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4 000 ans de mystifications historiques

4 000 ans de mystifications historiques

Titel: 4 000 ans de mystifications historiques Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gérald Messadié
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cette réponse, Bohr prévint le contre-espionnage danois  (66) .
    Les autorités anglaises interrogèrent les physiciens anglais, qui les informèrent que l’utilisation de l’énergie atomique contrôlée exigeait un ralentisseur, en l’occurrence l’eau lourde, dont le grand producteur était alors la Norvège. Alors fut entreprise la destruction des usines d’eau lourde à Rjukan, racontée après-guerre dans le film de Jean Dréville La Bataille de l’eau lourde (1947).
    En fait, il y avait un équivalent allemand du projet Manhattan, c’était le plan Uranium. Il avait même été créé avant le projet américain, en 1941. Et il était assez avancé pour qu’en mars 1942 les Allemands aient fait accroître la production d’eau lourd à Rjukan.
    *
    Après la guerre, Weizsäcker et Heisenberg déclarèrent aux Américains et aux Anglais qu’ils avaient exprès ralenti les travaux allemands pour empêcher le III e Reich d’avoir la bombe A. Cela est inexact. Weizsäcker était allé tirer les vers du nez de Bohr, comme il apparaît dans son rapport au commandement militaire allemand, découvert dans les archives du KGB  (67) .
    Heisenberg, auteur du célèbre principe d’indétermination  (68) , fut le chef du plan Uranium jusqu’en 1943, date à laquelle il fut remplacé par Walther Gerlach. Il ne semble pas certain qu’il ait pu ralentir les recherches visant à produire une arme atomique. Il n’y fut peut-être pas entièrement hostile, car, en juin 1942, il donna, en présence d’Albert Speer, ministre de la Production des armements et munitions, une conférence devant des officiers supérieurs sur la possibilité de réaliser une arme atomique et sur ses conséquences. S’il témoigna peu d’empressement à doter le III e Reich d’une arme atomique, il n’avait peut-être pas le pouvoir de freiner les travaux de ses collègues, et notamment ceux de Weizsäcker. Ce dernier, en effet, avait compris la possibilité d’utiliser le plutonium comme explosif nucléaire, comme en témoignent ses deux brevets de 1941.
    Or, les Allemands avaient commencé, dès 1942, à construire des réacteurs nucléaires expérimentaux ; les deux premiers se trouvaient l’un à Gottow, près de Berlin, dirigés par un physicien militaire, Kurt Diebner, l’autre à Leipzig, sous la direction de Heisenberg. Et ces réacteurs pouvaient produire du plutonium. Il y en eut peut-être un troisième, sur l’île de Rügen.
    Un silence plombé régna pendant des années sur le sort de ces centrales après la guerre. Il semble établi que les forces américaines aient déployé de grands efforts pour empêcher que des militaires français s’en emparent ; la recherche nucléaire française semblait alors sous le contrôle des communistes et les Américains ne doutaient pas que les premiers bénéficiaires de la capture de ces centrales seraient les Soviétiques.
    Contrairement à ce qui fut affirmé pendant des années, les Allemands avaient considérablement avancé dans la recherche ; ainsi Weizsäcker avait estimé à peu près correctement les masses critiques d’uranium ou de plutonium nécessaires pour obtenir une réaction en chaîne : entre 10 et 100 kilos.
    Le véritable frein dans la course à l’arme atomique semble avoir été, pour les Allemands, les difficultés à produire de l’uranium enrichi, U 235, le seul fissile, faute de centrifugeuses ; d’où leur intérêt pour le plutonium, produit par les centrales.
    Un document retrouvé par Karlsch dans les archives du KGB est troublant : c’est un schéma montrant le fonctionnement d’une bombe atomique hybride fission/fusion, qui aurait été mise à l’essai en Thuringe, en mars 1945, soit deux mois seulement avant la capitulation du III e Reich. Aucune autre information n’est actuellement disponible sur d’éventuels essais atomiques. Il est possible que les essais aient eu heu en fait sur l’île de Rügen, ce qui expliquerait les rapports sur les morts de centaines de prisonniers de guerre et de détenus de camps de la mort.
    Il en découlerait que les physiciens allemands avaient été battus de justesse dans la course à l’arme atomique.
    L’extrême sinon excessive discrétion avec laquelle ces informations furent accueillies et traitées confirme l’interprétation générale du cours de l’histoire par les historiens : le progrès ne peut se faire que dans le camp des vainqueurs. Les vaincus ont tort, forcément tort,

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