Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
À l'ombre des conspirateurs

À l'ombre des conspirateurs

Titel: À l'ombre des conspirateurs Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
Vom Netzwerk:
plus tard, ne m’avait valu que de douloureuses engelures. J’étais bien certain que ce pourri d’Anacrites n’avait pas manqué de l’en informer.
    Pendant quelques instants, le vieil homme ne trouva rien à répondre. Comme si le simple fait de mentionner les pommes bretonnes – dont la suavité explose sur la langue l’avait replongé dans un passé dont il gardait la nostalgie. De mon côté, si je haïssais franchement les Bretons et le pays tout entier, je n’en regrettais pas moins leurs pommes.
    — Que s’est-il passé au temple ?
    — Les nouvelles ne sont pas bonnes, j’en ai peur. Curtius Longinus a trouvé la mort dans l’incendie. Question crémation, le problème est donc réglé. (Vespasien poussa quelques grognements en donnant des coups de poing dans les coussins ornant sa couche.) Cæsar, ma mission actuelle est de démasquer tes opposants. Dois-je aussi découvrir qui les fait rôtir ?
    — Non ! s’exclama l’empereur qui n’ignorait pas qu’il me portait un sale coup.
    — Tout l’Empire admire l’aménité de Cæsar !
    — Garde ton ironie pour toi, gronda-t-il, se faisant soudain menaçant.
    Par certains côtés, nous étions tous deux mal assortis : l’ex-sénateur issu de la bourgeoisie campagnarde et devenu empereur, et le natif de l’Aventin sans la moindre notion de respect. Parvenir à travailler ensemble – et avec succès ! – constituait l’un des paradoxes de Rome.
    Tandis qu’il digérait la mauvaise nouvelle, fronçant les sourcils d’un air sévère, j’en profitai pour lui raconter toute l’histoire par le menu.
    — Cæsar, l’affranchi dont nous avons déjà parlé a appris le retour de Longinus à Rome. Je sais de source sûre qu’ils se sont rencontrés, et l’affranchi a probablement allumé l’incendie. Anacrites l’a-t-il retrouvé à Transtiberina ?
    — Non, il avait déjà plié bagage. Quand il a mis le feu au temple, il avait sûrement prévu de se replier ailleurs. La préméditation paraît évidente. D’après toi, il joue à quoi, Falco ?
    — Eh bien, peut-être à venger la mort de son ancien protecteur. Il pourrait aussi s’agir de quelque chose de beaucoup plus sinistre.
    — Tu veux dire que Barnabas pensait que Longinus avait fait tuer Pertinax, ou qu’il voulait l’empêcher par tous les moyens de me parler ? Question numéro un : Curtius Longinus est-il responsable de la mort de Pertinax ?
    — Non. Je pense qu’il s’agit de l’homme que j’ai balancé ce matin dans le grand égout pour te plaire.
    — Alors question numéro deux : qu’est-ce que Longinus pouvait bien avoir à m’apprendre ?
    — Je n’en ai pas la moindre idée. Son frère pourrait peut-être nous éclairer sur le sujet ?
    Le gros homme se perdit dans ses réflexions. D’après son expression, elles n’étaient pas réjouissantes.
    — Falco, dit-il enfin d’un ton las, pourquoi ai-je la triste impression qu’à peine un complot déjoué… nous en découvrons un autre ?
    — Parce que c’est la vérité, je suppose.
    — Je n’ai pas l’intention de passer ma vie à me défier des assassins.
    — Je le sais, Cæsar.
    Ma déclaration lui arracha un nouveau grognement difficile à traduire.
    — Écoute, Falco. J’ai besoin de toi pour une mission bien précise, déclara-t-il. Ce qui vient de se passer rejaillit sur mon administration, et on va m’accuser des pires maux. Je veux que ceux que j’envoie quérir sachent que je le fais en toute bonne foi. Non seulement il m’apparaît trop dangereux d’inviter l’autre frère Curtius à venir à Rome, mais je pense que quelqu’un doit se hâter d’aller le mettre en garde… Toi ! Transmets-lui mes condoléances. N’oublie pas qu’il est sénateur, et vient d’une vieille famille. Contente-toi de lui raconter les événements, et dis-lui de se méfier. S’il a des révélations à me faire, le mieux serait de m’écrire.
    — Commissionnaire ! Cæsar, tu me confies une tâche dont n’importe quel idiot serait capable : aller chercher une lettre !
    À l’expression de son visage, je jugeai plus prudent de ne pas broder sur le sujet.
    — Il faudrait peut-être prévenir aussi Crispus à Naples, suggérai-je pour faire diversion.
    — Tu as envie de le narguer sur son bateau ?
    — Pas vraiment. D’autant que j’ai le mal de mer et que je ne sais pas nager. Mais j’aurais plaisir à relever ce défi.
    — Désolé, dit-il avec un

Weitere Kostenlose Bücher