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1940-De l'abîme a l'espérance

1940-De l'abîme a l'espérance

Titel: 1940-De l'abîme a l'espérance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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ses collaborateurs. Heureuse surprise pour moi ! Je n’étais pas habitué à une telle rapidité ; je me rappelai non sans amertume les constitutions de ministères, si pénibles, auxquelles j’avais présidé pendant mon séjour à l’Élysée. »
     
    Pétain est donc le président du Conseil, Chautemps le vice-président, Weygand est à la Défense nationale, Darlan à la Marine. Deux députés socialistes – après avoir consulté Léon Blum – font partie du ministère.
    Sa constitution est achevée à 23 h 30, le dimanche 16 juin.
    Il se réunit aussitôt et, à l’unanimité, il décide de mettre en œuvre la proposition Chautemps.
    Baudouin, le ministre des Affaires étrangères, prend contact avec l’ambassadeur d’Espagne, Lequerica, et avec le nonce apostolique afin que Madrid et le Vatican annoncent à Berlin et à Rome la volonté française de connaître les conditions de l’armistice.
    Hitler a, la veille, demandé à ses généraux et à ses diplomates de préparer une convention d’armistice.
     
    De Gaulle a atterri, ce dimanche 16 juin, à 21 h 30, sur l’aéroport de Bordeaux.
    Les pistes sont encombrées de véhicules. La débâcle a le visage de ce désordre.
    Lorsque les membres de son cabinet venus l’attendre annoncent à de Gaulle la démission de Reynaud, le général sait qu’il faudra repartir dès demain matin, et le pilote anglais reste dans l’avion.
    De Gaulle mesure au cours de cette nuit « épouvantable » les illusions de Paul Reynaud, les menaces qui se profilent. Il ne veut pas se laisser arrêter, il sait qu’on l’accuse déjà de trahison pour avoir détourné au profit des Anglais ce navire, le Pasteur, chargé d’armes !
    Rue Vital-Carles, de Gaulle retrouve Paul Reynaud avec qui il n’échange que quelques mots.
    Hélène de Portes passe, crie :
    « On voulait que Reynaud joue les Isabeau de Bavière qui, au traité de Troyes, en 1420, a livré le royaume de France aux Anglais, eh bien non ! »
    Elle triomphe, jubile.
    « J’ai sous les yeux, dit de Gaulle, la trahison et dans le cœur le refus de la reconnaître victorieuse. »
    Il approuve le directeur de cabinet de Paul Reynaud, Dominique Leca, qui dit :
    « La sécurité d’aucun d’entre nous ne me paraît désormais assurée sur le territoire français au cours des prochaines journées. »
     
    Il faut partir.
    Le directeur de cabinet de De Gaulle, Jean Laurent, se fait fort d’obtenir de Dominique Leca 100 000 francs sur les fonds secrets. De Gaulle accepte, voit le général Spears. Geoffroy de Courcel décide de rester à ses côtés dans cette aventure au service de la France.
     
    L’avion décolle le lundi 17 juin à 7 heures.
    Il atterrit à l’aéroport de Heston, proche de Londres, à 12 h 30, après une escale à Jersey pour faire le plein de carburant.
    Dans les rues de Londres, de Gaulle aperçoit les titres en lettres d’affiche des journaux : «  France Surrenders  ».
    C’est comme s’il recevait une gifle.
    Mais la France est ici, au combat ! Elle ne se rend pas !
    Il sait qu’il sera seul et démuni de tout, « comme un homme au bord d’un océan qu’il prétendrait franchir à la nage ».
    Il verra Churchill dans l’après-midi.
     
    Le Premier Ministre britannique a cherché, dès 22 heures, à joindre Pétain, ne réussissant à obtenir la communication qu’à 2 heures du matin, ce lundi 17 juin.
    Un témoin raconte :
    « Je n’ai jamais entendu Churchill s’exprimer en termes aussi violents. Il pensait que le vieux Maréchal, insensible à tout le reste, réagirait peut-être à cela. Mais ce fut en vain. »

 
QUATRIÈME PARTIE

Lundi 17 juin
__
Dimanche 30 juin 1940

 
     
    « C’est le cœur serré que je vous dis aujourd’hui qu’il faut cesser le combat. »
    Maréchal PÉTAIN
    Lundi 17 juin 1940
     
     
    « Quoi qu’il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra jamais. »
    Général DE GAULLE
    Mardi 18 juin 1940
     
     
    « Nous avons perdu en quelques jours toute sécurité et sommes sur une pente épouvantable et irrésistible. Rien de ce que l’on peut craindre n’est chimérique et l’on peut absolument tout craindre, tout imaginer. »
    Paul VALÉRY
    Mardi 18 juin 1940
     
     
    « Hitler sait qu’il faudra nous vaincre dans notre île ou perdre la guerre. Si nous parvenons à lui tenir tête, toute l’Europe pourra être libérée et le

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