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Aesculapius

Aesculapius

Titel: Aesculapius Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Andrea H. Japp
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haineux :
    — Jetez cette larve malfaisante au cachot. Qu’elle y crève, sans boire ni manger. Hâtez-vous avant que je change d’avis et que je l’étripe lentement.
    Joliet fut soulevé du sol telle une bête morte. Il tourna la tête vers Druon et murmura :
    — À Dieu, monsieur. Merci.
    La disparition du sieur Joliet sembla un peu calmer le géant qui admit :
    — Monsieur… je suis décidément votre obligé. Ma reconnaissance éternelle vous est acquise. Où que vous soyez, dans quelque situation que vous vous trouviez, quels que soient vos ennemis, demandez et je serai à votre garde. Sur mon âme. Ou plutôt sur ma parole, on peut s’y fier davantage. Cela étant, à cet instant précis, et avec tout mon respect, je vous déteste.
    — Je n’en prends pas offense, rassurez-vous. De plus, cela passera. Nous poursuivons un but identique – protéger la baronne – à l’aide de méthodes divergentes.
    1 - Rappelons que l’empoisonnement est considéré comme le pire des crimes de sang au Moyen Âge.

L
    Château de Saint-Ouen-en-Pail,
 août 1306, ce même jour
    U n silence de sépulcre régnait dans la grande salle. Sexte n’avait pas sonné. Annette Lemercier, vêtue de ses plus dignes atours, se tenait droite devant son seigneur auprès de laquelle elle avait requis audience urgente peu avant.
    Béatrice d’Antigny, le visage fermé, relut les deux missives qu’Annette lui avait tendues après les avoir récupérées du bureau de son mari, à l’issue de sa réflexion. Tournant le regard vers Druon, elle déclara :
    — Messire mire, voilà qui confirme le nom du… commanditaire que vous avez arraché à cet… immondice de Joliet. Qu’il rôtisse en enfer ! À ce sujet, nous discuterons plus tard de votre irrévérence et de votre faute.
    — Irrévérence, faute, madame ?
    — On ne se substitue pas à moi pour juger et punir, mire. C’est un crime.
    — J’ai obtenu ce que nous cherchions, fort vite. De surcroît, son agonie ne sera pas enviable, croyez-moi. Il périra par où il a péché : le poison. Avec votre respect, se défendit Druon.
    — Diantre ! Pourquoi faut-il que vous raisonniez toujours ? s’emporta-t-elle.
    — Parce que c’est ma nature, seigneur madame. Sui generis . Et que… c’est cette nature qui vous sert au mieux.
    — Vos pirouettes vous vaudront un jour le fouet !
    — Peut-être.
    — Lisez, ordonna-t-elle en lui tendant les lettres, et que Léon en prenne ensuite connaissance.

    Druon s’exécuta. Après que tous deux se furent passé les missives du baron ordinaire Herbert à Jean Lemercier, Béatrice d’Antigny demanda :
    — Ton conseil, Léon ?
    — Nous ne sommes pas une vaste province, mais nous sommes bien armés et décidés. On va cueillir le bel Herbert en son château et on lui fait regretter ses actes et ses mots, décida Léon.
    — Mire ? Votre avis.
    — Je ne suis pas politique, madame, mais scientifique. Toutefois, politique n’est-il pas aussi parfois un synonyme de ruse ? Rusons donc. Votre bon neveu vient d’essuyer un échec. Cuisant échec. Son enherbeur se meurt, sa créature va trépasser sous peu, son… intermédiaire, messire Jean, se trouve dans de forts vilains draps. Le seigneur Herbert va très vite comprendre que vous savez qu’il est à l’origine de ces odieux stratagèmes et que vous pouvez exiger réparation auprès de Philippe, notre souverain. En d’autres termes, il va se tenir coi durant un moment, le temps pour nous de réfléchir à la solution la plus adéquate.
    — Si l’on vous écoutait, mire, les guerres n’existeraient plus, contra Béatrice.
    — Que sont les guerres, madame ? Des années de carnages, de meurtres, de viols, de famines, de malheurs. Que fait-on ensuite ? On s’installe à une table et on négocie une trêve ou un armistice. Mon idée est qu’il conviendrait d’inverser le processus. De commencer par les pourparlers.
    — À voir, admit la baronne.

    Se tournant vers Annette figée, tête baissée, qui semblait n’avoir pas respiré durant leur échange, elle déclara :
    — Madame, votre époux est coupable de haute trahison, en êtes-vous consciente ?
    — Certes, seigneur madame.
    — Il a agi par seule cupidité, mon neveu lui promettant une charge de bailli.
    — Je ne l’ignore pas et c’est… sans doute ce qui m’a décidé à vous venir dire la vérité. Car nous sommes nantis, grâce à Dieu. Nous ne manquons de rien, ni

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