propre avancement, de s’essayer lui aussi à cette distraction. Cela lui
convenait parfaitement. Sa nature se rapprochait beaucoup de celle d’un oiseau
de proie ; il s’imaginait comprendre les faucons, et qu’ils le
comprenaient.
    Cette nouvelle journée était prometteuse. Le temps exécrable
de la semaine précédente était enfin derrière eux, laissant le ciel propre et
frais. Un gibet des plus impressionnants avait été érigé devant l’écurie, sur
la grand-place, et comme ceux qui avaient volé les biens de l’abbé ne s’étaient
pas manifestés, c’était tout bien considéré un jour parfait pour une pendaison.
    Il lança un morceau de mouton au jeune volatile et
réfléchit, comme souvent ces derniers jours, au moyen de tirer le meilleur
parti des exécutions. Il avait décidé de commencer par trois. En ce jour saint,
ce chiffre revêtait une symétrie symbolique et, de toute façon, l’Église
désapprouverait certainement d’aller au-delà. Le comte Falkes de Braose tenait
à les pratiquer au coucher du soleil plutôt qu’à l’aube, comme le shérif
l’aurait préféré, mais c’était pure bagatelle. Le comte se raccrochait
obstinément à l’espoir d’obtenir quelque résultat des menaces de
pendaison ; il voulait donner autant de temps que possible aux voleurs
pour restituer le trésor. Sur ce point, le shérif et le comte se distinguaient.
Le shérif ne se faisait aucune illusion, les voleurs ne renonceraient jamais
aux marchandises. Quand bien même, dans le cas improbable où les coquins
seraient assez fous pour se montrer avec le trésor, il leur avait préparé un
petit comité d’accueil de son cru. S’ils venaient – et quelque part dans
son cœur cruel, il espérait les voir arriver à Saint-Martin avec le
trésor –, aucun d’eux ne quitterait la

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