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1943-Le souffle de la victoire

1943-Le souffle de la victoire

Titel: 1943-Le souffle de la victoire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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« Molotov
se montre extrêmement amical et ne cesse de parler non seulement de la période
de la guerre, mais aussi de la coopération future entre les Trois Grands.
    « Tous les toasts ont exalté l’association tripartite
qui continuerait après la guerre. »

 
18.
    Et la France ?
     
    Molotov, en ce printemps 1943, quand il dessine la situation –
et l’avenir du monde –, ne lève son verre qu’aux « Trois Grands ».
    Et le diplomate anglais présent lui répond en se félicitant
de « voir ainsi grandir comme un enfant vigoureux l’alliance
anglo-soviétique ».
    Et le représentant des États-Unis se joint à lui en vantant
la Grande Alliance qui unit Moscou, Londres et Washington.
     
    Et la France ?
     
    De Gaulle, ces mois-là, prend la parole en toute occasion
pour rappeler que la France « constitue un élément fidèle et ardent sans
lequel la reconstruction du monde ne serait qu’un mot vide de sens » !
    Il demande « compréhension, respect réciproque de la
France nouvelle et de ses alliés ».
    « On ne se trompe jamais à terme quand on veut croire
en la France, on ne regrette finalement jamais de l’avoir aidée et de l’avoir
aimée. »
     
    Mais cette place qu’elle revendique aux côtés des Trois
Grands, on ne la lui reconnaîtra que si elle est présente sur tous les champs
de bataille.
     
    Dès la fin de 1942, il a voulu que sur le front de l’Est l’escadrille Normandie des Forces Aériennes Françaises Libres soit présente.
    Au printemps de 1943, les pilotes ont déjà abattu quinze
appareils allemands et ils se préparent à affronter cette offensive allemande d’été
que les coups de semonce dans la région de Koursk-Orel annoncent.
     
    Le chef d’escadrille, le commandant Tulasne, répond aux
journalistes qui l’interrogent que les Français sont prêts.
    Ils mangent à la russe. Ils ont appris à aimer la kacha et la soupe aux choux. Mais la viande fraîche est rare. Ils en ont un peu assez
du « singe » américain. « Les conditions de vie sont primitives,
mais les avions russes – le Yak 1 – dont les Français
sont dotés sont très efficaces. Et les jeunes filles des villages voisins sont
très amicales. »
     
    Cette escadrille française, bientôt baptisée Normandie-Niemen ,
est devenue en quelques mois un symbole, mis en avant par de Gaulle et aussi
par Staline.
    L’un et l’autre veulent affirmer que, face aux
Anglo-Américains, leurs nations conservent une marge de jeu.
    Et pour la France Combattante de De Gaulle, c’est d’autant
plus précieux que d’autres Français sont présents sur le front de l’Est, mais
aux côtés des Allemands.
     
    Il y a la Légion des Volontaires Français contre le
bolchevisme (LVF) qui combat sous l’uniforme allemand.
    Des Français se sont enrôlés dans la Waffen-SS « française ».
Eux aussi portent l’uniforme allemand et en outre prêtent serment au Führer.
    Joseph Darnand, le secrétaire général de la Milice, sera
membre des Waffen-SS, avec le grade d’Obersturmführer.
    En janvier 1943 a été fondée une Légion Tricolore , qui
est rattachée à l’armée française, et en porte l’uniforme mais combat sur le
front russe.
    Une phalange africaine a de même été créée pour « défendre
ou reconquérir l’Empire tombé aux mains des Anglo-Américains ».
    Elle ne regroupera que quelques centaines d’hommes. Comme la Défense Contre Avions (DCA) française que les Allemands souhaitent voir
se mettre en place sur le sol français.
     
    En fait, les Allemands veulent entraîner la France – de
Vichy mais après le débarquement américain en Afrique du Nord, le « gouvernement
de Vichy » n’est qu’une façade – dans la guerre. Hitler le dit à
Laval avec brutalité.
     
    Le Führer reçoit Laval, le 30 avril 1943, à
Berchtesgaden.
    Le politicien français face à un Hitler morose, distrait, essaie
de vanter les perspectives d’une collaboration politique.
    Le Führer, suggère Laval, pourrait définir ses buts de
guerre, contraindre ainsi les Anglo-Américains à préciser leurs conditions de
paix.
    Et, selon Laval, la France, entre deux camps, jouerait un
rôle d’arbitre, et, pense Laval, retrouverait ainsi sa place de grande
puissance.
     
    Hitler écoute à peine, interrompt Laval.
    « Faire l’Europe, dit-il, n’a plus qu’un sens : gagner
la guerre. Tout ce que l’Allemagne demande aux pays occupés, c’est de
contribuer à son effort

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