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4 000 ans de mystifications historiques

4 000 ans de mystifications historiques

Titel: 4 000 ans de mystifications historiques Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gérald Messadié
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Depository Building. D’une fenêtre du sixième étage de ce bâtiment, un certain Lee Harvey Oswald avait tiré sur lui trois balles d’un fusil Mannlicher-Carcano. Transporté au Parkland Hospital, Kennedy y fut déclaré mort à son arrivée, à 13 heures.
    Une heure et demie plus tard, au terme d’une étrange course-poursuite à travers Dallas, la police arrêta Oswald à 13 h 51, sous le prétexte inattendu qu’il était entré dans un cinéma sans avoir payé sa place. Commencent alors les incongruités, les absurdités et les invraisemblances.
    Empressons-nous de préciser que nous ne disposons d’aucune donnée nouvelle ni confidentielle, mais que nous avons simplement rassemblé les faits que voici, les jugeant suffisamment éloquents.
    Ancien marine et marginal paranoïaque, qui avait suivi un entraînement d’espion en URSS et avait également été inculpé d’espionnage pour Cuba, Oswald avait la détente facile : après son meurtre présumé, il se serait rendu à une pension d’Oak Cliff, non loin du lieu de l’assassinat, pour y louer une chambre ; sa logeuse l’aurait vu ressortir à 13 h 05 et attendre à l’arrêt du bus avec « un revolver Smith & Wesson de calibre .38 et des munitions ». Cette logeuse avait décidément l’œil exercé, mais il est vrai qu’elle était native du Texas. Ou bien alors, Oswald tenait le revolver et les munitions en main, ce qui, même à Dallas que nous connaissons bien, est un comportement singulier.
    Quelques minutes plus tard, toujours selon l’enquête, le policier J. D. Tippitt aurait arrêté sa voiture et Oswald l’aurait abattu. Et ce serait ensuite qu’Oswald serait entré au cinéma.
    Aucune explication n’a été fournie pour les contradictions flagrantes que voici : comment Oswald, qui attendait à l’arrêt du bus, se serait-il retrouvé dans sa voiture ? Et pourquoi Tippitt l’arrêta-t-il ? Cet épisode est le plus souvent négligé par les auteurs qui se sont intéressés à l’affaire, alors qu’il nous paraît particulièrement révélateur. Il prouve, en effet, que le signalement du tueur était déjà donné, bien avant l’assassinat. Faut-il croire qu’en quarante-six minutes la police aurait identifié le tueur inconnu qui se trouvait au Texas Book Depository Building et aurait communiqué son signalement à tous les agents de Dallas, puis l’aurait reconnu dans l’obscurité d’une salle de cinéma ? Il n’existait pas de téléphones portables en 1963.
    Le lendemain, 22 novembre, à 13 h 51, alors qu’il était conduit au tribunal sous escorte policière, Oswald fut assassiné à son tour par un tenancier de boîtes de nuit, Jacob Léon Rubinstein, dit Jack Ruby, qui tira sur lui à bout portant, devant des caméras de télévision. Inculpé de meurtre en 1964, Ruby vit le motif de son inculpation pour meurtre annulé et un autre chef d’inculpation fut invoqué pour un nouveau procès. Trois ans plus tard, ce procès n’avait pas été entamé et, en 1967, Ruby mourut en prison d’un cancer. Il ne révéla jamais les raisons de son acte.
    *
    L’accumulation d’étrangetés de l’affaire déclencha dans l’opinion une lame de fond de soupçons, renforcés par l’assassinat de Robert Kennedy, le 6 juin 1968, à Los Angeles, dans des circonstances également bizarres (là non plus, les policiers fédéraux présents dans la salle n’avaient pas remarqué le comportement alarmant d’un certain Sirhan Sirhan, l’assassin).
    Une commission d’enquête fut constituée peu après l’assassinat du président, par son successeur Lyndon B. Johnson, « pour éviter toute enquête indépendante », cela est officiellement stipulé. Bizarre : en quoi une enquête indépendante gênerait-elle l’établissement de la vérité ? Toujours est-il qu’elle fut présidée par un Républicain, le juge Earl Warren. Après interrogation de cinq cent cinquante-deux témoins, elle remit un rapport au Congrès, en septembre 1964. Ce rapport fut d’abord accueilli avec enthousiasme, parce qu’il rassurait une opinion nationale angoissée par le meurtre. Il confirmait la version des faits qui était devenue à peu près officielle en dépit de quelques différences entre les déclarations des diverses autorités : le président avait été assassiné de trois balles par Lee Harvey Oswald et c’était tout, point barre. Elle n’avait relevé dans l’attentat aucune preuve de l’ingérence d’une

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