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1940-De l'abîme a l'espérance

1940-De l'abîme a l'espérance

Titel: 1940-De l'abîme a l'espérance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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dernière chance de retrouver son courage et son énergie. Notre position devant l’Histoire ne serait pas bonne si nous rejetions la demande des Français et si leur défaite en résultait. »
    À 23 h 30, la réponse positive arrive de Londres et Churchill décide d’aller annoncer la bonne nouvelle immédiatement à Paul Reynaud.
     
    Reynaud convoque Daladier et, en compagnie de Paul Baudouin, les trois Français écoutent un Churchill véhément, énergique, volcanique, son visage enveloppé dans la fumée de ses cigares.
    « L’Angleterre continuera à se battre jusqu’au bout, même si la France est envahie, vaincue », lance-t-il d’emblée, osant ainsi prononcer les deux mots encore tabous, impensables ce jeudi 16 mai. Mais Churchill le répète : « la France envahie et vaincue ». Mais l’Angleterre bénéficiera de l’appui des États-Unis.
    « Nous affamerons l’Allemagne, nous démolirons ses villes. Nous brûlerons ses récoltes et ses forêts », martèle-t-il.
    Si l’Angleterre est rasée par les bombardements aériens, si la France est détruite, soumise, Churchill annonce qu’il dirigera la guerre depuis le Canada. Ce sera la lutte du Nouveau Monde contre l’Ancien dominé par l’Allemagne.
     
    Il est une heure du matin. Churchill tonitrue encore, inépuisable. Il serre les poings.
    « Nous vaincrons », conclut-il d’une voix sourde.

 
TROISIÈME PARTIE

Vendredi 17 mai
__
Dimanche 16 juin 1940

 
     
     
     
     
    « Pour moi, si l’on venait me dire, un jour, que seul un miracle peut sauver la France, ce jour-là, je dirais : je crois au miracle parce que je crois en la France. »
    Paul REYNAUD
    21 mai 1940

 
11.
    Les mots de Churchill, sa résolution, son énergie, sa combativité, sa certitude que l’Angleterre vaincra, ne sont déjà plus à l’aube du vendredi 17 mai qu’un vague souvenir, comme un moment d’ivresse qui se dissipe, laissant place à une angoisse plus grande.
    Churchill lui-même, rentré à Londres, déclare à ses collaborateurs qui l’interrogent :
    « Les Français s’effondrent aussi complètement que les Polonais. La défaite de la France est une question de jours. La Grande-Bretagne doit se préparer à se battre seule. »
     
    En même temps, Churchill donne l’ordre au général Gort, qui commande le corps expéditionnaire britannique, de mettre en œuvre les plans élaborés par le haut commandement français.
    Mais lord Gort répond, perplexe, qu’il ne sait pas ce que sont les plans français. D’ailleurs, on ignore encore les intentions allemandes : les divisions de Panzers vont-elles foncer vers Paris ou vers les côtes de la Manche ? En outre, poursuit lord Gort, l’armée française se dissout, les soldats désemparés, la plupart sans armes, fuient, mêlés au flot des réfugiés. Et Gort, craignant de ne pouvoir résister, envisage, non pas comme l’y incite le commandement français de lancer une grande offensive, mais de préparer un réduit, autour du port de Dunkerque, qui permettrait l’évacuation des troupes anglaises, si le front s’effondrait.
     
    Les divisions de Panzers avancent si vite que, dans la nuit du 16 au 17 mai, elles ont parcouru près de 100 kilomètres, en direction de la Manche. Elles ont atteint l’Oise.
    Leur avance est telle que Hitler et le haut état-major leur donnent l’ordre d’arrêter leur progression, de crainte d’une contre-attaque française sur le flanc de la percée.
    « Je ne peux pas et je ne veux pas me conformer à cet ordre qui revient à renoncer à l’effet de surprise et à tous nos succès initiaux », s’écrie le général Guderian.
    Il proteste, tempête, arrache l’autorisation d’effectuer de « vastes mouvements de reconnaissance », une expression vague qui permet à Guderian et aux autres commandants de Panzerdivisionen de continuer à foncer vers la mer.
     
    On roule de nuit, à plus de 60 kilomètres à l’heure. « Les habitants sont éveillés en sursaut par le tintamarre de nos chars, le cliquetis des chenilles, le grondement des moteurs, écrit Rommel.
    « Des troupes françaises campent près de la route, des véhicules militaires sont rangés dans les cours de ferme, et parfois sur la route même. Civils et soldats, la terreur peinte sur leur visage, s’entassent dans les fossés, le long des clôtures, dans les creux du sol, ou s’enfuient sur les deux côtés de la route. »
    Rommel ne dispose pas d’hommes pour

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