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A l'écoute du temps

A l'écoute du temps

Titel: A l'écoute du temps Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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t'es
chialeuse! éclata Gérard. Va me chercher la mop. Je vais le laver, ton maudit
plancher.
     
    À leur retour à
la maison, Gilles, Denise et Jean-Louis ne manquèrent pas de s'exclamer en
découvrant l'arbre illuminé dans un coin de la cuisine.
     
    — Je pense qu'il
est plus beau que celui qu'on a fait au magasin, déclara Denise.
     
    — Tant mieux, dit
son père. Bon. À cette heure, on va l'éteindre. Un arbre de Noël, ça sèche vite
quand les lumières sont allumées dedans et c'est dangereux de passer au feu
avec ça.
     
    219 L'après-midi
du dimanche suivant était passablement avancé et Laurette commençait à se
réjouir à l'idée que sa belle-soeur avait peut-être renoncé à leur rendre
visite ce jour-là, pour une raison ou pour une autre, jusqu'au moment où la
porte d'entrée de l'appartement s'ouvrit brusquement, laissant pénétrer un
courant d'air glacial.
     
    — M'man, ma tante
Colombe arrive! cria Richard.
     
    — Ferme la porte,
innocent! Tu fais geler toute la maison, lui cria sa mère en retour.
     
    La porte claqua
et Laurette s'empressa d'aller soulever un coin du rideau qui en masquait la
partie vitrée. Elle ne vit qu'une demi-douzaine de jeunes en train de se
disputer la possession d'une rondelle au milieu de la rue.
     
    Richard et Gilles
s'amusaient dehors avec quelques copains depuis près d'une heure. Les adolescents
avaient réquisitionné une bonne moitié de la rue Emmett et jouaient une partie
de hockey endiablée. Les deux gardiens de but s'étaient confectionné des
jambières avec des bouts de carton retenus par de larges élastiques.
     
    Debout entre deux
morceaux de glace indiquant les limites de leurs buts, ils criaient à tue-tête
pour encourager leurs coéquipiers.
     
    — Veux-tu ben me
dire où est-ce qu'il a vu ta soeur, cet énervé-là? dit Laurette à son mari venu
la rejoindre près de la porte d'entrée.
     
    Gérard regarda
plus loin sur la rue Emmett et aperçut sa soeur et son beau-frère en train de
descendre d'une grosse voiture noire.
     
    — Ils sont là,
devant chez Paquin, dit-il.
     
    Laurette regarda
dans la direction indiquée. Elle aperçut alors sa belle-soeur qui avançait avec
précaution sur le trottoir glissant, donnant le bras à son mari. Le 220 UNE
MAUVAISE NOUVELLE couple s'arrêta un instant pour parler à Gilles venu à leur
rencontre.
     
    — Tiens, voilà
Mutt and Jeff, dit Laurette, sarcastique, faisant allusion au fait que Colombe
dépassait son mari d'une bonne demi-tête. Regarde-les donc faire les riches!
reprit-elle en cachant mal son envie. Ça me surprend qu'ils aient pas pensé à
klaxonner en arrivant pour avertir toute la rue qu'ils étaient là. Naturellement,
elle peut faire la fraîche. Elle a un nouveau manteau de mouton rasé sur le
dos. Je suppose que ça va avec le cigare et le gros char de son mari.
     
     
     
    — Arrête donc! On
dirait que t'es jalouse, simonac! protesta son mari. Change d'air, ils arrivent.
     
    — Trois heures et
quart! Tu parles d'une heure pour arriver chez du monde. C'est presque l'heure
de préparer le souper.
     
    Gérard et
Laurette s'éloignèrent en même temps de la porte pour ne pas avoir l'air
d'avoir épié l'arrivée de leurs visiteurs. Quand ils entendirent un coup de
sonnette, Gérard attendit quelques secondes avant d'aller ouvrir.
     
    Colombe et
Rosaire Nadeau pénétrèrent dans la maison en apportant avec eux des odeurs de
cigare et de parfum.
     
    — Ah ben! De la
grande visite! s'exclama Laurette en s'efforçant d'afficher une bonne humeur
qu'elle était loin de ressentir.
     
    — Enlevez votre
manteau et vos bottes et venez vous asseoir, fit Gérard, apparemment heureux de
voir sa soeur et son beau-frère.
     
    Les manteaux
furent déposés sur le lit des hôtes qui entraînèrent leurs visiteurs vers la
cuisine où l'arbre de Noël était illuminé. Pendant que Colombe prenait place
dans l'une des chaises berçantes, Laurette la détaillait d'un oeil scrutateur.
Sa belle-soeur était toujours aussi mince 221 et elle portait une robe qu'elle
avait vue en vitrine chez Eaton le samedi précédent. Évidemment, elle avait eu
le temps, elle, de se maquiller et sa permanente n'était certainement pas une
Toni.
     
    Par contre, son
mari avait encore pris un peu de ventre et, même s'il n'avait pas encore
quarante ans, ses tempes commençaient à blanchir. L'homme de petite taille
avait les manières rondes d'un vendeur de voitures chevronné.
     
    Il avait

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