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4 000 ans de mystifications historiques

4 000 ans de mystifications historiques

Titel: 4 000 ans de mystifications historiques Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gérald Messadié
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L’hypothèse des experts était que l’attaque se produirait en Asie du Sud-Est, sur les bases américaines des Philippines ou de Guam.
    *
    Le 6 décembre, Magic intercepta un très long message de Tokyo à la délégation japonaise à Washington. Son décodage fut également long : sa conclusion était que les négociations restaient stériles en raison de « l’attitude des Américains » et ordonnait de les rompre le 7 novembre à 13 heures, heure américaine (exactement le lever du jour du lendemain à Pearl Harbour). Le décodage ne fut achevé que le 7 décembre 9 h 15. Il fallut trente-cinq minutes de plus pour que la transcription fût transmise au secrétaire d’État. Celui-ci décida alors de la communiquer au chef général de l’état-major, mais ce dernier était introuvable – il faisait alors du cheval. Quand la transcription atteignit tous ses destinataires, il était midi à Washington. À cette heure-là, Pearl Harbour était déjà dévasté.
    L’attaque avait certainement révélé des carences dans l’organisation militaire américaine. D’abord, la lenteur des systèmes de décryptage, ensuite l’insuffisance de la surveillance aérienne des zones stratégiques, enfin, le manque de prévoyance : il avait été absurde de concentrer tant de forces américaines, navales et aériennes, dans la seule île d’Oahu. Les critiques plurent sur l’administration Roosevelt. Quant au président, il n’en finit pas à ce jour d’être soupçonné d’un ténébreux machiavélisme, alors que lui et les responsables de la défense nationale ignoraient totalement que Pearl Harbour pût être la cible choisie par les Japonais.
    La théorie des complots est une sorte d’industrie parallèle, parfois profitable…
    *
    Un seul auteur compétent a osé signaler un élément extraordinairement important dans l’affaire de Pearl Harbor : celui que Roosevelt et PUS Navy auraient pu être informés du lieu de l’attaque, s’il n’avait été ce qu’il faut bien appeler la stupidité du chef du FBI à l’époque, Edgar J. Hoover, grand collectionneur de bourdes. L’auteur est Anthony Cave Brown  (82) .
    En août 1941, en effet, il reçut un cadeau inestimable en la personne de Dusko Popov, adressé par le contre-espionnage britannique, le MI6. Popov était un homme d’affaires yougoslave, royaliste et hostile au III e Reich pour toutes les raisons nationalistes que l’on peut deviner. En 1940, un agent de l’Abwehr à Belgrade l’avait pressenti et convaincu de travailler pour le Reich. Ou du moins l’avait-il cru. Popov s’empressa de courir chez les Anglais et de leur faire part de la proposition de l’Abwehr ; ils l’encouragèrent à accepter le rôle proposé. Ce fut ainsi qu’il devint agent double, ou plus exactement faux agent double. Il prit ses fonctions d’emblée.
    Arrivé en Angleterre le 20 décembre 1940, il fut formé par la cellule spéciale des services secrets anglais, à laquelle il fit la meilleure impression ; ils lui donnèrent le nom de code Tricycle. Mis en contact avec les antennes de l’Abwehr à Lisbonne, il commença à leur fournir des renseignements aussi faux les uns que les autres sur les intentions et les forces militaires britanniques. Son intox se révéla efficace. Le MI6 pensa alors faire bénéficier le FBI des services de l’excellent Tricycle : en effet, l’Abwehr avait été chargé par les Japonais de recueillir des informations sur Pearl Harbour et avaient à leur tour chargé Tricycle d’en obtenir.
    Ce fut Hoover lui-même qui l’examina, le 24 août 1941.
    Le Top Chief lui déclara qu’il n’avait pas l’intention de tolérer des agents étrangers sur son territoire : « Je n’ai pas besoin de vous pour attraper des espions. Vous êtes comme tous les agents doubles : vous mendiez des informations pour les vendre à vos amis allemands, vous faire de l’argent et jouer les play-boys. »
    Bardé de soupçons à l’égard de Tricycle et du MI6, c’est-à-dire équipé de sa propre théorie du soupçon, Hoover n’avait rien compris à ce que Popov lui avait révélé de l’intérêt des Allemands pour Pearl Harbour. Il avait donc manqué une information cruciale. Et il n’en parla évidemment à personne. Or, s’il avait communiqué au secrétaire d’État et aux autres autorités concernées l’intérêt des Japonais pour cette base, cela leur aurait certainement mis la puce à l’oreille. Mais Hoover se

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