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Will

Will

Titel: Will Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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l’index, le tournant dans tous les
sens de sorte que la lumière se reflète dessus. « Savez-vous à qui
appartiennent ces armoiries ?
    — Ce sont celles d’un noble ffreinc, a répondu Iwan.
    — Nous n’en savons pas plus », a ajouté Bran.
    Jago a fait un nouveau signe de tête. Après avoir reposé
l’anneau, il a ramassé les gants de cuir et les a levés jusqu’à son nez pour en
recueillir l’odeur subtile. Presque avec déférence, il a suivi du bout du doigt
le lourd fil d’or de la croix et les spirales du Chi Rho. « Je n’ai vu ce
genre de gants qu’une fois dans ma vie – ça ne s’oublie pas. » Il a
souri, comme s’il se remémorait l’événement. « Ils étaient aux mains du
pape Grégoire. Je l’ai aperçu dans ma jeunesse, quand il a traversé le village
où je suis né.
    « Mais, a-t-il ajouté en reposant les gants, je crains
que cela ne vous soit pas d’un grand secours. Je suis désolé de ne pas pouvoir
faire davantage pour vous. » Il a posé la paume de sa main sur le
parchemin. « Je suis d’accord avec frère Tuck. Il y a quelque chose dans
cette lettre que le baron ne souhaite pas voir connu du monde entier. »
    Eh bien, il aurait tout aussi bien pu nous assommer avec une
plume de roitelet. Nous nous sommes tous dévisagés ; le mystère était plus
profond maintenant qu’au commencement.
    Lady Mérian a été la première à retrouver la parole.
« Quoi qu’il en soit, il repart. Que nous découvrions ou pas ce que tout
cela signifie, il faut le restituer – il faut tout restituer –
comme nous en étions convenus. »

CHAPITRE 27
    « Que voulez-vous que je fasse ? » a demandé
l’abbé, quand, après avoir congédié Jago, il est revenu nous demander si nous
voulions rejoindre les moines pour les vêpres.
    Bran a mis le parchemin plié dans les mains de Daffyd.
« Faites-en une copie, lui a-t-il ordonné. Lettre pour lettre, mot pour
mot. Faites-en une copie parfaite.
    — Je ne peux pas ! a haleté l’abbé, atterré par
cette suggestion.
    — Vous le pouvez. Et vous allez le faire.
    — Laisse-le-moi, a dit Tuck en avançant avec assurance.
C’est une abbaye, pas vrai ? » Il a pris l’abbé par le coude, l’a
fait pivoter et l’a mené jusqu’à la porte. « Allons à votre scriptorium et
voyons ce qu’on peut faire. »
     
    Odo fronce les sourcils de plus belle. Il n’apprécie pas les
manières tyranniques de notre roi Bran. Mon scribe a posé sa plume et a joint
les mains devant sa poitrine rebondie. « Copier une lettre volée –
vous n’aviez pas le droit. »
    Cela me fait éclater de rire. « Par les cloches de
l’enfer, Odo ! C’est le moindre des péchés que nous avons commis depuis
que toute cette triste affaire a commencé, et ce n’est pas fini.
    — Vous n’auriez pas dû faire ça, marmonne-t-il. C’est
un péché contre l’Église.
    — Eh bien, je suppose que tu pourrais t’en tenir là si
tu le voulais, lui dis-je, mais ton ami l’abbé Hugo était prêt à brûler des
gens sans défense dans leur lit pour récupérer cette lettre. Il a envoyé des
hommes à la mort pour la retrouver, et ne demandait qu’à en envoyer davantage.
M’est avis que si nous commencions à faire le total des péchés, les siens
l’emporteraient haut la main. »
    Tout à son indignation, mon scribe rondouillard avait oublié
ce point. Il prend sa mine revêche et fait saillir sa lèvre inférieure.
« Copier une lettre volée, dit-il enfin. Ça reste un péché.
    — Peut-être.
    — Indubitablement.
    — Très bien. Je suppose que tu ne t’es jamais retrouvé
sur un champ de bataille seul et sans défense pendant que les ennemis
grouillent autour de toi comme des guêpes tueuses au dard rempli de poison.
    — Non ! grogne-t-il. Et vous non plus. »
    Je lui concède cela. « Peut-être pas. Mais dans cette
lutte, l’ennemi a l’avantage du nombre, et de très loin. Il a tous les
chevaliers, toutes les armes qu’il lui faut, et s’est déjà emparé des collines.
La moindre occasion à notre portée, nous la saisissons et en remercions Dieu.
    — Vous avez volé la lettre ! »
    Oh, Odo, mon ami malavisé, tu te réfugies dans la moindre
faille avec une insistance bornée. Bon, c’est toujours mieux que de devoir
faire face à la vérité, je suppose. Mais cette vérité est sortie à présent, et
elle le travaille de l’intérieur. Je la laisse là où elle est et

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